Le  Bo , la belle ,le Turc et l'Empereur, le 21 Janvier 2020 .

Je profite de quelques instants de calme , pour remettre en tête de gondole le fabuleux Setsugeka , série limitée , 99 exemplaires ,sortie en 2010, qui demeure encore dans le meilleur style des décors de Namiki , avant la décadence suivant la retraite de Yoshida , qui mit un terme à l'inspiration ukiyo -è, le monde flottant du 18 eme siècle , pour se replacer dans le grand classicisme de la peinture japonaise , ou art national , dans l'inspiration beaucoup trop élitiste aux yeux des occidentaux incultes insensibles à l'abstraction onirique de l'art du Yamato , dans lequel la marque s'est imprudemment aventurée à la suite de  Kawaguchi Michifumi, magnifique interprète de la geste de Bo-Juyi , poète chinois des Tang ayant sublimé les amours de l'empereur Xuanzong et de la concubine Yang Guifei , dont le sort tragique consécutif à son exécution lors de la révolte de Lu Shan en 756 inspire toujours la tendresse des vierges pures du Japon et de la Chine .

Pour les autres , on ne sait pas .

Le grand oeuvre de Bo-Juyi , + 746, trouve son accomplissement dans le recueil des "Chant des regrets éternels " et des poèmes regroupés sous le titre de "Un homme sans affaires" .

Sauf erreur de ma part , c'est du premier recueil qu'est extrait le poème constituant l'esprit de ce décor de lune , neige et fleur , traité par Kawagushi selon des techniques les plus difficiles et en particulier ce superbe togigashi de poudre d'argent , traitement assez rare , que l'on retrouve aussi sur les "Carpes ou poisson d'or", du même artiste et dont la tendance à l'oxydation constitue un vrai défi technique , pas assez mis en valeur .

Attention , je livre :

"Que ce soit lune , neige ou fleur , c'est toujours à toi que je pense ".

Répétez cette phrase en pensant à l'être aimé 746 fois de suite lors de votre retour ce soir dans le wagon à bestiaux , qui vous ramène à Garges les Gonesses ou à Pyong-Yang City , ça ira mieux.

Pour rafraichir tes souvenirs concernant  l'histoire des amours impériaux , on peut se repasser "L'impératrice Yang Wei " de Mizoguchi Kenji  tourné en 1955, en pleine occupation évangélique américaine .

Notez , que la romance est encore suffisamment présente dans les têtes en Asie , pour que l'on en ait tourné une nouvelle version en 2015.

 

Ci-dessous statue de  la belle traitée un peu à la Vénus de Milo , prestige sexuel de l'Occident , sans doute , et de Lan Shan dit "Le Turc" révolté, un homme qui ne manque pas de panache..

 

Du point de vue iconographique , les fleurs représentées sont des pétales de fleurs de cerisier et la neige sous forme de cristaux de glace , que Bo-Juyi ne pouvait voir , mais qu'il a anticipé , normal de la part d'un artiste.

 

 

 

Yukari Minogame , le 1er Novembre 2019.

Voici que l'Automne nous tombe dessus et l'Hiver pointe le bout de son nez puisque dans le calendrier soli-lunaire chinois , l'Hiver commence cette année le 8 Novembre .

A ce moment là le Yin est en pleine force et le yang se replie dans le monde souterrain , comme la graine dans l'attente de la germination .

La couleur de l'hiver , c'est le noir ,son organe les reins et sa viscère la vessie , son élément est l'eau ,  sa direction c'est le Nord et son symbole , le guerrier noir , la tortue .

Il est donc opportun de faire prendre l'air à votre Namiki de la série Yukari afin de vous conformer aux énergie actives et passives de notre environnement .

Si vous n'en avez pas , ce n'est pas grave , puisqu'il est plus important d'être que d'avoir et être c'est ontologiquement disposer de la conscience , ce qui est le bien le plus précieux , vous voici donc , peut-être , riche à votre tour et par les temps qui courent c'est un véritable exploit !

La contemplation de la beauté n'étant pas une question d'argent un regard sur l'iconographie de ce stylo vous rapprochera du monde flottant avec ces tortues représentation "sous-marine " de Hokkusai ", notre fou de peinture .

Le maki-è shi , qui a la responsabilité de réaliser le décor togigashi et taka ,n'a pas manqué de souligner la surface de l'eau , recouverte d'une laque extra-pure , par l'artifice d'un train d'onde en surface afin d'obtenir un effet de perspective imité de la peinture occidentale au lieu de la superposition à la chinoise .

En association avec la grue , ce sont les attributs de Fukuroshikiu , dieu de la longévité  , un des 7 dieux du bonheur , et en super association avec les trois amis de l'hiver ou shoshikubai ,puis en hyper-combinaison complémentaire absolue , voilà que notre grue s'envole en direction du soleil ou de l'île des Immortels pendant que la "tortue à plume" s'ébat en compagnie du " Takarabune " ou vaisseau du trésor  on obtient le présage absolu de bonheur , sérénité et richesse que l'on puisse imaginer ,un peu comme avoir Kristine Lagarde-Meurtetneserendspas à la tête de la BCE bien décidée à poursuivre la politique de quantitative easing associée avec la baisse de la rémunération de l'épargne  jusqu'à la mort de vos dernières économies .

Plus sérieusement , pensez à agrandir les détails du capuchon sur la photo n°1 du diaporama , afin de visualiser le subtil semis de poudre d'or et d'argent extra fine disposée avec habileté entre les anneaux des ondes troublant la surface de l'eau après , sans doute une inspiration d'air de dame tortue .

Addendum : deux versions du Takarabune , celle du Nouvel An japonais et la deuxième influencée par la situation sociétale  gauloise contemporaine .

 

Remerciements à un nouveau venu dans le monde de l'écriture , le 21 Octobre 2019 .

Oui , Merci oui merci à AST , plomberie et environnement , maison de confiance , pour cette création , dont elle assure la distribution non exclusive , d'un fantastique stylo bille équipé d'une recharge  internationale de qualité , belle écriture ,techniquement bouton  poussoir et clip irréprochable type Caran d'Ache , revêtu d'un parement élastomère agréable au toucher  et apparement très solide, gage de pérennité de votre investissement , se distinguant des modèles contemporains par une couleur distinctive unique qu'on vous enviera dans les prochains Conseils d'Administration Equitables et qui par sa couleur climatoc-agréable vous permettra certainement de cocher positivement  plusieurs cases sur votre bilan personnel politiquement correcte amélioré ( distinct de vos résultats économiques mesurés ISO 2001) , succès assuré si corrélé au genre et ethnie favorisé par le taux  actuel de repentance mesuré dans vos urines après le troisième apéro .

Du côté des tarifs à 42 centimes l'unité pour le lot de  mille ,vous pourriez en offrir à tous vos petits neveux , si seulement ils savaient écrire , mais ils s'abstiennent avec prudence car ils n'ont définitivement rien à dire .

Dépêchez vous d'en acheter , car la société Dumont-Blanc  serait sur les rangs pour acquérir  les brevets, qu'ils possèdent déjà ,afin de vous vendre leurs produits pas meilleurs à 300 balles .

 

Le Hyoutan Namatzu , le 19 Septembre 2019.

Malgré la confusion prêtée par cette photo d'un  trophée de pêche reproduit sur la galerie d'images et qui n'est qu'un clin d'oeil à la famille au Chili , dont un beau saumon a fait les frais , il ne faut surtout pas déranger le Namatzu de son apathie , les péripéties  seraient terribles , ainsi que le dernier Tsu-Nami de Mars 2011au large de Honshu ,nous le rappelle cruellement et dont les conséquences sur le monde n'ont pas encore été totalement évaluées, malgré les oracles de la petite sorcière Greta  ..

Le Namatzu Kékséksa ?

Rien de moins que le silure des profondeurs abyssales sur le dos duquel est posée Akitsu-Shima , l'île de la libellule , Cipango , le Japon , quoi !

Il est donc le pendant de l'image de la tortue chez les taoïstes , minogame  pour les japonais , en tant que pilier du concret .

Il était logique que Namiki rende un prudent hommage à l'animal en lui consacrant une série limitée construite sur une base de Yukari Royale , hommage malheureusement non agrée par la divinité tellurique, rejet  ayant provoqué la catastrophe historique que constitue l'inondation du coeur de la fusion critique d'une centrale nucléaire bâtie un peu trop près du bord de l'eau .

Il s'agissait donc d'obtenir les bonnes grâces de la bête  à travers une série limitée propriatoire de 200 pièces produite en 2008 .Pourtant  le Namatzu n'est ni méchant ni cruel en lui-même comme toutes les forces de la nature non polluées par l'esprit frelaté de l'homme évoluant loin du naturel  , et n'exige pas de sacrifices sanglants ou  rituels du vivant , quoiqu'il soit catalogué dans la catégorie des Yokais ou êtres maléfiques , guais , fantômes ( voir "histoire de fantômes chinois" , dans la rubrique cinéma ) .

On n'a besoin que de la juste nécessité morale d'un héros , une pure entité énergétique  non mentale , destinée à contrôler la fantaisie du Namazu , appelons là , cette force  Kashima no kami ou  Kadori Myoji ou " dieu mâle possédant, courageux ,horrible "à la voix de tonnerre ,qui le caresse et l'apaise avec le contenu de sa gourde magique,  matrice médiatrice (qui fait la liaison avec ) du cosmos générant  nos propres corps  , fécondation et accouchement .A l'évidence  notre héros  lui maintient la tête dans la non-pensée ,  en l'immobilisant  sous la pierre kaname-ishi (要石), « clef de voûte » de l'univers et lieu géographique  des entrailles du Japon . Mais parfois, pris par d'autres obligations et en particulier les nécessaires réunions des dieux conclaves destinés à réactualiser forces et expériences , le dieu relâche son contrôle  et le namazu en profite pour s'ébrouer comme un cheval fou et causer des  séismes destructeurs .

La présentation de ce stylo est magnifiée  grâce à une belle boîte laquée en forme de calebasse ( Hyoutan ) afin de bien rester dans les clous de la légende , qui pour d'autres est un fait incontestable, le polythéisme , harmonieux livre de la nature ,valant bien d'autres théismes  ou a-théismes  , aussi désaccordés les uns que les autres .

En effet à travers une bête histoire de représentation apotropaïque du Namazu , il ne faut pas se contenter de l'apparente banalité de la légende , qui cache aux yeux de l'occidental , la profondeur d'une culture qui lui tire la langue s'il n'en possède pas les clés , car à travers le namatzu , il s'agit d'une prise de position politique partagée entre Imperium et shogunat consécutive au grand tremblement de terre de 1855.

A travers l'iconographie du Namatzu-e , on affirme soutenir le shogunat et Kashima son champion .

"D’un côté, les habitants d’Edo semblent donc s’en remettre à Kashima pour reprendre le contrôle sur le poisson géant et rétablir l’équilibre des forces cosmiques ; de l’autre, même dans les namazu-e les moins explicites, la critique envers Kashima est évidente et il apparaît clairement que dans l’imaginaire collectif cette divinité est en grande partie responsable des destructions, car elle a échoué dans l’accomplissement de sa mission. En effet, le tremblement de terre d’Ansei eut lieu le 10e mois de l’année selon le calendrier traditionnel (novembre selon le calendrier occidental). Il est nécessaire de rappeler que selon la croyance populaire ce mois était aussi appelé kannazuki 神無月23 ou « mois sans divinité ». Kashima, à l’instar des autres dieux du panthéon shintô, devait partir à Izumo où tous se réunissent. La divinité absente au moment de la catastrophe était alors dans l’incapacité d’agir. C’est pourquoi, face à ce dieu faillible, imparfait, aux caractéristiques définitivement humaines, il semble que la réponse iconographique ait été de remplacer Kashima et de se tourner ainsi vers la toute-puissance salvatrice d’Amaterasu ( divinité primordiale liée à la famille impériale ) .Dans la réalité, grâce à l’influence grandissante des namazu-e ( peintures et estampes représentant le Namatzu NDLR), ce face à face entre héros guerrier et divinité fondatrice semble s’être rapidement calqué dans l’inconscient collectif sur les conflits qui faisaient rage à l’époque entre maison impériale et shogunat. Ainsi, même si ce n’est que très indirectement, dans l’imaginaire de la population, les namazu-e nées de la catastrophe d’Ansei préfigurent l’affaiblissement, puis le renversement du régime shogunal des Tokugawa et la restauration impériale de 1867."Julien Bernardi .

L'artiste se révèle donc comme un partisan de l'empereur du fait de l'absence de référence à Kashima ,alors que le management  de Namiki , qui a commandé la boite en forme de calebasse ,manifeste son soutien au dieu -héros  donc au shogunat  .

Salade politique japonaise.

Pour conclure , disons que ce décor de qualité  est réalisé en fort relief  d'or et  d'argent illusionniste , taka, afin de suggérer la force musculo-miraculeuse de la bête , insistant de la même manière sur les contre-forces lui étant opposées par la panacée magique contenue dans la gourde, apaisante onction bien représentée sur le capuchon  , rappel malicieux du caractère enjoué d'un peuple , qui comptait parmi les plus grivois de la terre avant la conquête  des esprits par les Luthéro-Noahchistes post 1945.

Dernier prix de vente connu en salle des ventes : 4800 Euros.

 

 

 

 

 

 

Le Dragon vert sur un toit brulant , le 2 Juillet 2019.

Ce n'est pas tellement que ce décor apporte quelque chose de notable , dans le style de l'Ukiyo-è ,la peinture du  monde flottant ,  car en soi , il n'y a rien d'extraordinaire avec ce dragon géomancien, caput draconis ,  utilisé par la marque Namiki pour illustrer une série de stylos de la ligne Traditions, d'entrée de gamme , mais que j'aime bien , d'ailleurs , je n'écris qu'avec ça  ( quoique avec une plume de Yukari , en "F", légèreté , précision  ) ..

Cependant , il reste attaché de près à la mémoire d'Hokusai                          ( 1760_1849 ) , Mo-Mo , cent ans ,  le fou de peinture , puisque une  représentation du Fuji-San au dragon fût  le dernier croquis réalisé par l'artiste , dont le travail inspire directement  un grand nombre de décors Namiki plus précieux  comme par exemple le Yukari Shobu , les iris  ou encore "L'orage sous le sommet " ...

On sait que dragons et shishis , dont il dessinait quotidiennement un exemplaire , ont joué un grand rôle dans la vie artistique de Hokkusaï , sans oublier le Fuji San et les 36 vues ayant consacré son travail , au japon , puis dans le monde entier ( à ne pas confondre avec un autre album intitulé "Les cent vues de Fuji-San ) , au point que certaines estampes  ont été reproduites jusqu'à l'écoeurement , comme par exemple le fameux "sous la vague au large de Kanakawa", dont malgré tout je n'arrive pas à me lasser, sachant  qu'il existe une autre estampe encore plus réjouissante sur le même thème des pêcheurs affrontant les éléments furieux ( c'est beau comme une partie de surf à Malibu ) et intitulée "Mer déchaînée au large de Choshi , dans la province de Shimosa"extrait de la série des Mille images de l'Océan et les associer renforce le plaisir ressenti à les contempler.

Mais , revenons à notre dragon vert escaladant le  mont Fuji , directement inspiré de la planche d'album des Cent vues du Mont Fuji , volume 2 édité par Nishimuraya Yohachi en 1835 et dont les curieuses nébulosités, se contractant et se développant comme des artères sous la pression systolique comprimant et gonflant les canaux sanguins sous pression , puis se relâchant dans la phase de diastole , sont directement inspirées d'un aphorisme de Tzuang Tzi, illustrant l'image du dragon dans les nuages ...

« L'homme parfait monte sur le vent et les nuées, il chevauche le soleil et la lune, il se promène hors de l'Univers. »

Bon , d'accord , mais ça tout le monde est capable de le dire et les références sont faciles à trouver .

Y aurait-il autre chose , quelque chose de plus difficile , mais pourtant , là aussi facile à trouver ?

En effet .

Si vous regardez attentivement la tête du dragon , vous verrez apparaître le visage du maître , ainsi qu'exprimé dans son propre auto-portrait de 1842 signé le vieil Hachiemon de 83 ans ;  ayant été mandé par le dragon des mondes souterrains , il se préparait ainsi  , à 90 ans , à le rejoindre , tout en déplorant , alors qu'il vivait dans le plus complet dénuement ,le sort cruel d'un artiste insatiable de perfection auquel il manquait encore, à son avis , au moins  5 années pour devenir un peintre acceptable  .

On retiendra aussi qu'à cette époque d'Edo  la peinture  était un art populaire , compris et aimé par tous sans qu'il manquât jamais de subtilité ni de recherche , comme il avait été également en Flandres  lors de la révélation de la technique de la peinture à l'huile ou à Florence, par exemple ,  à la Renaissance , dans le domaine de la fresque ,  selon le principe même de la diffusion de l'art par l'estampe ou les gravures , on ne pleurera donc jamais assez le retrait de l'art contemporain cadenassé au fond des musées ,trésors confinés  dans un entre-soi de spécialistes , qui en assure désormais l'à peu près complète stérilité , face au peuple renvoyé vers les écrans abrutissants et les Coupes du Monde à gogo.

Quel dommage ...

 

 

 

 

Qilin , la gentille licorne de Sailor , le 16 Mai 2019.

A l'approche d'élections , qu'elles quelles soient , il est de bon ton , commandé par une saine prudence , d'évoquer le souvenir aujourd'hui effacé , presque disparu de ce bel animal , Kirin en japonais , issu du cheval et du cerf , voire du dragon , puisqu'il ne manque pas d'écailles , afin de l'inciter à se manifester sur la terre pour nous faire profiter de ses bienfaits .

En effet , sa présence multi-bénéfique est le gage d'une époque de paix sous l'égide d'un bon gouvernement .

Harmonie ?

Image d'un nouveau cycle ?

Dissipons un peu les ténèbres , car au bout du compte , c'est très simple .

Selon le Livre des rites et la cosmogonie , qui va avec , les quatre animaux sacrés représentant les 4 Orients sont: le tigre blanc de l'ouest , le phénix rouge du sud, le dragon vert de l'est et la tortue ou guerrier noir du nord , qui participèrent  à la création du monde  , puis devinrent ,une fois leur tâche primordiale accomplie ,les animaux souverains du règne animal.                                                                                                      Voilà donc ce qui nous permet, les points cardinaux , de nous situer dans l'espace , car comment savoir oû aller , si on ne sait pas oû l'on est et d'où on vient ?

Certains nous disent qu'on y va en marchant de toute façon et donc pourquoi se préoccuper de la carte et de la boussole ?

C'est vrai que aujourd'hui , on s'en fout , dévorés de la tête que nous sommes par une croyance débridée en la lumière noire de l'individualisme forcené destiné à casser tout ce qui nous réunit et qu'on appelait une nation , au profit de sous-catégories réductrices incapacitantes et geignardes  ...                                                                                                        Mais cette liste ne serait pas complète sans la licorne jaune, alias qilin,  le symbole du  5e élément : la Terre, soit le centre ,qui nous supporte et sans lequel nous tomberions dans le vide , vous comprenez son importance .               

Dotée d'un appendice simple ou double la corne de la licorne jaune représente les deux dimensions complémentaires , le haut et le bas c'est-à-dire l'axe Ciel-Terre.  

Désormais munis de notre carte de l'univers nous voici prêts à décrypter le destin en s'aidant de la numérologie .  

Divination alors ?                                                                                                          Corne de licorne , Ciel Terre ,  qui donne le chiffre 6 , précédé des  nombres taoïstes : "un" pour le Tao,  "deux" pour la dualité "yin-yang", "trois" pour la trinité  "Terre-Homme-Ciel",    "quatre" pour les 4 orients (ouest, nord, est, sud),   "cinq".  pour les 5 éléments, "six" pour les 6 niveaux énergétiques  ,  "sept"  pour les 7 niveaux de compréhension,  "huit" pour les Bagua , ou divination des 8 trigrammes ( Yi-king) ,soit      " l'image la plus exemplaire de l'identité du Génésique et du Génétique" ( E.Morin ) , "neuf" , soit le maximum de yang,   "dix" pour la totalité , "onze"    pour le Ciel antérieur précédant la naissance et le Ciel postérieur, c'est à dire le manifesté après la naissance  ;     "Douze" pour l'obscurcissement de la lumière .

Et le corps dans tout ça ?

Les 4 animaux de la tradition taoïste gèrent les 4 énergies (eau, bois, feu, métal) et la licorne jaune représentant  l'élément Terre, le centre , associé aux organes rate-pancréas et aux entrailles-estomac.

 Rate , pancréas ,ces organes, lymphatiques qui contiennent des phagocytes et des lymphocytes, constituent des acteurs majeurs de la défense de l’organisme.                                                                                      La rate joue donc un rôle essentiel d’un point de vue immunitaire.

C'est pourquoi , la rate feu céleste , qui brûle  et désintègre  bactéries et virus , créatures non-vivantes ( pensez à Georges Sot-Rosse ) issues du mensonge ,est comme  notre Kirin cracheur  de feu et  de  flammes que vous voyez représentées en rouge vermillon , sur le côté de la bête .

Le rôle de cette entraille est de filtrer le sang et de le purifier. Elle œuvre principalement à la destruction et au recyclage des globules rouges usés (le fer servant  à nouveau à la production d’hémoglobine).

Comme le foie, la rate fait aussi office de réserve de sang pour l’organisme.

Avant la naissance, cette entraille discrète  est le lieu de fabrications des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes du sang. 

Après la naissance,  elle  fabrique uniquement les globules blancs.

Il faut donc remercier Sailor d'avoir mis du sens dans notre obscurité  tourneboulée par Lucifer , lumière à l'envers , ( qui aime tellement nous faire prendre nos vessies( ( Páng Guāng; 膀胱 ) pour des lanternes sourdes ou pour argent comptant les produits dérivés de la finance que sont   les études de genre sans gluten, sans sel et sans espoir , les religions du climat ,  et la mondialisation comme catéchisme de l'universalité , tous engendrés par la hideuse inceste  des Gafa+ ,accouplés aux  campus progressistes  de  Berkley  ( California ) ,enseignements destinés à t'assurer vivement que ta tombe  , Ô aimable leuco-derme , est déjà creusée  au cimetière des éléphants  ,ou même  à la décharge publique  ; tous phénomènes   garantis exempts de graisse de souchiens et vendus ,désormais, renversement de paradigme ,  pour  ultime halo de soleil trompeur dans la nuit noire de l'humanité occidentale dégénérée ) et donc remercier Sailor d'avoir  remis l'étoile polaire à sa place lorsque la firme japonaise décida de produire en 2009 ,cette belle création  , sous le nom de Kirin , ou ichi-kaku-ju , contre-poids bien venu aux sempiternelles séries des signes du Zodiaque de Namiki.

Vous noterez que notre Kirin s'ébat sur un rare fond blanc , un peu porcelaine plus que laque , afin de s'harmoniser , dans la différence ,avec les  autres stylos de la série .

J'aime bien aussi les nuages en forme de champignons magiques Ling Zhi , accessoires de choix dans la recherche de l'immortalité .

Bien vue aussi , la rivière serpentine traitée dans l'esprit de l'art du Yamato.

La plume , en or de 21 carats , est de Nagahara , le réservoir d'encre , toujours aussi rikiki , mérite d'être débarqué au profit des cartouches de la marque .

 

 

Yukari Hortensias , solitude jamais solitaire le 7 Mai 2019.

Encore un beau modèle de Yukari , sur lequel on pourrait croire qu'il n'y a pas grand chose à raconter .

Quelle erreur !

Du point de vue du symbole , au Japon , on peut le considérer selon plusieurs point de vue ,selon que l'on privilégie l'éphémère et dans ce cas , l'hortensia va s'identifier à l'inconstant  , à l'instable , ce qui varie et mute sans cesse et donc une image du mental de l'homme , qui ne tient pas en place , avec une nuance de solitude inquiétante , mais aussi à une forme d'immuabilité , l'hortensia se renouvelant en beauté et force année après année.

C'est comme on veut, l'objet du symbole étant souvent à réalités multiples , naturellement contradictoires , histoire de brouiller les pistes. .

Certains y voient aussi une expression de regrets sincères face à une offense involontaire faite à une femme et qu'elle servirait à corriger .

L'aspect un peu froid de cette fleur qui pousse dans l'ombre peut aussi s'associer à une forme de frigidité , d'insensibilité reliée à cette idée de solitude , parfois dangereusement hautaine , une attitude largement condamnée socialement  , sauf chez les retraitants temporaires soumis à un voeux ou les complets anachorètes , qui ne sont pas la totale tasse de thé de la société japonaise , pas de Bouddha pour soi ,  la solitude se devant d'être intériorisée , car personne n' a le droit de rester solitaire ,replié sur lui-même et donnant accès aux fantômes  ;  c'est un soupçon de danger social à réprimer par les autorités ,  c'est la règle  ; un paradoxe , puisque la floraison de l'hortensia correspond au mois de juin , une des périodes les plus arrosées du Japon , annonciatrice de l'été et de l'abondance partagée , joyeuse en toutes choses  et manifestations de la puissance génésique de la nature .

La réalisation technique est délicate avec de gros flocons de nacre ao-gai , qu'on prendra soin de protéger des sécrétions acides de certaines mains au PH trop élevé , qui finiront par les dissoudre si on n'y prends garde , en les essuyant soigneusement après usage avec un chiffon doux .

Notez les belles nervures d'or des feuilles en hira-maki-è .

Un voile de shishiai de poudre d'or , fin comme de la poussière solaire vient se perdre sur le haut du capuchon , comme du corps du stylo , le tout sur le noir profond du roiro.

Alors , comme il fait beau , que les oiseaux chantent , ce n'est pas le moment de se replier sur soi et de se faire du mouron 

Du mouron ?

Après tout c'est pas si bête car c'est une plante comestible , qui sert à quelque chose :

 le mouron blanc  consommé en salade, est particulièrement tendre et offre un petit goût de noisette très délicat, il est riche en vitamine C, en magnésium Mg , en calcium  Ca et nous ramène  au  Japon où le 7 janvier de chaque année, pour la fête des sept herbes, le mouron a toute sa place aux côtés de six autres herbes sauvages comestibles dans la salade des Sept Herbes.

Faites en bon usage et ne vous faites pas de bile !

 

 

Fukiyose , apoptose d'automne le 24 Avril 2019.

En voilà une idée d'illustrer la venue du printemps , par un herbier de feuilles d'automne , fussent-elles japonaises !

Pourtant c'est un joli décor bien coloré , qui orne ce Yukari Royale , stylo de taille intermédiaire de la gamme Namiki réalisé en Hira-Maki-è , inclusions de nacre ao-gaî  et shishiai , voile de poudre d'or sur fond noir roiro un peu toujours la même chose , mais très efficace au point de vue de l'effet décoratif , qui atteint son but.

Bruyères , fleurs séchées,  combinent leurs effets afin de nous faire oublier le retrait progressif de la chlorophylle , qui recouvrait la totalité des feuilles de son manteau vert ,masquant la présence des autres pigments , qui en se découvrant progressivement à notre regard au gré de leur décadence ,exposeront toutes les gammes de rouge , jaune et brun de l'été indien .

On aurait pu s'attendre à la sempiternelle , quoique sublime , présence des feuilles d'érable dans cette composition , mais en nous en dispensant l'artiste fait à sa manière acte d'originalité .

Je n'ai trouvé d'explications concernant l'iconographie de cette oeuvre , qui cache  probablement son origine dans le style de l'Ukiyo-è.

Ce n'est pas dans ce travail que l'on va pouvoir déborder d'explications symboliques ou techniques destinées à s'envoyer en l'air propulsés par l'énergie inorganique bien   hypnotique de la  luxure spirituelle produite par un excès  de  connaissance , plus ou moins frelatée ,à l'autre bout de la galaxie , mais c'est bien aussi de voir la réalité sensible  pour ce qu'elle est dans la mesure ou elle boucle le clapet de ce mental qui nous domine .Aridité ,voie sèche ,  combustion du moi , pas mal , non ?

Un singe en hiver sur la plage .

La technique du maki-è (simplifiée), transférée depuis sa rubrique , afin de faire de la place sur le site .

 

Il est  bon de constituer un appendice séparé destiné à référencer les différentes techniques du maki-è.

 

Mais le maki-è, qu'est-ce que c'est ?

 

A l'origine, il y avait l'urushi,rhus vernicifera, c'est à dire la laque de Chine proprement dite, extraite de l'arbre à laque.

 

Comme son nom l'indique et pour vous la faire courte, il s'agit d'une "espèce de vernis"destiné à protéger les objets fragiles et c'est comme ça qu'on a commençé à l'utiliser en Chine, sans doute depuis plus de 3000 ans.

 

Mais qu'est-ce qui fait la beauté captivante et mystérieuse "du" laque et là encore qu'est-ce que le maki-é ?

 

Répondez, bon sang !

 

Maki-é est un mot japonais, issu de l'appropriation des techniques du laque introduites, sans doute au 6eme siècle de notre ére et parvenues dans l'Archipel dans les bagages du bouddhisme.

 

Maki,signifie saupoudrer et "è," c'est un tableau.

 

Saupoudrer, mais quoi donc ?

 

De la poudre d'or ou d'argent ,et pourquoi pas de la poudre d'écailles ou de nacre, mon colonel!

 

Nous avons donc affaire à un (petit ) tableau réalisé en poudre d'or et/ou d'argent répandues en nuages délicats sur une surface "adhésive"constituée d'une couche de "vernis"

 

Spontanément, je n'ai pas réussi à aller plus loin.

Sans doute parce que intuitivement j'ai senti que je ne ferais que recopier ce que j'aurai capté de gauche ou de droite.

Il existe des tonnes de laïus décrivant les techniques du laque à travers la description du travail sur les INROS, ces petits réceptacles à médecine que les japonais portaient sur eux et qui sont des merveilles décoratives.

C'est là, qu'il faut chercher l'origine du travail sur les stylos laqués, qui sont leurs descendants directs.

 Cependant et en trois phrases, vous saurez l'essentiel!

 Répétez ,après moi !

 Le décor, à la surface du stylo, doit être à plat ou en relief.

 S'il est absolument plat, comme figé au coeur de la matière, alors dites:

Togigashi maki-è.

 S'il est en léger relief , dites Hira maki-è.

 Si la surface est en fort relief , alors dites Taka maki-è.

 

Voilà, vous savez tout (ou presque), du moins selon la loi de Pareto : 20 secondes pour comprendre 80 % de l'art et toute une vie pour saisir les 20 % restant.

 

Bon , j'ai trouvé un remarquable article sur Wiki , qui énumère en détail, à mon avis ,l'essentiel des connaissances à posséder pour apprécier efficacement l'art du laque .

Et ne me dites pas , svp, qu'il n'est pas nécessaire de connaître , pour apprécier ;  c'est une grave erreur , qui vous limite une fois pour toutes à ce que vous transmettent vos organes des sens souvent bien foireux .

                                                                                                                     Adopter cet état d'esprit, en toutes choses, c'est décider de rester à la cave pour apprécier un lever de soleil. 

En tous cas , quand vous aurez avalé  ça , vous vous sentirez les pieds mieux ancrés dans le sol et le coeur ivre de beauté.

 

 Glossaire du maki-è.

Fundame : couleur or mat

Gimpun : poudre d'argent

Hirame : paillette d'or similaires au nashiji. Existe en 7 à 8 granulométries comme le nashiji, La différence est qu'elles sont deux à trois fois plus épaisses puis aplaties par pression. Leur intérêt réside dans le fait qu'étant épaisses, elles acceptent un polissage plus intense et sont donc plus brillantes. Les ôhirame sont de grandes plaques de hirame trop importantes pour être mises en place à l'aide du tsutsu. Il faut alors les piquer sur une épingle ou une aiguille en bambou pour les déposer à la surface de la laque humide.

Kabon urushi : noir mat obtenu par pulvérisation de poudre de charbon de bois. Utilisé lorsque le noir brillant du roiro n'est pas souhaitable.

Keshifun : poudre d'or quasiment impalpable tant la granulométrie en est faible. Le keshifun et les deux ou trois premières granulométries de kimpun ne sont utilisées que pour les faces intérieures des compartiments (naibu) ainsi que pour leurs bords (ikkake ou ikake) et les épaulements (tachigari).

Kimpun : poudre d'or.

Kinji : couleur or brillant. La différence entre ces deux ors réside dans les poudres (marufun) qui les composent.

Kirikane : formes géométriques (le plus souvent des carrés ou des triangles) découpées à la lame de rasoir (jamais aux ciseaux qui courberaient les bords) dans des bandes de métal (kanagai) disponibles en trois épaisseurs. Le décor kirikane s'applique sur un fond fundame.

Koban ou kobampun : mélange de trois parties de poudre d'or et d'une partie de poudre d'argent. L'oxydation de l'argent confère à l'or un aspect verdâtre.

Marufun : nom générique donné à toutes les poudres métalliques (or, argent ou koban). Il existe dix granulométries différentes de marufun.

Nashiji : paillettes irrégulières d'or (kin nashiji), d'argent (gin nashiji) ou de koban (koban nashiji). Existent en 7 ou 8 granulométries différentes. Toujours saupoudrées à l'aide du tsutsu, elles sont très utilisées pour l'intérieur de compartiments. Leur nom vient de leur ressemblance avec la peau de la poire nashiji. les gyôbu nashiji sont des nashiji dont la granulométrie, bien supérieure à celle des nashiji, interdit l'usage du tsutsu. Ils devront être mis en place un par un à l'aide d'une fine tige en bambou ou une aiguille.

Sumiko : couleur noire, mate, obtenue en saupoudrant la laque de charbon de bois.

Roiro urushi : Le roiro est le nom donné à la couleur noire extrêmement brillante, à fort pouvoir réfléchissant. L'urushi est le nom donné par les japonais au laque, c'est-à-dire au suc à l'état brut directement extrait de l'arbre. Le roiro urushi est obtenu par réaction chimique entre le laque et des particules de fer. Le mélange était autrefois préparé par l'artiste lui-même puis filtré plusieurs fois à travers un papier poreux (yoshino gami) jusqu'à obtention de la couleur noire désirée. Actuellement, le roiro urushi peut être acheté, prêt à l'emploi, auprès de marchands spécialisés (urushiya). Le brillant est obtenu par un polissage minutieux et répété des couches de laque. Le noire, profond change de couleur avec le temps et peut devenir caramel voire rouge.

Les laques décorées par incorporation de pigments ou de poudre d'or et/ou d'argent : maki-e. Parmi ces laques, on retiendra les décors connus sous les vocables de togidashi, hiramaki-e et takamaki-e.

Décor togidashi : les différents décors sont exactement au même niveau que le fond. Il n'y a aucune surépaisseur. Après avoir recouvert l'objet d'une couche uniforme (habituellement noire ou or) de laque. Sur ce fond, l'artiste implante le décor qui se trouve ainsi en relief. Il recouvre alors la totalité de l'objet, y compris son décor, de laque de la couleur du fond puis, par ponçage, il dégage le décor qui se trouve ainsi être exactement au même niveau que le fond. Cette technique est dite sumi-e togidashi lorsqu'elle imite les dessins orientaux peints avec une encre noire (sumi-e : peinture à l'encre noire). Elle a été très utilisée par Sunshô9

Décor hiramaki-e : les différents décors sont en faible relief sur le fond (pas plus que l'épaisseur d'une couche de laque).

Décor takamaki-e : les décors, habituellement en laque d'or, sont en fort relief par rapport au fond. Cet effet est produit par l'incorporation à la laque d'épaississants (par exemple, une quantité plus ou moins importante de poudre de charbon de bois donnera une laque plus ou moins épaisse). Une laque contenant beaucoup d'épaississant aura tendance à moins « s'étaler » qu'une laque qui en contient moins. Les couches de laque ainsi épaissies sont superposées jusqu'à obtenir l'effet souhaité puis recouvertes d'une couche de laque de finition (en général, une couche de laque d'or).

Avant que la dernière couche de laque soit sèche, l'artiste (le maki-e-shi) peut décider l'incrustation d'éléments en nacre (usugai raden), ivoire, or, corail, etc. ou même d'éléments que l'artiste a confectionné lui-même à partir de laque qu'il aura colorée puis sculptée à l'aide du bord tranchant du tsutsu et mise ensuite à sécher sur une plaque de verre (c'est un des avantages du tsutsu par rapport à un autre moyen de pulvérisation).

 

La division entre les différents décors n'est pas aussi tranchée. Un même objet peut incorporer deux, voire trois types de décors.

 

L'artiste commence par confectionner une âme en bois de l'objet (en général du bambou) qu'il amincit par usure. À ce stade, la pièce est bien régulière et lisse. Elle ne mesure pas plus d'un demi-millimètre d'épaisseur. Il peut alors entreprendre le travail de laquage proprement dit. Il procède par couches superposées en respectant un temps de séchage qui peut atteindre plusieurs jours entre chacune d'elles. Une fois sèche, la laque est poncée puis soigneusement polie à l'aide de la dent de chien jusqu'à ce que sa surface soit parfaitement lisse. Le maki-e-shi peut alors appliquer la couche de laque suivante qu'il mettra également à sécher. Un objet peut comporter ainsi jusqu'à vingt couches successives si la laque est destinée à être sculptée. Le même minutieux travail de ponçage et de polissage est effectué entre chaque couche.

 

Un minimum de deux couches est nécessaire à une laque d'or : une couche de base et la couverture de finition. Pour réaliser la couche de base, l'artiste saupoudre, à l'aide du tsutsu, la laque encore poisseuse de poudre d'or dont le grain est fonction de l'effet désiré. Les particules adhèrent fortement à la laque au cours du séchage. L'or qui n'a pas adhéré est récupéré par brossage. Un polissage vigoureux donnera une teinte uniforme. Une couche de laque translucide (shuai urushi) est ensuite appliquée en finition. Le ponçage et le polissage de cette dernière l'amincissent jusqu'à ce que la couche or du fond transparaisse sous la couche de finition. Les particules d'or sont ainsi emprisonnées dans la laque. Par usure, la dorure paraît de plus en plus brillante au fil du temps. Parfois, au lieu de teinter la laque dans sa masse selon une des méthodes décrites au paragraphe « fabrication » du présent article, le laqueur peut décider de déposer les pigments sur la laque encore poisseuse comme il le ferait pour des particules d'or (poudre de charbon de bois pour le noir, cochenille pour la couleur rouge foncé, etc.). En mélangeant différents pigments, le maki-e-shi obtient des nuances de couleurs. Ces couches colorées seront toujours recouvertes d'une couche de laque translucide qui sera poncée puis polie. Lorsque les particules sont extrêmement fines, il est impossible de les saupoudrer à l'aide du tsutsu sous peine de les voir voler et se coller au hasard sur la laque ou s'agglomérer par plaques. Il faut alors les appliquer au pinceau ou à l'aide d'un fil de soie.

Vu ?

Repos !

Vous pouvez fumer des gitanes maïs et faire le plein de gazole.

 

 

Tsuru, la grue ,qui n'est pas une oie blanche .Le 4 Avril 2019.

Tsuru, la grue .

La grue est , après le phénix , l'oiseau le plus vénéré du bloc CCJ ( Chine , Corée , Japon ) , alors que de notre côté , la grue est le symbole de la sottise et de la maladresse , quel paradoxe !

Monogames , ces excellentes bêtes sont liées pour la vie et représentent , surtout lorsqu'elles sont figurées en vol , une image de la fidélité conjugale , amour profond et bonheur  ; mères attentives , les femelles cultivent les bonnes relations avec leurs petits.

Animal imposant ,la grue ,  au port majestueux , plein de force et de souplesse ,  aime la danse ( neuf pas suivis d'un saut ) , le mouvement , le jeu et produit un chant qu'on juge mélodieux , dit-on , grâce à la puissance de ses cordes vocales ;  par ailleurs , elle  est capable de rester longtemps immobile , mais en éveil ,  ce qui en fait de la grue une illustration de la sérénité , autre nom de l'art de l'attente , associée à la puissance de concentration .

Dans le catalogue de ses qualités , j'ai relevé , que son sang renforcerait le Qi, ou principe vital , impression accentuée par  la couleur rouge de cinabre  de sa tête  , associée à l'immortalité et à la concentration du Yang et donc de la vitalité , lui permettant de prétendre  servir de véhicule aux Immortels dans leur voyage vers les Iles de l'Ouest .

Au registre des inévitables associations , celle qui lie grue et tortue évoque la longue vie , voire l'immortalité taoïste .

Au Japon , on frappe fort en associant les deux pré-citées avec le pin , ce qui se traduit par : vivre des milliers d'années  ; et il est donc compréhensible , que les arts martiaux asiatiques ( Chi Qong ) voient dans les mouvements de ces oiseaux une technique  respiratoire de longue vie .

Migratrices , la grues incarne le retour cyclique , la régénération , surtout lorsqu'elle se montre en compagnie du prunier , emblème du printemps.

Bien .

Et puis , au coin de la page , voici que surgit une autre réalité , puisée dans notre  littérature et association d'idées à laquelle on ne peut échapper.

Populaire :

"C'était la soeur d'une grue qu'il avait connu à la Place Blanche " Roger Martin du Gard.

Trivial :

"Paul entra dans une violente colère , gesticulant , criant qu'il ne tenait  pas à devenir le frère d'une grue et qu'il aimerait mieux qu'elle fit le trottoir " .Jean Cocteau, Les Enfants Terribles .

Distingué :

" Dans le monde des femmes vénales et faciles , telle qu'on la connaît, elle ne tardera pas à tomber dans la haute gruerie ". Léautaud , journal littéraire.

La grue , substantif issu de "grus", synonyme  : bécasse , dinde , oie  (notez ,le poulailler , toujours la basse-cour ) , et finalement dans le caniveau , ribaude , prostituée etc .

La peripute fait le pied de grue , au coin de la rue .

Voilà , que volant de la Chine aux îles des immortels ,dans un ciel d'azur , ivre de la sérénité légèrement euphorisante  , que procure au voyageur des cimes ,  une surdose de pression partielle d'oxygène , soudain  une violent bourrade du destin , Borée bourrasque , ou une simple erreur de logiciel sur un avion Boeing , nous rabat au sol , comme le ferait le faucon - gruyer , plaquant notre volatile  à tête rouge sur le plancher des vaches , oû elle git  le bec  dans le caniveau , pénible naufragée du destin , passée des cieux à la boue , comme l'illustre cette peinture à l'encre ou sumi-è de Tshiokouvan , 16 éme siècle , Kyoto  .

Grue , tu étais divine , tu deviens ribaude , oie blanche , en franchissant le Tropique du cancer pour chuter sur le pavé de Paris .

Petit commentaire sur le décor maki-è pour finir , car c'est la beauté de la réalisation en à plat dite togi-gashi , qui a retenu votre attention , avec ce bel effet d'or illusionniste courant jusqu'au bloc plume oû il s'éclaircit en un voile léger de pépites shishiai .

Le centre du corps du stylo est habité par un couple de grues posées , dont le rendu de plumage blanc est obtenu par une délicate marqueterie de coquilles d'oeuf  de caille aux interstices comblés par un amalgame de  laque épaissie et d'or , puis recouverte d'une couche d'urushi extra pur .

Belle  performance technique , justifiant un prix élevé .

 La base du stylo alterne maki-gai ( fragments d'abalone bleus , verts et roses ) brillants de tous leurs feux  , renvoyant les photons solaires  dans toutes les directions  et destinés , paradoxe ,  à suggérer l'élément eau , et hyomon  ( particules d'or de taille moyenne ,  moins fines que le shishiai ) représentant en couches horizontales les sables  ( élément terre ) de la rivière, oû les grues se sont posées .

Le capuchon reste le domaine du vol , élément air , avec usage des mêmes procédés techniques , mais en l'absence de maki-gai.

Notez toujours sur le capuchon , l'élégante verticalité des cryptomères  (élément bois ) , eux aussi en hyomon , hira et urushi teinté en oxyde de chrome Cr2O3 , vert émeraude .

 

Pivoine , si tu étais un animal , tu serais un lion . Le 3 Avril 2019.

Pivoine , belle pivoine , si tu étais un animal , tu serais un lion 

La pivoine , la reine des fleurs , en japonais  : " botan "; c'est la fleur des honneurs et de la richesse , nous dit-on au royaume des bisounours , pour nous faire rêver  à un improbable avenir doré  , mais aussi " et en même temps " elle célèbre la beauté de la femme et les plaisirs de l'amour  , comme récompense ultime de la vaillance guerrière , mesure empirique , mais fiable , de la puissance génésique de l'homme et destinée à maintenir la race humaine au meilleur d'elle-même.

Attention , dysgénie , faites évacuer la salle , bouchez vous les oreilles , cachez -vous les yeux !

Restons sérieux , voyons ...

Du côté de la femme ,quand elle n'est pas encore réduite à l'état de  "meuf" ( à ce niveau de langage  , plus rien ne peut plus la protéger ! ) ,  du point de vue apotropaïque il s'agit là  d'un protecteur de la féminité ;  ainsi la pivoine aide-t-elle  les jeunes filles à faire un bon mariage et à trouver l'amour .

Comme vous le savez , c'est dans l'association avec un thème secondaire que la peinture chinoise excelle dans la subtilité .

Par exemple , dans la proximité  avec le pin , le symbole de la pivoine déjà porteur de richesses , sera  , en plus , doté du caractère  de la longévité et de la renommée .

Pas mal .

Si la pivoine se trouve  associée à l'hibiscus , on verra la richesse renforcée  par l 'estime de soi , non dépourvue d'une pointe d'orgueil , mais comment faire autrement lorsqu'on est la reine des fleurs ?

Dans le domaine de la médecine , ou plutôt de la pharmacopée , notre belle, surtout racines ,  ( pilules , emplâtre , infusions ) se verra efficace comme tonique du sang et par conséquent de régulateur des fonctions hépatiques utiles pour gérer richesse , virilité et obtenir la gloire !

C'est sûr qu'il ne s'agit pas d'une médecine à glisser  entre toutes les gencives.

Cependant , elle est aussi réputée, au quotidien , comme s'avérant utile pour traiter les symptômes de  dysménorrhée , la  crampe du mollet et en général tout ce qui est spasme .

J'ai illustré ces propos déglingués par la grâce de ce bel Empereur " flat-top " , ou Shogun , réalisé en Chin - Kin lui même en association avec un dragon ( Ryu )et un faucon ( Taka ) , puis un tigre ( Tora ) ,produits concomitamment par  Shougi Michikami +2010 , avec une série limitée sur le thème du faisan kiiji, puis deux Yukari Royal , Fukuro et  Rizu.

Il était bien clair dés cette époque , que Namiki avait bien en tête , de nous faire avaler du chin - kin au prix du maki-è !

Comme c'est beau , on leur pardonne , même s'il y a quelque part un petit parfum de compromission ...

C'est du joli !

 

Fleurs de cerisier le 24 Mars 2019.

Un retour sur image à propos de ce Yukari "Fleurs de cerisier" , disparu depuis longtemps des écrans radars et qui n'a pas eu le succès auquel le promettait une réalisation délicate ; un modèle doté  d'une  posture  pleine de force  ,mais  symbole  fragile tout autant que  stérile ,car destinée à ne pas donner de fruits , à l'instar de la fleur de cerisier d'ornement  ,  choisie  à cet effet comme étendard  de la caste guerrière ancienne du Japon , les bushis .

 

Afin de renforcer le contraste des fleurs d'or et d'argent de léger relief ,en hira-maki- è , l'artiste a glissé quelques feuilles rougies d'érable automnales ,renforçant l'esprit aristocratique de la composition , comprendre qu'il ne s'agit pas d'une évocation d'un sacrifice agraire destiné à favoriser les bonnes récoltes ,par la classe paysanne, mais plutôt  dans une contemplation  raffinée de la beauté de la nature hors de toute productivité , ce qui est plutôt l'apanage de la noblesse ;  ceci   nous confirme  , que nous sommes bien  dans le domaine du symbole d'une composition artificielle , la courte  floraison des cerisiers , au Japon se situant de mars à avril , du sud au nord, celle des érables en automne , et donc ayant peu de chances de se trouver naturellement réunies .

 

Visuellement , la fleur de cerisier se distingue des autres fleurs du genre prunus , par l'échancrure (tranchée d'un coup de sabre ?), dite  serrulata ou petite scie en latin  ,des feuilles, qui les sépare en deux demi-lobes , contrairement à la fleur de prunier ,rouge ,  visible sur la deuxième photo en haut à droite , accompagnée d'un chrysanthème peut-être destinée à rappeler poliment l'existence d'un empereur théoriquement maître du jeu politique , mais clairement dans la main du bakufu des shogouns .

 

 Courte floraison d'une semaine , comme une image de la vie éphémère , mais magnifique , une vie dont on n'est pas le maître , mais dont on profite à chaque instant de ce qu'elle nous donne , que la potion soit douce ou amère , après tout , quelle différence , pour celui qui cultive le sans -ego ?

 

 

Equinoxe du Colibri, le 21 Mars 2019.

Pour remercier les dieux de nous avoir extraits de l'hiver et fêter le Printemps , qui cette année commençait hier , voici une notice explicative , pompée sur le net et que je vous colle pour mémoire:

 

"Le mot équinoxe vient du latin "æquinoctium" ("nuit égale") car le phénomène le plus visible pour l'homme est que la durée du jour devient identique à celle de la nuit. La raison de ce phénomène ? L'équinoxe correspond au moment de l'année où le Soleil traverse le plan équatorial de la terre. L'astre est alors au zénith de l'Equateur ce qui permet au jour et à la nuit de se partager le temps à parts égales. Et ce dans les deux hémisphères, sud et nord. De notre côté, les jours rallongent et nous sommes à mi-chemin entre les courtes journées de décembre et les longues journées de juin. Lors de l'équinoxe, l'axe de rotation de la Terre sur elle-même et l'axe de rotation de la Terre autour du Soleil correspondent donc exactement. Sur notre planète, lors de l'équinoxe, notre étoile apparaît pile à l'est à l'aurore pour disparaître pile à l'ouest. Enfin, cette année, l'équinoxe du printemps coïncide avec la dernière super Lune de l'année 2019. Nouveau cycle, nouvelle énergie !

 

Ce phénomène est en outre lié à la géométrie. L'axe de rotation de la Terre est naturellement incliné de 23,4° par rapport au plan de son orbite. En d'autres termes, notre planète "penche" par rapport au plan sur lequel elle tourne autour du Soleil . L'astre l'éclaire donc de manière différente selon les moments de l'année. Ce phénomène explique pourquoi les jours rallongent ou raccourcissent entre l'été et l'hiver. Ceci donne aussi naissance aux saisons, en raison du réchauffement ou du refroidissement des masses d'air et des océans selon le temps passé chaque jour sous les rayons de l'astre. La distance entre le soleil et la Terre n'a en revanche pas de lien direct avec la température. Sachez par exemple que la Terre atteint le point le plus proche du soleil (le périhélie ) le 3 janvier, c'est à dire au coeur de notre hiver."

 

Il fallait quand même le dire si tant est que les faits les plus couramment admis le sont désormais sous réserve d'inventaire à cause de l'épidémie d'ignorance , qui s'est abattue sur le monde occidental depuis quelques décennies  et que l'on nomme le consensus.

 

Ce yukarı , retiré du service , était véritablement une pièce de choix au sein de la gamme , réalisé par Seiki Chida dans les années 2000, il est à collectionner précieusement .

 

La bestiole , qui s'ébat sous nos yeux semble se régaler du nectar produit par un magnifique hibiscus , dont la présence en Chine semble plus avérée que celle du zoziau , inconnu au bataillon en Asie , mais je puis me tromper n'étant pas ichtyologue , mais dont la présence associée à celle de l'hibiscus , rosa-sinensis , fait que nous rangeons la scène dans le registre de la peinture chinoise classique dite " fleurs et oiseaux ", au Japon : Kasho-Ga .

 

 Pour une fois il y a plus à dire sur le magnifique travail de l'artiste que sur la dimension symbolique ,historique , polémique , obstétrique , politique ou théologique ,dont  la cruelle absence de toute référence , anecdote , historiette ,hiero-glyphe , conte de fée pour écolo-mancien  , de sorcières japonaises ou chinoises, ce qui  nous empêche , faute de piste de décollage ,pour une fois , de prendre notre envol vers les sommets afin de gagner les espaces du néant et de l'infini en chevauchant l'oiseau Peng  l'oiseau immense dont nous parle Tzuang -Tzi .

Une pluie , un nuage de pollen sous la forme d'un semis de maki-gai ,bleu , vert , rose ,  poudre d'abalone semée comme un shishiai , lui aussi semis mais de poudre d'or  cette fois .

 

Un bel a plat de vermillon , pour un hibiscus , qui pourrait peut-être avaler notre oiseau imprudent , poncé en togigashi , sans aucun relief visible ni sensible lorsqu'on l'effleure du doigt .

Les effets de relief , gorge , bec intrados de l'aile sont obtenus par la technique du hira - maki -è , dont on peut s'informer des détails sur la page du blog consacrée aux techniques du laqueur .

 

Bref ,un beau stylo avec lequel on peut voyager tranquille et passer les frontières l'esprit apaisé , puisqu'il n'a rien à déclarer l'animal !

 

 

Ourobouros équestre le 14 Mars 2019.

C'est en examinant une fois de plus les photos illustrant ce stylo de Sailor , que le sens de cette représentation a fini par s'imposer à ma laborieuse compréhension .

Par delà le thème historique lié à Shingen et dont nous avons parlé en détail sur un précédent article du blog , je me disais qu'il y avait autre chose dans cette figure située  au-delà des personnages et de la mise en scène dramatique de cette anecdote de bataille épique et que je ne m'expliquais pas.

C'est cette photo montrant , en bas à droite  une  croupe de cheval , disparaissant , dans une gerbe d'étincelles d'or, qui m'a mis sur la voie de l'analogie de représentation avec un thème véritablement mystérieux , celle de la scène dite du puit de Lascaux ,  laissée provisoirement de côté , que j'ai associé avec celle montrant le cavalier armé à la poursuite de son propre cheval , dont le sabot fuyant  restera éternellement hors de sa portée par la grâce de l'artiste malicieux , qui l'a imaginé et dont la destination reste quand même d'accomplir cet Ourobouros ou serpent , qui se mord la queue ,dont le sens non exhaustif que je retiens ici , est la poursuite de soi-même , vérité , qui se dérobe sans cesse ou que l'on ne cesse de fuir , c'est selon .

Mais pourquoi Lascaux ?

Existe-il des ponts permettant à la pensée  de s'introduire dans des espaces apparement inaccessible , reliant des hommes de toutes époques et en tous lieux ?                                                                                                    Apparement ce sont celles des images .

Portons notre attention sur cette fresque extraordinaire , en photo en haut à droite de la galerie , dite du puit de Lascaux et représentant un acte chamaniste extrêmement élaboré et dont H-Kirchnet et G-Charrière , Georges Bataille , parmi d'autres , nous ont fait une revue de détail , qui inspire le respect au titre de la description symbolique d'une des oeuvres  majeures de l'art non seulement  pariétal mais encore  pictural occidental .

Je passe un peu sur la description - compréhension du chaman , de l'oiseau ( le volatile emplumé  pas l'autruche  candidate surprise aux élections ) et du bison ,qui relèvent d'une véritable liturgie ,  pour insister sur la présence du rhinocéros à gauche de la fresque et dont la représentation indique , aussi parfaitement que cette  moitié de cheval , qu'il quitte une scène , un espace tangible , pour s'introduire dans un autre et c'est là , oû se situe notre analogie .

A l'instar de notre cheval , en effet , mais avec une maîtrise du sujet encore plus grande , on observe que le puissant périssodactyle (non , il ne vole pas ) est  volontairement absorbé par le support rocheux de la grotte , indiquant ainsi , selon le songe du chaman , qu'il quitte un  espace visible pour passer dans un autre et correspondant bien aux arcanes de la pensée chamaniste arctique portée  par la transe de l'homme pétrifié .

C'est cet aspect des choses , qui m'a surpris lorsque l'on regarde le détail de la "cinématique " du mouvement du cavalier à la fois enroulé sur lui même , pour suivre la géographie cylindrique du support et poursuivant une partie du centaure qu'il constitue avec la monture ( âme et esprit ), dont les sabots arrières se présentent devant lui , pour faire disparaître le corps tangible lui-même dans le néant .

Disons dans le néant , parce que nous n'avons pas de réponse plus précise , ou alors disons simplement "ailleurs ".

Il est commode de parler de divagation , mais après tout , pourquoi pas , surtout si on a suivi le détail des recherches sur l'atmosphère de la grotte de Lascaux , dont on a analysé la composition  dans un esprit de recherche de la conservation des fresques  , pour constater une concentration de gaz carbonique 100 fois supérieure à celle de l'atmosphère en surface et émanant de cette crypte dite du "Puit de l'Homme Mort ".

Quand  la pression atmosphérique baisse , la concentration de CO2 augmente et vice - versa , la pression atmosphérique dépendant de la température de l'air , plus dense quand il fait froid , plus léger quand il fait chaud , accentuant son effet sur l'organisme humain   , excitant et stimulant de la fonction respiratoire commandant l'action des muscles inspirateurs , mais auquel succède la  paralysie , visible sur la représentation du chaman en catalepsie , intoxication se terminant par une asphyxie totale .

Lorsque l'asphyxie est lente et incomplète , il semble , que l'on éprouve , selon les "survivants " , des hallucinations visuelles et auditives , parfois agréables , parfois anesthésiques , accompagnées d'un effet de ralentissement de la circulation sanguine .

Constatation , qui devrait ravir l'univers entier , si l'augmentation de CO2 anthropique est bien telle qu'on s'échine à nous en convaincre , mais qui ne ferait  pas bouger le sourcil ni l'appareil génital  d'un  chaman sibérien  , l'extinction  progressive du vivant  et de la race humaine en particulier  , se ferait dans la joie et la bonne humeur , voire dans l'hilarité générale à cause des effets du gaz carbonique sur l'organisme humain , dont le moindre n'est pas d'exciter , au sens propre , la plupart de ses organes des sens .

La pression partielle de CO2  ( 3,5.10^-4 atm ) étant donc fonction de la température , on peut donc en conclure d'une façon rassurante , que le réchauffement climatique , quelle rigolade !

 

 

 

 

 

 

 

 

 PS  : afin d'illustrer ces pénibles perspectives , mais cette fois-ci  avec l'action de la pression partielle de l'hélium (He)  , au lieu du CO2 ,voici un petit film , qui en décrit sans doute  les effets ...

 

 

 

 

Un autre lapin sorti de nulle part le 1er Mars 2019.

Toujours à l'aise avec les prestidigitateurs , la marque japonaise avait dans ses tiroirs cachés un bel exemple de lapin issu de la première série historique des signes du Zodiaque.

 

Différence d'interprétation avec nos précédents sujets ayant le lapin pour thème , comme le  lapin au clair de lune et Usagi no Wagi

ce lapin-ci  court sur la grève , défiant les vagues , qui se brisent ,roulent, poursuivent  et  le rattraperaient sans sa vitesse et son habileté à les éviter , comme des cauchemars menaçants auxquels on aurait le pouvoir d'échapper , de contrôler avec l'aide de la conscience projetée dans les rêves.

 

Mais dans ce cas , nous serions sans doute des magiciens , non ?

 

Par ailleurs si on prends la peine d'être attentif au motif , la forme des oreilles nous met la puce à l'appendice : notre lapin serait plutôt un lièvre !

 

Pour nos pragmatiques de Cypango, le pays de l'or , du soleil levant , peu importe , lapin ou lièvre , c'est la même chose.

 

Oui, mais voilà, il se trouve , que le huitième jour du huitième mois , voici qu'une hase descends du ciel , se plaît sur le rivage et joue avec les vagues, se souvenant soudain qu'elle doit perpétuer la race , elle engendre miraculeusement , à condition que la phase de la lune soit favorable  ( voir  Docteur Ogino: fécondation , mode d'emploi ).

 

C'est pour ça que le lièvre est un motif traditionnel de la literie japonaise   , d'une jolie couleur indigo , bleue comme la nuit , et vous invite à faire de beaux rêves !

 

                                                                                                                               Quoi de neuf , Docteur ?!

 

 

 

 

Ours Polaire le 25 Février 2019.

Une belle série limitée tirée à 99 exemplaires en 2009 sur le thème de l'ours polaire.

 

Encore un animal familier du Japon , dont on se demande ce qu'il vient foutre dans le paysage .

 

Pourtant , rien à dire sur l'interprétation , qui est un vrai morceau de bravoure dans l'usage de techniques mélangeant allègrement la peinture et le maki-è , sans que cette approche originale provoque la moindre gène .

 

Une réalisation exceptionnelle surtout dans le choix d'une palette chromatique , dominée par un étonnant fond outre-mer sur lequel s'ébattent en premier plan ourse , ourson et banquise fondante , aurore boréale en arrière plan selon l'empilement des sujets destiné à créer un  effet de perspective , dans le respect  des canons de la peinture chinoise  .

 

On est loin de Vasari , mais bravo l'artiste !

 

On frôle pourtant la catastrophe, voire la franche rigolade, dans l'exécution  d'un thème ne relevant ni de l'histoire , ni de la tradition japonaise  , afin de satisfaire au boboîsme ambiant ; larmoyant soutien des urso-migrants ,chers au coeur des enfants de la super-classe mondiale , des ados suédoises moches et à tresses, ou des écoliers du lumpen des banlieues mondialisées , pour qui un poisson , c'est un carré de chair panée du Capitaine Glou-Glou, et bien entendu   victimes   ( toujours des victimes , "avant" il fallait trouver des coupables , "ensuite" des responsables ," maintenant "des victimes ) d' une injuste catastrophe climatique et armaggedon-esque  , illustrée par la banquise émiettée flottant au dessus des ours  , glaçons-âmes -en-peine voguant désespérés sur des eaux échauffées du post-capitalisme prédateur épuisé.

 

C'est vrai que la marque fait aussi partie d'un groupe industriel côté, pour qui le maki-è n'est qu'un faire valoir sous la forme d'un contexte conservatoire de traditions valorisantes ,  qui brule de l'énergie ,mais avec modération vous pensez bien  , afin de fournir  du stylo en plastique à des cohortes d'apprentis analphabètes dans les écoles du monde entier.

On leur souhaite de réussir dans cette spécialité.

Faute de savoir lire et écrire ,comme chez nous   ils pourront toujours se réchauffer l'âme à la récré en évoquant le sort de ces pauvres bébêtes , ainsi que des loups ,tigres à dents de sabres ,  grizzlies , hyènes rieuses , ptérodactyles et autres nuisibles à  protéger d'urgence, voire à ré-introduire au Parc Monceau ,mais  que je déconseille pourtant de rencontrer au coin d'un bois , faute de banquise disponible , puisque fondue.

 

Mais ,restons sérieux.

 

Maîtrise totale des techniques , sens de l'observation en particulier dans le traitement de l'attitude des ours , qui transmet une véritable émotion , totalement inattendue : inquiétude de l'ourse , saisie de l'instant , plaintes de l'ourson , dans un arrière plan de fin du monde amené par le traitement des rouges de l'aurore boréale , comme une explosion nucléaire : Hiroshima , ton amour !

 

 Et puis ce magnifique effet du pelage des bestioles , qui me laisse bête d'admiration et ignorant d'un tel procédé .

 

Une espèce de taka , mais réalisé en pigments de couleur blanche , bien loin des techniques anciennes du maki-è , qui ignorent le blanc-pigment.

 

Ce mélange de techniques anciennes et modernes est véritablement décoiffant et ne doit pas être rejeté comme contraire à la tradition.

 

Il ne la renouvelle pas non plus , car il s'arrête juste oû il faut , sans  basculer totalement dans les techniques picturales occidentales modernes .

 

On retient son souffle devant tant de maîtrise.

 

Et de  balayer les critiques !

 

Pas ressemblant ?

 

Faites l'acquisition d' un appareil photo !

 

Toujours la même histoire dans l'interprétation de la vérité et de la ressemblance , dont se moque l'Asie , Chine et Japon en tête dans l'interprétation de la nature , faune et flore confondues .

 

Comme aurait pu le dire  un peintre japonais au début des années 1820 à notre ami Von Sibolt  , qui lui reprochait de ne pas faire dans le réalisme : " cette ourse n'est peut-être pas ressemblante , mais elle est moralement parfaite !".

 

Pas mieux .

 

 

 

 

 

Les Trois amis de l'Hiver le 24 Février 2019.

Etre un ami de l'Hiver ...

 

Ce n'est pas si naturel que ça .

 

On est plus facilement un ami du Printemps ou de l'Eté ; c'est quand même mieux et riche de perspectives , non ?

 

Il fait froid , il neige , tout est plus difficile en hiver , au point qu'on finit par ne plus bouger de son trou.

 

C'est dommage parce que c'est aussi une saison pleine de charme oû le principe masculin se repose et prospère le féminin.

 

Cet Empereur Namiki reprends un grand classique de la peinture chinoise du 13 eme siècle et nous adresse un message particulièrement viril, dont le pendant pourrait presque se retrouver dans les trois vertus théologales : Foi, Espérance et Charité .

 

Sho Chiku Bai.

 

Endurance , stoïcisme.

 

Il en faut du courage et de la foi , pour garder sa ramure en hiver , comme le pin ;  de la foi , aussi , pour conserver sa rectitude lorsqu'on plie , comme le bambou sous la charge de la neige puis se redresser toujours  et qui croît le plus en la vie , au Printemps régénérateur , sans cesse renouvelé , si ce n'est la fleur de prunus ( genre ,  englobant prunier , cerisier et abricotier ), qui fleurit au milieu des neiges hivernales stériles  et sans espoir dans leur impitoyable  pureté ,  ici , il s'agit probablement d'une fleur d'abricotier , le cerisier étant formellement exclu.

 

Constance du pin : la meilleure note.

Endurance du Bambou :deuxième meilleure note .

Foi du prunus : la moins bonne note suivant le système japonais de graduation traditionnel .

 

Traditionnel , ce motif l'est aussi , bien sur et s'illustre sur ce corps de stylo dit Empereur , superbe instrument d'écriture entre tous .

Techniques de Hira et Taka maki-è sur fond noir roiro.

 

Mirez le détail des aiguilles de pin , qui méritent un coup de loupe , pour en apprécier toute la finesse.

 

Mais triste moralité :

 

Quelles que soient les qualités du pin

Elle ne résistent pas à la morsure des tronçonneuses

Du maire de Cannes.

 

 

 

 

 

Shishi Komainu et Niooh le 15 Février 2019.

Souvenirs du Shishi Komainu, une série limitée de 2007 ,88 eme anniversaire de Namiki ou de Pilot , représentant un chien de Corée , cadeau et tribut traditionnel offert par les royaumes de Corée aux empereurs d'abord , puis shogouns du Japon ancien ensuite , dans un pastiche analogique,  comparable au tribut que le Tibet versait à l'Empereur de Chine ,mais à une autre échelle, pour une soumission toute théorique elle aussi , mais qui sert encore diplomatiquement à justifier l'annexion du Tibet par l'empire du milieu.

 

Le shishi ,c'est le lion , alors shishi komainu , c'est le lion de Corée ?

 

Pas du tout !

 

Le shishi , c'est le mâtin du Tibet , la belle brute à la crinière unique de lion , qui reste un chien malgré tout.

 

Comme les tibétains avaient peu de raisons d'offrir ces animaux aux japonais , ces derniers ont dit aux coréens ," Vous vous soumettez fictivement au tribut en nous refilant vos cabots et nous on dira que vos chiens sont des chiens -lions , comme ceux que reçoit l'Empereur de Chine de la part des thibétains et le tour est joué ".

 

OK .

 

Par ailleurs , le chien - lion est lié au bouddhisme tantrique en tant que protecteur des portes des monastères et des maisons dans son Tibet d'origine , caractère , qui lui donne son nom usuel de Do-khyi ou chien de porte, qu'il défend contre les étrangers ,les colporteurs , les agents du fisc, les monte en l'air, les importuns ,les casse-pieds, les belle-mères , les prosélytes ,  comme il le fait avec les troupeaux sous sa garde , avec férocité.

 

C'est ainsi que statufié , notre lion se retrouve en gardien de tout ce qui compte en Asie , les palais gouvernementaux , la demeure paternelle , les banques , les monastères , les banques,  mais  aussi les banques , sans oublier les banques.

 

Dans son aspect protecteur démonifuge  repoussant au loin onis , guais , âmes errantes , puissances démoniaques ,  depuis l'édit de séparation du bouddhisme et du shintoïsme en 1849 , suite à la déconfiture du Bakufu , il a été décidé que désormais , les shishi seraient cantonnés à la protection des tombeaux et mausolées alors que les Nioh seraient de garde à l'entrée , une certaine façon de défaire la décision de Yoshitsune de doubler tous les temples de Hashiman , le dieu de la guerre , d'un sanctuaires bouddhiste.

 

Cékoi les Nioh ?

 

Eux aussi , comme les chiens-chiens_ Shi -Shis sont des protecteurs , géants débordants de muscles et de puissance dans leur incarnation du bodhisattva Vajrapani , figure de l'école du vajrayana ou "Grand Véhicule " :comprendre  illumination subite .

 

Nos shishi marchent par deux , comme les Nioh  Misshagu Kongo  et  Narae Kongo , qui  claironnent  leur attachement  à la  foi au travers des syllabes "Au-M" , qu'ils expriment dans un puissant mouvement de gorge, grondement tellurique vibrant comme un tremblement de terre , dissociant jusqu'aux arrangements moléculaires de la matière, alors nos pauvres cervelles, je vous dis pas ...

 

Mais ces Nioh ( prononcez NiooH , comme la formule chimique du Nitrate de Nickel , dont vous avez tellement besoin comme élément destiné à stocker l'énergie de vos panneaux solaires ), s'ils sont bâtis comme des catcheurs , c'est que ce sont effectivement des lutteurs de Sumo , qui ne se battent pas contre des hommes , mais contre des démons , ainsi que les représentent certains Netsuke illustrant la fameuse prise dite de Kawazu , destinée à surmonter une autre prise apparement insurmontable , dont usent justement les Onis , dans une espèce d'ordalie du Bien et du Mal.

 

Notez , que les mauvaises dispositions actuelles des coréens envers les Japonais , font qu'ils n'envoient plus leurs chiens au Japon , préférant les consommer sur place.

 

 

Parlez moi de Sharaku. Le 12 Février 2019.

 

Oui, c'est ça , parlez moi donc de Sharaku .

Oui et votre premier réflexe va être de dire : "mais que c'est moche".

"File hors de ma vue , vilain pas beau!

Pourtant , qu'il est intéressant ce Sharaku, un des décors les moins vendus de Namiki.

Quant à moi, c'est mon stylo préféré , contrariant de profession , voire de nature  ; cela ne peut surprendre ceux , qui me connaissent un peu .

Il n'y a pas de quoi en être fier , mais aimer Sharaku , artiste ukiyo-è, c'est vraiment la preuve qu'on a compris quelque chose de ...quelque chose !

De l'esprit du petit peuple de l'ère de Edo ?

Peut-être.

Ceci dit , le décor de ce modèle est d'une qualité plutôt médiocre et pour un usage intensif de plus de 10 ans , le motif au lieu de se patiner a tendance à disparaître , fondu , absorbé par le fond "doré ", micacé , destiné à assurer une accroche optimale des détails du visage de l'acteur Kabuki , malheureusement en vain  et représentant un bushi grimaçant de colère.

Si les lèvres et les paupières ont presque disparu, comme les ailes du nez , par contre la chevelure , bien lustrée et brillante , laisse apparaître des boucles dorées du meilleur effet.

Mieux préservés , les pins sur le capuchon en hira-maki-è sont très bien réalisés et constituent l'essentiel de ce qui justifie la valeur marchande de ce stylo, ils ont bien tenu à l'usage.

En ce qui concerne le peintre , c'est évidement un personnage picaresque de ce milieu du 19 eme siècle et il n'est pas étonnant qu'on ait fait un film romancé sur sa vie .

Romancé ?

Oui , parce que l'on sait peu de choses sur le bonhomme , sa carrière d'étoile filante dans le monde flottant de l'estampe aussi vite disparu qu'arrivé , auteur de moins d'une centaine de planches essentiellement d'acteurs Noh et Kabuki , réalisées en l'espace d'une année et doué d'un immense talent pour se faire des ennemis .

On dit qu'il aurait foutu le camps afin d'échapper à la vengeance d'Utamaro  ,le physiognomoniste ,  lui aussi immense peintre , mais d'un réalisme conventionnel , plus facile à aimer , loin de la caricature outrancière , de la dérision provocatrice ,cruelle ,  qui devait faire enrager ses victimes , tous artistes plus ou moins illustres du théâtre et qu'il était loisible à chacun de reconnaître.

Des comptes à rendre , qui ne pouvaient se régler que dans le sang et dont le petit extrait cinoche rends bien l'esprit , même si on ne comprends pas le japonais.

Utamaro surtout lui en voulait , Sharaku lui ayant volé sa femme , ce qui expliquerait son départ précipité et définitif , l'artiste ayant préféré une prudente disparition à un assassinat certain .

 

 

Nanohana le 9 Février 2019.

Fleurs de colza.

 

Encore une belle interprétation , inspirée d'un inro de Moéï, maître laqueur japonais de la fin du 18 eme siècle de notre ère.

 

Par convention , la fleur de colza n'est jamais représentée individuellement, mais dans un ensemble, un groupe.

 

Sa présence sur un objet décoratif est un indice sur celui auquel il appartient ; dans le cas de ce motif , on peut penser sans grand risque qu'il s'agît d'un bouddhiste de l'école Shingon ( bouddhisme ésotérique chinois ) particulièrement vénéré chez les marchands d'huile végétale du Japon ancien .  

Hé, oui , au japon , il n'y avait pas que des bushis ( samurais) , des moines zen allumés et des filles de joie !

Mais surtout des marchands et des paysans , pour faire tourner la baraque.

                                                                                                                      Kankiten , autre nom de Ganesh est le patron de cette confrérie , mais il est aussi l'objet de pratiques secrètes liées au Shingon,  l'objet de celui-ci étant de sublimer les passions , les poisons : concupiscence ,colère et aveuglement .

 

Certains pourraient se dire : "pour les éviter , il suffit de ne pas les vivre , pardi !".

 

Ce serait sans doute faire preuve de beaucoup d'orgueil et d'aveuglement que de penser dominer ce qui est plus fort que vous en l'évitant , mais la peur du péché n'écarte pas nécessairement le danger ; les dieux se jouant des hommes et leur communicant toutes sortes de folies suivant leur fantaisie .

La spécificité des dieux étant justement de connaître en permanence , la position et donc inter-action de chaque atome dans l'univers        

( Descartes ), comment leur échapper ?

 

Considérons plutôt , ces "inévitables", comme des forces vitales ( elles font partie de la vie ), attestées comme nécessaires à la survie .

 

Que faire alors de ces poisons , comment canaliser le tumulte , l'ouragan des passions ?

 

L'originalité du Shingon est de proposer une obtention immédiate de la "sainteté", hors cycle des réincarnations multiples,

 pour obtenir cette réalisation spirituelle conduisant au même but, ou autrement dit , produisant les mêmes effets ,à savoir , non seulement la compassion/sagesse, mais aussi la pulvérisation du moi individuel , dans la conscience.

 Le disciple comprends que l'univers des passions , source d'égarement et de souffrance est la matière première de son oeuvre de dissolution .

 

Pourquoi ?

 

Parce que ces illusions sont une source de vérité absolue, de même nature que l'Eveil, et destinées à être sublimées en énergie spirituelle, dont l'essence est l'aboutissement des transformations, donc nature ultime de tous les phénomènes, qu'on leur donne pour nom : individus ou l'univers entier.

 

Celui, qui le comprends et le vit dissout son moi dans la totalité de l'univers .

 

Sympa , non ?

 

 Un petit complément chromatique à propos de la couleur jaune des fleurs de colza à base de  (encore ! ) de sulfure , mais de cadmium cette fois ,pigment  dont la présence au Japon est avérée.

L'intérêt d'utiliser ce jaune de cadmium  réside dans son fort pouvoir couvrant, qualité cruciale en peinture.

Le sulfure de cadmium est visible en tant qu'impureté dans le carbonate de zinc ou "cadmia".

Cadmia ?

Mais c'est Cadmos , bien sûr , celui qui a semé les dents de dragon ayant donné naissance aux spartiates, non ?

On s'éloigne , mais on reste proches .

 

 

 

 

Cinabre noir ? Le 7 février 2019.

Oui, bien sûr, quelque part cela me faisait plaisir intellectuellement de croire que , suivant le principe de la conjonction des contraires, on pouvait retrouver deux couleurs opposées, le rouge et le noir, obtenues à partir d'un même pigment , le cinabre.

 

Oeuvre au rouge , oeuvre au noir.

 

En effet , mes lectures m'ont mis sur la piste du guadalcazarite , un pigment noir ou méta-cinabre , toujours de formule HgS, donc toujours , lui aussi , sulfure rouge de mercure.

 

L'idée me convenait assez bien , puisque nous avons là une altération du cinabre se distinguant par sa couleur noire et par une structure cristalline différente .

 

En effet le phénomène du noircissement des peintures murales romaines  à base de cinabre a longtemps été expliqué , par une évolution du cinabre ,  transformant le pigment rouge en métacinabre cubique noir .

 

Ca , c'était une explication , qui me plaisait bien et effectivement la science c'est encore mieux , quand les hypothèses conviennent à l'idée que l'on se fait de la vie...

 

Cette idée d'ailleurs superficiellement corroborée par l'évolution de nombreuses laques d'urushi rouge , qui virent au noir avec le temps , ce qui est une très mauvaise chose , l'image symbolique du laque étant justement liée à celle de l'immuabilité .

 

Mais voilà , patatras, le château de carte intellectuel s'effondre devant la réalité des phénomènes , puisque les essais ont conclu , que le cinabre n'évoluait en métacinabre , que sous l'effet d'une élévation de température portée à 300 °.

 

Raté !

 

Déçu , mais pas rancunier , je reviens vers la tradition et me contente de l'explication communément admise, de l'obtention du pigment noir profond de ce beau stylo , par l'oxydation au vinaigre de la limaille de fer,   produisant après purification un beau pigment noir très dense ,qui consécutivement à un  ponçage soigneux au charbon de bois ,nous donnera  cette luminescence extraordinaire , cet effet nommé roiro, brillant comme de la cire , mais après tout, c'est aussi bien comme ça !

 

 

Premier jour de l'année le 5 Février 2019.

Premier jour de l'année.

Pensant à mon voeu

J'ai souri.

 

Je ne me souviens plus si c'est de Basho ou Issa.

Pas grave.

 

Ce commentaire sur les pigments rouge, c'est un vrai défi !

De quoi parle-t-on ?

Et ce dont on parle a-t-il un rapport avec ce qui fait la couleur de ce beau stylo ?

 

Pour une belle couleur , on peut dire que c'est ce qu'il y  a de plus beau .

Le cinabre , c'est magique .

 

Quoiqu'il fût connu sur la plupart des continents et des civilisations , restons à "A", comme alchimie , rayon Chine .

Dans ce cas , mais c'est un point de vue universel , le cinabre est lié au feu, au méridien du coeur , bien sûr à la couleur rouge "Zhu", qui est par ailleurs homophone de l'or ; même si le caractère est différent.

Toucher au rouge , c'est s'établir proche de l'Empereur.

 

Toucher au cinabre , c'est toucher à l'alchimie du grec khumela , art de fondre les métaux et à leur transmutation  , à leur purification ; de même toucher aux pigments c'est toucher à la médecine traditionnelle, dont ils constituent des composants de choix...

Cinabre , réalgar, mercure , massicot, minium, éthiops, orpiment tous ont leur place dans les fioles de l'apothicaire comme sur la palette du peintre.

Origine ?

Les vieux savoirs chtoniens des confréries de forgerons et de fondeurs, à l'origine  desquels tout provient en matière de chimie ancienne.

 

On va marcher sur nos deux jambes, en disant que médical et alchimie vont aller de pair avec l'étude des pigments .

 

En effet , cinabre , qu'est-ce que c'est ?

 

Sulfure rouge de mercure HgS ,minéral  dont on extrait le mercure Hg, appelé aussi vif argent dans sa dénomination ancienne.

 

Curieux , le mercure ce métal liquide, qui existe aussi sous forme gazeuse ; Mercure , quoi !

 

Et l'alchimie ?

Mais interne ou externe ?

 

Interne : que recherche - ton ?

La guérison , moins que  la santé,  c'est probable , l'immortalité , c'est certain.

N'oubliez pas que l'immortalité ne dure qu'un certain temps ...

 

Pour le taoïste , notre corps se partage en 3 champs de ...cinabre ou dan ; ventre , coeur , tête qui constituent les trois niveau de transformation de la matière au sein du chaudron alchimique de votre propre transformation, dont je ne vous parle pas , adressez - vous à votre acupuncteur ou mage favori .

 

Nei dan : la vérité intérieure ; dan :  franc ,sincère , sans arrière pensée

 

Ce terme de "dan" désigne un élixir , une substance pure parvenue au terme des transmutations et n'est donc plus soumise à l'action destructrice du temps, ce qui est le cas du cinabre en tant qu'expression ultime de la transmutation de l'or.

 

Or , immuable , immortalité, sang de dragon.

 

On dit que les alchimistes ont échoué dans la quête de l'obtention de l'or physique.

 

Mais en est -on si sûr ?

 

On peut se poser la question si on se rappelle que la meilleure façon de produire de l'or en quantité , c'est d'amalgamer  le minerai avec du mercure ... extrait à partir du cinabre !

Plus efficace que la cueillette des pépites au fond du ruisseau.

 

C'est une découverte ancienne , longtemps gardée secrète par les alchimistes et encore utilisée industriellement de nos jours.

 

La voilà notre alchimie externe .

Le cinabre , c'est notre pierre philosophale, la pierre au milieu des autres pierres du chemin,  qui  donne le mercure , qui donne l'or.

 

Lorsque le mercure  androgyne est (partiellement ) séparé du cinabre et que celui-ci est purifié, lavé et séché , le matériau , lorsqu'il est réduit en poudre trouve alors un double usage dans la peinture et la pharmacopée (pilules d'immortalité en Chine )..

 

En peinture , on se souviendra qu'il s'agit d'un pigment , c'est à dire qu'il est non missile avec un adjuvant , eau , huile ,contrairement à un colorant.

Très important ça .

 

Là , dans ce domaine , il va régner en maître dans la gamme des rouges , supplantant minium (oxyde de plomb) , dit rouge de Saturne et terre de sinope , qui constitua longtemps le seul pigment rouge, avec la cochenille organique, hématite, oxyde de fer ,et réalgar, disponibles pour peindre à la fresque et au chevalet .

Sa préparation restera un secret économique , vu son prix , en particuliers dans la Hollande industrieuse du 16 eme siècle.

Une  large diffusion  de ce pigment, permettra ainsi un développement majeur de la peinture , dont il constitue un des principaux composants avec le bleu outre-mer  (lapis ) et l'or .

 

Mais c'est là que notre cinabre change de nom pour devenir vermillon.

 

On dit que la Perse serait à l'origine de la synthèse du souffre avec le mercure , qui donne le sulfure noir amorphe ou étihops minéral , produit par la trituration et / ou chauffe de ces deux éléments, mais d'autres hypothèses sont plausibles.

En effet , étant donné les enjeux de la production de l'or ,de la médecine et de l'art , il est certain que les foyers de recherche devaient être nombreux de l'Asie à l'Europe.

 

Lorsque l'éthiops réagit au contact de la soude caustique, on obtient le splendide vermillon , cousin donc du cinabre.

 

Donc , après ce détour , qui nous a fourni les bases de notre réflexion, nous revoilà au chevet de notre stylo, dont la couleur n'est donc pas rouge de Sinopia, rouge de minium, ni, contrairement aux assertions superficielles , rouge de cinabre , mais vermillon, puisque maintenant nous savons ce que c'est.

 

Alors , donc , le cinabre est-il le colorant de notre stylo Empereur de Namiki ?

C'est fort peu probable .

S'il est couleur de cinabre ou vermillon , c'est d'un point de vue purement symbolique.

 

En effet , comme matrice du mercure , il est hautement toxique.

Ce risque n'a échappé à personne , mais la résolution du problème a du attendre les travaux des  scientifiques de la révolution chimique du 19 eme siècle.

 

Cependant , c'est à ce moment que médecine et art vont diverger .

Définitivement? je ne sais pas.

 

Dans le domaine de la peinture, le vermillon va être remplacé sur la palette du peintre par le sulfure rouge d'antimoine ,moins toxique , mais malheureusement , moins brillant , comme vous pouvez vous en rendre compte en observant la photo en en-tête du stylo posé sur un meuble ancien laqué négoro et rouge de cinabre , puis par le rouge de cadmium et ultimement par la famille des toluidine , pigment organique issu du goudron de houille ( attention au noircissement potentiel ), notez que le cinabre exposé au chlore et à la lumière a tendance lui aussi  à noircir , donc attention à vos stylos aux pigments issus des toluidines,  même s'ils ne sont pas peints au vermillon !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Kawanakajima le 2 Février 2019.

Un beau décor produit par Sailor circa 2010 au profit d'un entrepreneur espagnol à l'époque oû l'or et le béton coulaient à flot sur la Costa Brave et ailleurs chez les ibères.

 

Une série de 10 pièces signées KINSEY.

 

Du beau, du rare, comme le démontre ce détail de l'objet.

 

Tout comme le Nesu no Yoishi, il s'agit d'un thème inédit sur un stylo, puisqu'il représente une bataille du Japon ancien, mais pas médiéval ,  l'affrontement se plaçant dans les années 1560.

 

Ce qui est le plus intéressant , c'est la personnalité des protagonistes Takeda Shingen , contre Kinshin Suegi, la saga de leur lutte pour la conquête de la province fertile de Shinano.

 

Une lutte acharnée, mais non dénuée de grandeur et de respect mutuel, comme en témoigne l'affrontement des deux chefs en personne, lorsque Suegi , à cheval , ayant forcé les défenses , balayé la garde du corps , se retrouve face à Shingen , assis à son poste de commandement , seul.

L'image qui est restée pour l'histoire, c'est celle de Shingen se défendant des coups de sabre avec son éventail de guerre.

 

Lorsque Suegi se retire , ni vainqueur ni vaincu, il ne peut s'empêcher d'admirer le panache de son adversaire.

 

Voilà.

 

C'est tout?

 

Non .

 

Le personnage de Shingen a marqué l'histoire du japon comme potentiel Daimyo ré-unificateur du Japon au 17 eme siècle.

On dit que plus que toute autre chose , c'est la vieillesse , qui l'a vaincu , face à Nobunaga , qui terrassera son fils et successeur , avant que le pouvoir ne passe à Tokugawa Yeyassu, après la succession Hideyoshi.

Début du shogunat.

 

Paix au Japon pour 250 ans.

 

Hakira Kurozawa se saisira du personnage  , pour son film, que je vous recommande , "Kagemusha, l'ombre du guerrier", qui relate la mort cachée de Shingen abattu , par un "sniper" arquebusier, exceptionnellement rusé et scientifique .

 

Avant de mourir Shingen eût le temps d'imposer que sa mort demeurat cachée pendant 3 ans et pour ce faire on ramasse un" homme de rien"  (Hé oui, déjà !! ) , qui lui ressemble, marionnette aux mains des puissants et d'intérêts supérieurs ( déjà, aussi ).

 

C'est cette imposture, qui éclipse plus que tout la personnalité de notre Shingen , qui je crois méritait un peu mieux , puisque ses méthodes de gouvernement furent retenues et prolongées par les Tokugawa.

Retenons , pour finir, sa devise , inspirée du stratège Sun - Tzu  :

 

« Rapide comme le vent, silencieux comme la forêt, féroce comme le feu et immobile comme la montagne ». La phrase décrit à la fois la politique et la stratégie militaire de Shingen.

 

 

 

 

 

 

 

Le cavalier intrépide plonge dans la fournaise du volcan dans une nuée d'étincelles ardentes.
Le cavalier intrépide plonge dans la fournaise du volcan dans une nuée d'étincelles ardentes.

Taka du premier jour , 1er Février 2019.

Du premier jour ?

 Mais du premier jour de quoi ?

 Ben , du mois de février ou "mois oû l'on porte les vêtements doubles ".

 C'est le nom qu'on donne à février au Japon .

 Bien entendu encore quelque chose , qui n'a rien à voir avec le décor de cet empereur en Shin kin.

 Gravure , burins, poudre d'or , d'argent , amalgame .

 Artisanat.

 C'est beau , bien sûr, comme une espèce d'orfèvrerie.

 De la précision , de l'habileté , du savoir faire et reproduire , mais pas d'art , pas de génie .

 L'idée du fabricant c'est de substituer l'art du maki-è par des décors en gravure, plus faciles et plus rapides à réaliser.

 Pénurie de laqueurs ? 

 Les appels se multiplient , au standard, pour me dire qu'il faut écrire Chin kin.

 Ben , non !

 Moi, je préfère Shin kin ,parce que ça me fait irrésistiblement penser à une expression I Shin din shin , plaisante à ceux qui se souviennent de l'oeuvre de Dögen.

 Je colle ici un travail précédent , que je ne vole qu'à moi-même et  utilisé pour le commentaire d'un autre aigle , les chinois et les japonais ne faisant pas trop de différence symbolique entre l'aigle et le faucon.

 A vous de voir si c'est justifié :

 Parce-que l'aigle ,Ying en chinois et Taka en japonais, possède une belle qualité dans la symbolique sino-japonaise oû il est perçu bien sûr comme image de la force, mais surtout de l'héroîsme, la première syllabe étant homophone de "héros".

 L'aigle est l'attribut du combattant solitaire, entre ombre et lumière.

 Ses forces sont  limitées à lui-même et se rapportent à l'exploit et pas nécessairement à la victoire.

 Musashi, " Traité des cinq roues".

 Du genre "c'est bien plus beau lorsque c'est impossible ".                   Quoique cette image soit un peu trop romantique , tendance morbide.

 L'exemple du combattant individuel.

 L'art de vaincre son adversaire, avec toutes sorte d'armes même improvisées, comme  une épée de bois taillée dans un aviron le jour du duel.

 Voyons le plutôt , ça nous reposera du carnage ,comme en peinture , associé au pin ,oû  il incarne les meilleurs voeux que l'on puisse adresser à un vieil homme:

 "Qu'il soit fort comme l'aigle et vieillisse comme le pin".

 Apaisement.

 On peut pas dire mieux !

 Attention : Nouvel An chinois en vue et dans ce cas , n'oubliez pas de commencer l'année avec le rêve de bon augure , consistant à associer faucon ,aubergine et Fuji-san , dit hatsu-yume  .

 Cette nuit là, si vous êtes japonais , pensez à vous prémunir des cauchemars en installant une image de Baku , le mangeur de mauvais rêves , sous votre oreiller.

 Quant à votre premier rêve de l'année , j'ai pensé vous aider avec ce haïku :

 "Au moment de raconter mon premier rêve de l’an, il s’est évanoui", Hoshino Tatsuko 

 

 

 

 

Hagoromo de Sailor le 30 Janvier 2019

Après avoir ouvert un second front avec le Shakkyo de Sailor, je me sens obligé, sans que rien ne m'y force, à compléter cette présentation en vous proposant cette beauté dansante représentant la fameuse danse , dite Suruga-mai exécutée par la divinité , pour reprendre son voile d'invisibilité , le fameux Hagoromo, qui lui a été dérobé par un pêcheur de poissons.

 

Pécheur ou pêcheur ?

 

On peut s'interroger , car le pêcheur commet une transgression d'une part en dérobant le voile de la divinité , d'autre part en la soumettant à un chantage à la confiance , développé dans la pièce Noh.

 

C'est la divinité , qui aura le dernier mot car,  si elle s'exécute, elle lui indique que si dans le monde des hommes la duplicité , la méfiance et le parjure règnent en maîtres, ces notions sont totalement inconnues dans le monde divin .

 

Comment pourrait-il alors gagner le paradis s'il ne fait pas sienne ces valeurs ?

 

Le pêcheur en consentant , assure son salut.

 

"Ennemi du péché , ami des pécheurs"...

 

Revenons de nouveau dans l'espace du théâtre Noh .

 

Il y a toujours un pin sur l'estrade et c'est donc sans surprise, que nous le retrouvons en bas du stylo dans une belle représentation en léger relier Hira-makié de poudre d'or saupoudrée.

 

Une observation attentive du motif nous permet de discerner un détail intriguant, c'est cette tunique , ce kimono rouge flamboyant, qui flotte au vent.

 

Qu'est-ce que c'est ?  

                                                                                                                                  Il s'agit du Hagoromo, la cape d'invisibilité , qui fait le thème de notre histoire.

 

C'est un détail , clin d'oeil de l'artiste , pour nous mettre sur la bonne voie de l'enquête et confirmer notre intuition.

 

Ceci dit , on ne sait pourquoi la Tennin a mis le Hagoromo à sécher  entre deux pins .

 

S'est-elle glissée dans l'onde afin de profiter de la fraîcheur matinale ?

On ne sait .  

 Ce qu'on sait , cependant c'est que les Tennins peuvent se révéler de grandes amoureuses, lors de leurs incursions terrestres , ainsi que nous l'indique la littérature japonaise. 

 

Ce qu'on sait aussi, c'est que le rituel de lustration , c'est à dire se débarrasser des souillures ,ayant pour cause tout ce qui ne pas relève du péché , la Tennin , n'en est pas dispensée.

 

Le pêcheur l'a -t-il surprise dans sa nudité ?

C'est probable .

 

Voir les trois obligations du culte Shinto :

-Blanchir son âme des souillures du mal.

_Se débarrasser des souillures de tout ce qui n'est pas le péché , par le rituel de la lustration du corps.

_Se garder de l'impureté :"l'Abstinence ".

 

Par ailleurs si vous revenez au corps du stylo, vous verrez les plumes de cygne , qui en constituent le revers, avec un avers magnifié de fleurs de glycines d'or et qui constituent le deuxième et déterminant indice.

 

Les deux extrémités de ce stylo sont réalisés en nashiji, une technique de saupoudrage d'or destiné à donner en surface l'effet de la peau de poire du même nom , pour refléter la lumière dans tous les sens .

 

La finition est celle du togi-gashi, c'est à dire entièrement à plat. 

 

Ao-gaï scintillant dans la coiffe et pigments d'or broyés extrêmement fins, semés sur un fond de cinabre un poil orangé

 

Pour ceux , qui veulent en savoir plus sur le thème du Hagoromo, vous pouvez consulter le post du même nom ,mais écrit à propos d'un autre stylo homonyme,  mais  réalisé par Namiki,  plus bas sur le blog et disposant d'un laïus plus conséquent, mais d'un autre point de vue .

 

Une chose est sûre , c'est qu'il s'agît d'une magnifique représentation du mythe de l'apparence et de l'imposture.

 

Un truc d'actualité, quoi !

 

 

Shakkyo le 28 Janvier 2019

Shakkyo , pont de pierre et oui, mais c'est bien sûr, c'est cette pièce du théâtre Nô (kabuki, aussi) et le stylo un modèle de chez Sailor !

 

La brume , qui nous tenait aveuglés s'éclaircit un instant pour nous permettre de comprendre ce que nous voyons.

 

C'est vrai que le premier contact avec ce Shakkyo , nous a fait croire un instant que nous étions confrontés avec un esprit affamé , un Oni, prêt à nous dévorer !

 

Mais pas du tout, nous sommes en face d'un lion,Shishi, dont l'apparition constitue une des péripétie de cette pièce de théâtre, dite "Pont de pierre" et qui constitue un grand classique du Noh.

 

Ouf, nous voici rassurés.

 

Dans cette oeuvre , le moine Jakushô se propose de franchir le pont de pierre menant au mont Shoryozen dans la province du Shanxi, en Chine.

 

Surgit alors un jeune garçon , qui l'informe que le domaine au - delà du pont est celui de la terre pure , apanage du bodhisattva Manjusri.

Seuls peuvent le franchir , sans risque ( le risque toujours le                 risque ! ) ceux qui de sont purifiés au cours de nombreuses années d'ascèse.

 

Apparaissent alors un ou plusieurs lions , qui interprètent la danse , que je suis malheureusement incapable ni de vous interpréter, ni de vous commenter.

 

Quel dommage !

 

Cette pièce est classée précisément comme une oeuvre de 5eme catégorie, dans laquelle seul un acteur ayant expérimenté une pratique scénique significative et emblématique de son talent et de ses qualités interprétatives est autorisé à jouer .

 

C'est chouette de voir un fabricant se lancer sur un terrain aussi accidenté et à priori aussi étanche à l'esprit occidental.


Salut !

 

Notez le magnifique décor de pivoines en hira ou taka maki-è , sur la base du stylo.

 

 

Horyu-ji

Horyu-ji

Horyu-ji.

 

La pagode bouddhiste de Nara.

Le plus vieux bâtiment de bois encore debout .

1300 ans d'âge..

 

Sympa Nara (prononcez le "r", comme si c'était un "l") , la capitale archaïque.

 

Octogonale, souple comme un bambou dans le typhon, Horyu-ji vous attends à Nara, près de Kyoto, dans son orientation Nord -Sud, selon la tradition chinoise.

 

Un peu comme le temple des bonnes récoltes à Pékin.

 

Pour vous y rendre , depuis Kyoto, prenez plutôt le bus .

Dans les années 70, la route serpentait en pleine nature...

 

Ici encore et comme c'est souvent le cas , le fabricant n'identifie  pas ce qu'il vend et nomme l'ensemble à partir du nom du sous-ensemble , c'est à dire le décor du capuchon orné de feuilles d'érables à l'automne.

 

Momiji.

 

Le motif du temple lui passe complètement par dessus la tête.

 

Pourtant Horyu, c'est quand même quelque chose dans l'histoire du Japon;  l'introduction du bouddhisme, ça vous parle?.

 

Malgré le fait que le dit bouddhisme ne représente plus grand chose au Japon, le monument fût toujours protégé, malgré la restauration impériale et la fin du Bakufu, comme si son destin était lié à celui du Japon et c'est ainsi qu'il est perçu par les indigènes.

 

On se contente  du prêchi-prêcha obligatoire, non-optionnel ,inconditionnel, politiquement rincé à l'eau de javel, garanti sans virus, mais culturellement disjoncté de  l'amour de la nature par les japonais, l'émotion  réelle ou figurée, qui mettrait en  transe les promeneurs.

 

Aujourd'hui les jeunes japonais rêvent plutôt de s'enfermer dans leur chambre et de vivre en couple avec leur écran.

 

Bon .

 

Je ne sais pas si les entreprises  laissent à leurs salary-men

les loisirs suffisants pour profiter de ces paysages idylliques et apaisants.

 

Depuis que l'Amérique a rencontré le Japon moderne et lui a expliqué la vie à coups de bombes atomiques, la mode new-âge post radio-activité, voudrait que l'image du Zen soit celle de névrosés pétrifiés dans l'hypnose et ratatinés dans une  hiératique lapidaire , plus proche des momies de Pompéi , que de la réalité vivante du za-zen.

 

Passe lui la planche à clous.

 

Le zen est souffrance, qu'on se le dise et la méditation est un club fermé, très fermé...

 

Une question d'un auditeur :

 

"Mais , Monsieur, qu'est-ce qui vous permet de dire qu'il s'agit de la pagode sus-mentionnée ?"

 

Ben , à cause du sonin , le stupa, qui couronne le monument , suffisamment caractéristique, pour que l'erreur ne soit pas permise.

 

Cinq étages , trente métres de haut, avec des toits très rapprochés caractéristiques (image des ailes du faisan, oiseau national du Japon , Kiiji).

 

Travail Togigashi.

 

 

Saut par dessus le portail du dragon.

 18 Janvier 2019

 

Pourquoi faut-il sauter par dessus les chutes resserrées des gorges           de Long-Men   afin de célébrer le Bouddha ,lorsqu'on est une simple carpe ?

 Chine du Nord.

 Remonter le courant , se faire chahuter dans les rapides comme un vulgaire saumon , pour frayer dans des eaux moins agitées ?

Ne peut-on se contenter d'un rivage plus tranquille et d'un trajet moins dangereux ?

 

La Rivière Jaune ...

Les grottes et le Bouddha gigantesque taillé dans le roc et les cavernes merveilleusement décorées.

Présence de l'Inde .

 

Pour ma part, je ne les ai pas visité, mais j'ai été à Yungang , près de Datong.

 

C'est la même chose.

 

Les soviétiques ont asséché la rivière, au pied  des temples.

Un moche barrage barre la vallée.

 

Bouddha historique en méditation.

 

Juste en face , il y a un temple Bouddhique, le" temple du dragon volant", bien sûr.

 

Lorsque les bouddhistes se sont installés dans la région, vers plus  300 , ils ont sollicité des taoïstes le don d'un terrain pour bâtir un monastère.

 

Pas de problème , ça nous fait plaisir, dirent les disciples de Lao-Tan et de leur offrir une merveilleuse paroi à pic sur la falaise vertigineuse.

Humour merveilleux du Tao.

Les bouddhistes , non moins facétieux et impassibles, mais entreprenants de remercier ...puis de construire ce lieu extra ,qui se déploie à flanc de montagne, suspendu dans le vide , fragile , dont on se demande sans cesse lorsqu'on l'explore, si on ne va pas finir par atterrir dans la vallée...

 

Mais revenons à notre carpe ; tout en haut des chutes , il y a Long Men et là , le Bouddha vous regarde , voit en vous -même , jauge votre intention  sans  vous  juger.

Gigantisme .

Et cette pauvre carpe si petite , mais si vaillante , si elle réussit la récompense est assurée !

Espace du concret.

Réussite aux examens impériaux.

La gloire.

 

Mais il y a mieux , car si les chutes sont franchies la récompense subtile , riche de promesses s'offre à l'impétrant , comme s'il était magiquement transmuté de carpe en dragon .

Dragon ?

Mais pour quoi faire ?

Voler ?

 

Plutôt dragon de la connaissance ultime de la vie et de la mort.

 

Souvent , cette "récompense" donne à réfléchir aux mous et aux tièdes, aux calculateurs et aux ambitieux.

 

Imprudent celui qui est limité de rencontrer ce qui est illimité.

 

Mais la carpe n'est pas timide.

 

Long Men.

 

Lieu de rencontre des hans et des mongoles , à la limite des grandes plaines de loess, au Nord de la grande muraille.

C'est là que les garnisons isolées de l'Empire guettent encore les grandes invasions.

Pour l'éternité poussiéreuse .

 

Namiki reprends ici le thème développé sous le titre de "Carpe dans la cascade", mais passe d'un style à un autre ;de l'art du Yamato, ou art national , à celui du monde flottant ou ukiyo-è, comme l'atteste le choix iconographique de Hiroshige ,dont s'inspire le réalisateur de ce décor.

 

Je manque de crédits photos pour ce beau "Shogun, flat top",mais je dois dire que j'aime beaucoup le travail de l'argent illustrant la cascade, enserrée dans une écume d'or, traitées comme les bras tentaculaires de "la grande vague au large de Kanagawa" , estampe d'Hokusai.

 

Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point ces deux artistes s'étaient entendus pour transcrire cet aspect de l'eau , qui vient vous saisir de ses doigts crochus.

 

Il y a de l'Oni là dessous.

 

Je ferai quelques recherches pour en avoir le coeur net, mais je crois en mon intuition.

 

Ce qui est dommage, c'est de voir Namiki se répéter en dupliquant sur un thème déjà traité, même si c'est réussi,alors que les mangas               ( carnets de croquis des peintres ) regorgent de thèmes ,de mythes et d'histoires décoiffantes permettant d'explorer d'autres aspects sacrés ou profanes de cette civilisation .

 

Conclusion :

 Ah, que c'est bon de sauter la cataracte de Wu Mén pour enfin s'ébattre dans les rapides de Lûng Mên !

Sauter le "Portail du dragon ", en japonais Taki Nobori.

Quel bel exemple d'émulation , c'est ça devenir un dragon soi-même ou ch'ih lung , celui , qui surmonte toutes les épreuves pour devenir un dragon humain...

 

 


La version précédente de"Saut par-dessus le portail du dragon ".
La version précédente de"Saut par-dessus le portail du dragon ".

Lapin au clair de Lune .

Usagi no Wagi .

16 Janvier 2019.                                                                                                

Usagi no Wagi c'est le titre d'un article plus ancien sur la série des signes du zodiaque chinois, que j'ai complété d'un commentaire non illustré sur l'iconographie d'un stylo Namiki noté "Lapin au Clair de lune"et inspiré du peintre Hiroshige.

 

On peut le lire plus loin sur le blog.

 

Oh et puis szut, comme on dit en Estonie, j'ajoute un petit commentaire

avec des développements déjà mâchés sur le renkaku, comme vous le savez , cette marqueterie merveilleuse de coquilles d'oeufs de cailles; bel artifice pour sursoir, contourner l'absence de pigment blanc immuable dans la palette chimique du maki-è shi.

 

Rappel du "Petit Chimiste", qui sommeille en vous  :

"Nous avons compris  que l'urushiol, le principe actif de la peinture au laque, n'est pas compatible en émulsion avec les bases ou alcali, ce qui est malheureusement la caractéristique des blanc à base de carbonate de plomb, sous la forme naturelle ou élaborés par le procédé traditionnel et ô combien toxique de l'oxydation des barres de plomb par le vinaigre."

 

Le pli du pavillon de l'oreille est en cinabre ( sulfure rouge de mercure), les écarts entre les coquilles d'oeufs de caille , comblées d'un amalgame en poudre d'or soigneusement poncé.

 

Le décor floral est à la hauteur des anciennes productions de Namiki, comme celles de Yoshida ou Masato Sato, dont les créations sont à collectionner en priorité dans la perspective d'une plus value garantie à terme.

 

Yoshida aimait bien les beaux à-plats d'or illusionniste en togui-gashi représentant  la lune pleine sur les capuchons des empereurs Namiki et on retrouve son style dans les chouettes fougères toujours rouge de cinabre, mais plus orangées, avec une parenté de traitement évidente comparée au capuchon du "carrosse de la cour ", magnifiée par une cascade de glycines.

 

Notez aussi l'oeil du lapin en abalone ao-gai (ao : bleu-vert) et non en raden , qui est gris (c'est de la nacre).

 

J'essaye de retrouver une photo du fameux clair de lune , qui fait partie du charme de ce stylo.

 

 

Le 15 Janvier 2019.

 

.

 

Bonne année 2019 ?

Un bref haïku écrit par Yamagushi Sodo, pour fêter ça !

"Sous la lune brillante

Je rentre chez moi

Accompagné de mon ombre."

Vraiment ça fait un bien fou...

 

 

 

 

mar.

13

oct.

2015

Glossaire offert à tout nouvel arrivant.

Feuilles de bambou : honneur , noblesse, associé au moineau, obsédé par le sens de l'honneur.

Natures mortes aux coquillages, depuis les Song( 960-1279).

Style adopté à l'époque MUROMACHI.

Vagues stylisées "Seigaha".

Mer calme aux vagues incessantes, de bon augure.

Momo : la pêche, mais aussi cuisse et chiffre 100.

Hokkusai.

Senryudo gafu.

Iwashi : la sardine.

Tako, la pieuvre.

Unagi , l'anguille.

Hirame, la sole.

Namatzu, le silure surveillé par Kadori Myojin, qui le caresse et l'apaise avec le contenu de sa gourde magique.

Gourde : la matrice.

Namatzu facilite les accouchements.

Carpe : ambition et persévérance dans la voie.

Yabushi-ruriko, bouddha de la guérison.

Hamaguri : la palourde,la moule.

Proverbe :

Quand hamaguri,moule  illusionnante d'images, ouvre les cuisses, on découvre le dragon au fond de la mer paradis.

Susanoo : kami de la mer et des vents.

Amaterasu, kami du soleil.

Tsuki, la lune.

Jizo , dieu de la misericorde.

Cho, papillon.

Kagetsudo : estampe.

Yari, la lance.

Les 1500 images du cycle de la vie et de la mort.

Tortue : minogame.

Toro, la mante religieuse.

Fleur de prunier, orchidée, bambou, chrysanthème, les 4 gentilshommes.

Kojiki : livre des origines divines de l'empire, rédigé sur l'ordre de l'impératrice Gemmei: " notes sur les événements du passé depuis le premier Empereur Jimmu".

Nihon shoki, vers 720, chroniques du japon, en chinois.

Manyo-shu , ou recueil des 10000 feuilles.

Vers 760.

5000 poèmes ecrits en tanka.

Poésie courte de 31 syllabes.

Donne le haikai au 13 eme siècle, puis le haiku au 17eme.

Kokin waka shu, en 905, ou recueil des poèmes japonais anciens ou modernes de l'époque Heian ( 894_1195).

Murasaki et Sei-Shonagon.

Romans épiques de l'époque Kamakura.

Heike monogatari et Gempei seisuki ( Taira et Minamoto).

Grandeur et décadence des deux clans.

Inari , esprit du riz.

Kitsunetsuki ou état d'être possédé par un renard.

Par un renard ?

Comment ça ?

Comment discerner  leur véritable nature à ces possédées ?

Parler en langues, manger des aliments aimé par les renards, comme le tofu frit, les sushis de tofu, les souris frites, avoir peur des chiens, voilà qui les distingue.

Si votre femme présente ces symptômes, faites le 15.

Autres  :manifestations sucubiales c'est à dire séduction de l'homme

pendant son sommeil et ses rêves afin de lui dérober sa substance vitale.

Kitsunetsuki reconnue comme maladie mentale depuis le 9 eme siècle, et nombreuses résurgences contemporaines, similaire à la lycantropie  clinique .

La nuit du Nouvel An ou Kitsunebi , les renards de feu.

Kitsune ; veuves ou amantes, renards ayant pris la forme humaine d'une jeune fille.

 

 

 

 

Recueil avant le début.

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lun.

12

oct.

2015

Nouvel article de blog

Suite du glossaire et miscellanées

Mutations saisonnières comprendre : transformation du principe vital.

Voir le petit calendrier des Hi'a.

Oies sauvages associées au cérémonial du mariage.

Faisan, qui plonge dans les Grandes Eaux et se transforme en huitre(première lune d'hiver).

L'hirondelle disparaît dans les flots et devient palourde.

A la cinquième lune, la colombe devient vautour.

Voler est le privilège des immortels.

"Amis des fleurs", thèmes des peintres.

Canard et lotus.

Caille et millet.

Grues et pins.

Hirondelle et saule.

La symbolique animale s'est constituée à partir de croyances et de coutumes, dont il ne reste que des vestiges.

Comme une accumulation de tradition, hors de toute construction cohérente.

Les taoïstes utilisaient les traditions au mieux de leurs besoins, les détournant sans vergogne (Ah , la vergogne !) de leur sens original.

Ne pas oublier les apports extérieurs issus des steppes du Nord et du bouddhisme venant du Sud.

Chamanisme.

Avec autant d'interactions diverses, on doit s'attendre à une symbolique animaliére complexe et parfois contradictoire, pour un même animal,surtout si son histoire a été longue.

Royaumes combattants -6000,-2000 avant JC.

Hou, j'ai le vertige.

Voyons les 3 bestiaires :

_Animaux composites, comme des puissances diverses et polymorphes inconnaissables, tous mythologiques.

A l'époqueHan, ne restaient que le Dragon et la Licorne et peut--être le Phénix.

__Animaux bien réels, mais présentant une caractéristique en faisant des animaux surnaturels : crapaud à trois pattes,ou encore le Corbeau Rouge du soleil.

_Animaux bien réels, mais dotés de pouvoirs surnaturels : tigre démonifuge, cerf de longévité, tortue etc.

Complétez.

Von Sibold baptise un certain type d'arbre du nom de Paulownia , en hommage à Anna Pavlova de Russie . 

 

 

 

 

 

 

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sam.

03

oct.

2015

Disgressions

Bon, j'ai quelque mal à me remettre au clavier, tout occupé, que j'étais à nager dans les eaux bleues de la mer.

Nager permet d'éviter de trop penser.

Si tu t'arrêtes, alors tu coules.

Par le fond.

C'est comme tomber sur le sol.

Faut-il se relever en s'appuyant sur la terre?

Ou bien au ciel ?

Réponse : dans le shobogenzo.

 Manuel totalement inconnu des équilibristes.

Pourtant parfaitement formés par de subtiles et profondes études dispensées par les sophistes de prestige aux quatre coins du monde, surtout celui parlant anglais.

Sous la mer, le fond est comme le plafond.

Rien de ce que l'on apprend sur la terre n'y a cours.

Faut-il s'enfoncer dans les profondeurs pour trouver l'air libre ou gagner la surface ou vous attends la ligne du pêcheur?

Enfin, bref, ce matin, j'ai envie de mettre sur le papier cybernétique les quelques notes rassemblées pour commenter les décors de stylos japonais.

C'était un prétexte.

Me voici dévoilé.

 

 Je commence:

Guao Xi:

La couleur de l'eau est verte au printemps, bleu vert en été, vert d'eau en automne et noire en hiver.

 

Lors de la sélection des peintures célèbres de la dynastie Tang, il a été enregistré, que les peintures de paysages Li Si Xun aux couleurs vertes et bleues très fortes, ont reçu les louanges de l'Empereur Xuan Zong comme les meilleures peintures de paysage de la nation.

 

Azurite : vert minéral.

Bleu-vert, vigueur et vitalité.

 

Une peinture récite un poème et un poème dessine une peinture.

 

Bao Juyi: " l'eau est pavée de stries du soleil couchant, la rivière chuchotante vire au rouge"

 

"Séparées par les rochers, les eaux du torrent se séparent, mais finissent toujours par se retrouver."

 

Radical de la soie dans l'idéogramme des couleurs.

 

Laque décorative : Royaumes combattants.

 

Médecine : le vert de l'Est pénètre jusqu'au foie, le bois et son chiffre est le 8  .Sa saveur : l'aigre; son organe , la vue; les muscles et l'activité.Petit Yin.

Azurite : vert minéral.

 

Je n'ai jamais rien vu de si prodigieux, de si fantaisiste, de si admirable et poétique comme art.

Estampe de brocard : nishiki-é.

Architecture graphique nouvelle: impact visuel crée par les chevelures des femmes.

Noir : l'absolu, comme une ponctuation.

La pâleur d'un visage.

Fond micacé, destiné à faire ressortir la blancheur d'un visage.

Conventions du style Ukiyo-é :

yeux représentés par une mince fente, bouche réduite à sa plus simple expression, absence de dégradé exprimant le modelé du visage.

Modèle : Naniwaya Okita ou Takashima Ohisa.

L'ovale du visage donne son caractère au modèle.

Dessinées par Utamaro le physiognomoniste.

Pas de gros plans, présents seulement dans l'anthologie poétique, section de l'Amour (kazen koi nobu) en 1794.

Virtuose de la représentation de la chevelure et influencé par Katsukawa Shunka et sa série de portraits d'acteurs kabuki représentés en buste et reprise par Fujin Sogaku Juttai.

Saisir sur des visages des expressions liées à la psychologie révélatrice de types ou à capter des attitudes constantes et caractéristiques du comportement féminin.

Portraits à mi-corps se détachant sur fond micacé, par opposition aux portraits de groupe ou en pied.

Okubi-é ou portraits à mi -corps.

Couple de phénix, allégorie du bonheur conjugal.

Peigne ovale, accessoire destiné à retenir momentanément la chevelure.

Shinbutsu hihô Taizen .

La première ligne renvoie à l'illustre poème attribué à Susanoo, dont fait état la préface du Kokinshu dans son éloge de l'efficace miraculeux de la poésie japonaise.

Susanoo l'aurait composé après avoir triomphé su serpent à huit têtes et huit queues.

Comprendre, que la formule opère une transformation spatiale dans laquelle tout endroit devient l'enceinte , dont sont exclus les serpents ou toute autre forme d'agresseur.

Majinai-uta, la base des poèmes magiques, trésors de la poésie magique.

Ou comment devenir inattaquable en menaçant de délation auprès d'une force plus puissante , dans ce cas , du serpent à son ennemi naturel, ici le sanglier: yamatachi hime, l'ennemi du serpent.

Transfert des propriétés physiques et morales du sanglier sur une personne afin de devenir inattaquable par le serpent.

 

Wabi sabi : incomplet, impermanent imparfait, asymétrique.

Comme l'insecte: la grandeur existe dans les détails discrets, oubliés, mineurs , éphémères.

 

Mushi.

 

Zhong Kui, le chasseur de démons, japonais Shoki.

 

Taikobo : T'hai Kung Wang.

 

C'est l'histoire d'un mec ,dont la seule activité consiste à se rendre à la pêche le matin et de revenir au crépuscule.

 

Les mains vides.

 

Sa femme se désespère.

 

Un jour , elle le suit au bord de la rivière et constate, qu'il pêche avec une canne sans fil ni hameçon et pique une crise de nerfs.

 

Elle le plante là et file s'acoquiner avec un des potes du pêcheur.

 

Le temps passe.

 

Un jour,  l'Empereur, se présente au bord de la rivière qui demande :  

 

"Que fais-tu ?".

 

"Ne vois tu pas que je pêche?"

 

Il le nomme sur le champs gouverneur de la province.

 

Le temps passe, encore.

 

Un jour se présente son ex-épouse, qui se plaint au gouverneur d'avoir été abandonnée par son nouveau mari, avec les enfants qu'elle lui a donné.

 

Le reconnaissant et voyant sa gloire nouvelle, elle demande au mec de la reprendre.

 

Ce dernier laisse choir sa tasse de thé sur le sol et lui dit.

 

"Si tu réussis à remettre le thé dans la tasse, alors oui, je te reprendrai ".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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jeu.

14

nov.

2013

Saison des hirondelles.

Juste trois mots à propos du thème de l'hirondelle , illustré ici par un beau décor un peu hiératique et figé dans lequel on reconnaît bien  l'art  national ,ou Yamato-è, le style le plus pur et aristocratique du Japon ancien, souligné par la présence de cette belle rivière serpentine en maki-gaï, poussière d'abalone .

 

Ce décor est inspiré d'un inro réalisé d'après un dessin de Korin et peint par Moeï, dont j'ai retrouvé la trace sur un livre d'Alain Ducros , grand amateur de sagemono.

 

Korin , avec Toetsu Koetsu, c'est vraiment l'art du Japon dans son expression la plus aristocratique et dénué d'influence de la peinture occidentale , particuliérement hollandaise. 

 

Détachement , image du coq de bois ...

 

Notez aussi, mais vous le saviez déjà , que l'hirondelle , Tsubame, vit sous les mers en hiver ,lieu oû elle se transforme en palourde, c'est pour cela que les japonais  font de Tsubame, un symbole de l'amour.

 

S'il faut vous en convaincre : relisez ce proverbe, qui dit tout ce qu'il faut retenir à ce sujet.

 

Quand hamaguri,moule  illusionnante d'images, ouvre les cuisses, on découvre le dragon au fond de la mer paradis.

 

En passant aussi le radical tsuba, nom de la garde du Katana, le sabre japonais traditionnel, pas toujours aussi redoutable qu'on le dit , selon les récits du colonel Dupin, qui s'y connaissait pas mal en matière de coups de sabre , qui l'avait essayé soigneusement, et dont il faut lire les prodigieuses aventures pendant l'affaire du Mexique, sous le second Empire ainsi, que la relation exceptionnelle de son voyage au Japon , mi-savant, mi-espion et géographe de premier ordre.

  • Charles-Louis-Désiré Du PinLe Japon : mœurs, coutumes, description, géographie, rapports avec les Européens, A. Bertrand, , 140 p. (lire en ligne [archive]). 

 

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mar.

07

mai

2013

Kashimuchi apotropaïque.

Apotrokoi ?

Désolé de vous réveiller pendant la sieste avec ce codicille destiné à compléter le post précédent sur l'édition limitée Namiki 2013.

Comme toujours, il vous faut interpréter le décor de votre stylo comme un talisman destiné à détourner le danger, c'est ce que signifie ce joli mot apotrochose.

Bon , pour la libellule, on a vu qu'elle vous protége de la peste, alors quid de cette alliance un peu inattendue entre le lotus , image alchimique interne  de la transformation du plomb en or et le sympathique petit dragon volant (dragonfly)?

Comme toujours lorsque le symbôle se perd dans la nuit de la connaissance, il faut revenir à la Chine, pour expliquer le Japon.

Et, bien sûr, passer par la case Taoïsme, afin de comprendre, peut-être, l'incompréhensible.

Dans notre cas l'alliance du thème de la libellule et du lotus fait immanquablement penser, vous-dites-vous aux textes préapocalyptiques destinés à secourir l'humanité dans les périodes de très grand danger

Là encore, vous avez parfaitement raison.

Et immédiatement vous citez la transmission extraordinaire accomplie par le Lao-Tzi divinisé descendant sur terre dans un apparat inouï afin de transmettre le Livre des Incantations Divines à l'humanité en la personne d'un Saint responsable de sa transmission pour le salut du peuple,la fin du monde étant imminente.

Rassurez -vous, ce n'est pas moi.

Je vous raconte :

"C'est alors que des air descend un immense trône orné de cent joyaux et qu'il apparaît sur son siège de lotus attelé de libellules (ou de dragons)de cinq couleurs".

"Aujourd'hui, c'est à toi, que je transmet ce Livre des Incantations Divines afin que tu t'y conformes et le diffuse, pour sauver et protéger l'humanité".

Passage, qui nous fait immanquablement penser à la transmission de "l'oeil de la vision juste", par le Boudha Shakyamuni sur le mont des Vautours...

Japon : Shobogenzo.

Dôgen.

Cool.

Nous revoilà dans le circuit , la boucle , volontairement ou non est bouclée.

Très belle interprétation.

Voilà, les allégories sont des images faciles à comprendre, encore faut-il les rechercher.

Ce choix iconographique semble particulièrement approprié à l'époque et il n'y a que 150 pièces à se répartir entre les élus !

Bonne chance!

 

 

 

 

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dim.

21

avril

2013

Kachimushi ou Kagemucha ?

Tombo
Tombo

Voilà Namiki, qui prend tout le monde par surprise en présentant "Kachimushi",son édition limitée 2013 (150 exemplaires) en début de saison, alors qu'il était coutume d'attendre Novembre, pour saisir la dernière mouture des ateliers du  fabricant de stylos en laque de Chine.

 

Pour une fois, je me réveille après la bataille , puisque la blogosphére croule déjà sous le poids d'une masse de commentaires sur ce décor produit sur un corps de Yukari Royale.

 

Kachimushi kékéséka vous vous dites ?

Kachi : vaincre.

Muchi : insecte.

 

La libellule , l'insecte vainqueur ?

 

Ou plutôt, comme je vous l'avais indiqué dans un post précédent (voir Akitsu),le roi des insectes.

 

C'est vrai que la bestiole est souvent représentée dans les armes décorées comme les gardes de sabre (tsuba) par exemple.

 

Dans sa présentation de l'objet ,Namiki se fend d'un petit commentaire passe - partout d'une grande superficialité sur le décor de libellules et de lotus.

 

 

Les poncifs s'empilent comme d'habitude sur les valeurs de courage de l'insecte et de pureté pour le lotus.

 

Super short, ou si vous préférez "c'est un peu court jeune homme".

 

La libellule serait appréciée" parcequ'elle vole toujours droit et ne recule jamais", commentaire étrange pour tous ceux qui ont jamais observé le vol saccadé et quasiement omnidirectionnel de cet insecte.

 

En effet dans les temps anciens de l'époque heureuse de l'ère Genroku, la libellule était plutôt considérée comme l'image de l'inconstance à cause de l'observation que chacun peut faire de sa zigzagante trajectoire dans les airs, en avant en haut en bas et en arrière !

 

En fait ces cabrioles aériennes sont celles qu'elle calque sur le vol des moustiques, dont elle se repaît, jouant ainsi son rôle de purificateur des airs et de protection de la peste , dont les moustiques étaient le supposé vecteur.

 

Pour être honnête, c'est vrai que le thème de le libellule fait florès dans l'histoire du Japon et c'est plus dans le choix de la valeur du symbôle à travers l'enecdote que porte ma critique ou mon insatisfaction ,comme on voudra.

 

Ainsi choisir celle de Yuryaku me semble un peu dommage au détriment de la très belle épopée de Jimmu Tenno , l'empereur primordial et qui le premier nomma l'archipel du nom de Akitsushima , l'île libellule.

 

Cependant , on reste cohérent en citant le poème de Yuryaku, qui dit en fin de compte la même chose :

 

Même un insecte rampant

Domine le Grand Seigneur

Quelle que soit sa forme

O Yamato pays de la libellule.

 

Hommage du  même  Empereur qui fût sauvé de la piqure venimeuse d'un taon par une courageuse libellule.

 

Alors, Kagemucha , l'ombre du guerrier, la libellule protectice ?

 

Pourquoi pas ?

 

 

 

 

 

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jeu.

28

mars

2013

Same dit rien qui vaille !

Same le requin
Same le requin

Je devais me lancer sur la piste , comme convenu de la renarde à 9 queues ,ainsi que je l'avais laissé entendre dans le post précédent, mais les nécessités du moment médiatique , hé oui , ce sont les élections présidentielles de 2012 , me conduisent à interpréter pour vous un motif d'importance  , oh combien d'actualité.

 

Il s'agit bien sur de "same", le grand requin.

 

Bon ,c'est vrai on s'est demandé en 2003, lors de la sortie de cet empereur en série limitée à 80 pièces, ce que cet animal venait faire dans la ménagerie de Namiki.

 

Sans doute un ukaze du service marketing; le requin se vendant mieux que le blaireau (tanugi), pourtant bien plus marrant , riche d'anecdotes et proche du Japon historique.

 

Sans doute aussi,que l'image plus bankable du requin est propice aux ventes et inspire par imbibition, à celui qui le posséde ,les qualités apotropïques du squale , telles qu'on se les imagine communément au chapitre bien sur de la voracité et du carnage.

 

C'est bien ce qui ressort de cette représentation très dynamique de la bête par Masato Sato en taka-makié , ao-gai et togigashi.

 

Puissance et détermination.

 

Pour ma part c'est plutôt du côté de la constance que j'irais puiser mon inspiration, le requin étant une image de l'immuabilité et donc de la permanence.

 

Serait-il le gardien du Philtre de l'éternelle jeunesse ?

 

Mais , qui aura le courage de se jeter à l'eau pour le lui demander ?

 

Mais revenons à nos moutons, puisque dans ce monde, qui change sans cesse, comme la pensée, mais moins que les montagnes , je trouve que l'image de notre "same", qui n'a pas jugé bon d'évoluer depuis des millions d'années est à dédier particulièrement  à ceux, qui dans un immense élan d'apostolat, ont choisi de consacrer leur vie à gouverner les hommes et sans doute faire leur bonheur..

 

Et donc question,: "faut-il gouverner dans dans la constance ou la révolution ?"

 

La justice ou la Justesse ?

 

Réponse ce soir en rêve dans vos draps ou devant la télé...

 

Cher requin puisse ton image leur raffermir le coeur à  nos gouvernants , que nous aimons tant , et  les aider à retrouver l'étoile polaire !

 

A moins que négligeant le symbôle bénéfique du requin ,dans la constance de leurs choix, ils n'en retiennent que l'aspect effrayant et que se trouvant alors auto-submergés par leurs peurs imaginaires, ne nous fassent tous boire la tasse !

 

Il ne faut pas chercher à gagner le large, si on est un nageur timide et indécis semble nous avertir le megalodon...

 

On veut bien le croire sur parôle à la vue de cette superbe dentition et j'en profite pour attirer votre attention sur un détail stylistique, qui rends ce stylo très précieux, à savoir ce motif de vague noire déferlante et monochrome , quoique pleine de subtilités et d'iridescence et dont le style se nomme "bokashi", réalisé avec un peigne ou une brosse.

 

C'est le détail caché , qui fait toute la valeur de l'oeuvre et qui passe généralement inaperçu .

 

Tout comme l'oeil révulsé de la bête,en ao-gai, que l'artiste a choisi de représenter sans pupille, dont la paupière se voile lorsqu'il ouvre la gueule pour mordre.

 

Maintenant celà créve les yeux, non ?

 

Petit rajout .

 

Je profite de mon  passage sur cet article, pour parler du "grampus", le dauphin de Risso, le  shachis , grand ennemi de notre squale.

 

Les deux bêtes ne sont pas représentées ensemble, mais le shachis est cher au coeur des shoguns,pour ses qualités guerrières individuelles, capable sauter loin hors de l'eau et animé d'une agressivité naturelle apte à défier n'importe quel requin.

 

On ne s'étonnera pas de le trouver représenté , statufié dans le palais du shogoun à Edo.

 

Hokkusai lui aussi , en a tiré une planche ukiy-o-è, de ce grampus;  quant à Kuniyoshi, il nous montre , exemple de vaillance , le héros Asahina Kobayashi, testant sa vigueur en forçant  les mâchoires de l'animal dans une estampe du même style.

 

 

 

 

 

 

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jeu.

14

mars

2013

Retour à la danse des magiciennes

 

Malgré le froid pétrifiant, je me décide à compléter le commentaire précédent,sur ce stylo Namiki tiré à 70 exemplaires en 2003, avec le sentiment de me heurter à une réalité qui me dépasse...

 

Oui, j'avais lancé quelques lignes sur Hagoromo , la cape d'invisibilité de la belle danseuse de Namiki, agitant avec grâce ses attraits magiques et sa sensualité à la fois proche et inaccessible, sans trop penser, un peu avec la naïveté de l'enfant, qui manipule de la nitroglycérine dans le garage familial, quels ouragans son innocence pourrait produire...

 

Avec ce thème, de Hagoromo , nous voilà servis, car d'un seul coup des analogies puissantes et inattendues se mettent en place et en fissionnant produisent le souffle mégatonique de la révélation sur la conscience.

 

Baouoummm!!!!

 

Dans une première approche je m'étais superficiellement basé sur le constat de la séduction et du désir lié à l'image même de la danse.

 

Proximité , donc compréhension.

 

Proche , en effet, par le désir que suscite la femme et par la matérialisation de la posséssion, mais en même temps sujet du mythe de la transformation, voire de la métamorphose à travers l'histoire que nous raconte le théatre japonais du Nô.

 

Changement d'espace-temps...

 

Soudain, une créature issue d'un monde désincarné se matérialise dans notre espace.

 

C'est ce que nous décrit la légende de       "La cape céleste", qui serait la pièce la plus représentée de théatre Nô.

 

Hagoromo n'est pas le nom de la danseuse, mais celui de son vêtement , la cape de plumes , accessoire indispensable des Tennin, divinités proches des anges de notre culture occidentale.

 

Notons au passage que la Tennin est chargée d'écarter les démons, qui veulent s'emparer de nos corps vivants.

 

Pourquoi faire, on verra plus tard avec un post à venir sur les femmes-renards et les métamorphoses...

 

Pour l'instant je vous raconte l'histoire de Hagoromo, la pièces Nôh,en deux mots :

 

"Une nuit , voilà notre Tennin,de passage sur la terre, qui se fait subtiliser son hagoromo, par un pêcheur, ce dernier n'accepte de le lui rendre, que si elle aceepte de danser pour lui.

Elle s'éxécute en illustrant par sa danse les différentes phases du cycle de la lune, puis , nous plantant là, elle s'envole vers le paradis".

 

Voilà , c'est tout.

 

Mais comme chacun sait , cette fameuse cape est indispensable au Tennin (Dakini ?Asura ?) pour franchir les barrières de la matérialité ou du ciel à la terre, si on préfére, ou encore du paradis à la terre.

 

Pour faire simple, on dit qu'elle lui sert à voler d'un espace à un autre.

 

D'un rêve à l'autre ?

Probable.

 

Mais un rêve partagé par l'inconscient collectif de l'humanité entière, sous des noms différents.

 

Si on veut bien y réfléchir, c'est un thème récurrent, non seulement au Japon , mais sous tous les cieux.

 

Spontanément on pense à la légende du "Lac des cygnes" immortalisée par l'oeuvre de Tchaikowski, avec laquelle cette histoire change de dimension en devenant universellement compréhensible :

 

quête d'un féminin inaccessible par tous les protagonistes, Odile (image du féminin pervers) et Odette (ange déchue) y compris, transfiguration par l'énergie de l'amour, retour à l'androgynie primordiale par l'union charnelle des amants, chère aux taoistes etc etc.

 

Voilà quelque chose, qui nous fait voyager dans l'histoire des civilisations.

 

Ce qui me plaît dans le choix des thèmes des stylos Namiki, c'est qu'ils sont à peu près tous reliés par une dimension ontologique passionnante, qui jette des ponts en permanence d'un bout de l'univers à l'autre .

 

Et puisqu'on parle de pont, notons au passage l'extrème proximité de Harogomo et la légende chinoise du bouvier et de la tisserande ( la fille de l'Empereur de Jade) sous leurs noms chinois de Chinhu et Niu-Lang (voir le Tanabata Matsuri de Dunhill).

 

Là encore tout le ressort dramatique, la faute originelle, est dans la nudité révélée par la perte du vétement magique protecteur (la cape Harogomo) lors de l'immersion dans les eaux purificatrices.

 

Du point de vue esthétique , on remarquera, pour l'admirer, le décor du capuchon représentant des fleurs de cerisier en trois couleurs.

 

Alors Béthsabée (au bain), heureuse ?

 

Ciao tutti.

 

 

 

 

 

 

 

Un  post-scriptum au Hagoromo de Namiki en le faisant suivre de celui de Sailor, image "développée" à plat , comme ça été la mode quelques temps : une lubie ?

Enfin , ceci permet de faire une comparaison d'interprétation entre deux marques et deux artistes.

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ven.

08

févr.

2013

Hagoromo et le moine Kenko.

Hagoromo
Hagoromo
Tsurezuregusa...
De "tsure", n'avoir rien a faire, laisser le pinceau courir sur le papier, l'esprit vide, Zuihitsu.
C'est tout l'art du moine Kenko, entré dans les ordres (Tendai), à la suite d'une déception amoureuse et qui nous a livré un étonnant éloge  de la courtisane comme modèle de féminité.
Paradoxe de l'ére Edo, qui nous présente la courtisane sur un pied d'égalité avec d'autres images de la femme japonaise à priori plus honorables.
En effet, la courtisane, jouit  d'une image étonnament favorable dans l'imaginaire du Japon et par conséquent dans le notre.
Quoique confinée spatialement dans des lieux bien déterminés , comme le Yoshiwara, le grand bordel d'Edo, son image franchit-elle allégrement les barrières vertes, pour impacter notre âme et lui donner pour l'éternité l'esprit même du féminin ?
Faut-il en faire porter la responsabilité à l'écriture galante des Contes d'Isé, puis du Genji ?
C'est plus surement vers notre moine Kenko, qu'il faut tourner le regard et tourner les pages de son Tsurezuregusa,"Les heures oisives", écrit sous l'ére Muromachi, donc au 14eme siècle , bien avant l'Ere d'Edo.
En effet, quoique reflets d'une civilisation disparue 4 siècles auparavant, l'oeuvre de Kenko n'en demeure pas moins vivace au coeur des contemporains d'Edo, comme une nostalgie ineffaçable, parfum d'un Age d'Or, magnifié par la poésie et le théatre Nô.
Ce qui nous ramène à notre belle danseuse, porteuse du Hagoromo, illustrée par ce magnifique travail en Taka, Hyomon et nacre.
Lorsque Kenko nous met en garde contre l'amouren vertu du principe de non-attachement, il demeure bien dans son rôle de moine bouddhiste.
Cependant, s'appuyant sur un principe transcendant qui veut qu'on ne peut pas abandonner ce que l'on n'a pas vécu, Kenko nous ouvre une voie d'expérimentation de l'amour comme connaissance de notre être vrai, à travers le parcours de la formation de la sensibilité, caractéristique unique de l'humain dans le Ciel - Terre.
Citons le :
"Fut-il parfait en tous points, l'homme, qui n'aurait pas le goût de la vie amoureuse resterait désolant : coupe de cristal, dont il manquerait le fond".
Prise de risque totale, pour notre ego en route vers l'explosion en plein vol, comme il se produit également dans le zazen.
Cependant, Kenko ne manque pas de nous recadrer dans la voie en ajoutant, que l'amour réside moins dans la satisfaction du désir, que dans l'attente et la douleur de la séparation.
"En toutes choses, c'est dans le début et la fin qu'est le charme, mouiller ses vêtements à la rosée du soir, ne savoir oû fixer sa marche vagabonde, devoir compter avec l'homélie paternelle,la médisance du monde et y perdre la paix du coeur, avoir l'esprit troublé par mille contretemps  et encore , trop souvent solitaire sur sa couche , ne plus même trouver de nuit oû s'assoupir, n'est-ce pas le sel de la vie ?".
Alors doit-on se livrer à la débauche totale pour accéder à la pulvérisation du moi ?
Pas si sûr...
Comme il nous le recommande charitablement :
"Il est preférable de ne pas se livrer tout entier et de passer aux yeux des dames, pour n'être pas facile à prendre"!
Comme disait l'Autre "La Voie est rectiligne et facile à trouver, mais personne ne veut la prendre!".
A plus.
Vous avez , bien sur, remarqué le fond vert, plutôt rare chez Namiki.
 Style : art du Yamato.
 
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ven.

11

janv.

2013

Kawasemi, suite et fin.

L'aile du kawasemi
L'aile du kawasemi

Pour en finir avec le kawasemi, zoom sur l'aile du piaf, véritable chef d'oeuvre de hira-maki-é et d'observation naturaliste.

 

On n'a pas envie d'ajouter grand chose à ce que l'oeil peut voir.

 

Mais qu'elle finesse du

détail, quel dynamisme dans la représentation de l'aile déployée comme un aérofrein, bloquant l'image dans un effet de suspension que l'on met evidement en paralélle avec les feuilles d'érable du capuchon pétrifiées une mico seconde dans leur court voyage aérien, apoptose ,  comme dans une allégorie de l'éternité, concept inexprimable par définition, mais qui ne dure comme convenu ...qu'un certain temps.

 

Ce qui me plait dans ces études  c'est de voir les détails de cette représentation cylindrique un peu comme la fine pelure qu'une main habile obtient lorsqu'elle se concentre sur une mince épluchure, dont la mise à plat est impossible comme les portulans ,représentations cartographiques de la Terre, surfaces d'un volume, espaces géomètriques,que l'on ne peut écraser et donc inaccessibles à une représentation, vision, "a plat" ; développée, si on peut dire.

Euclide, quand tu nous tiens.

Troisième dimension.

 

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jeu.

10

janv.

2013

Momijigari et le fantôme de Tekona;

Momiji
Momiji

Dans le même ton de vermillon,que les plumes du kawasemi, le capuchon de notre Yukari Royale dit" Martin pêcheur", demeure l'espace de liberté du laqueur  lui permetant  de rajouter un thème destiné à renforcer la démonstation de savoir faire exercé dans la réalisation du thème principal sur le corps du stylo.

 

Comme dab, je vous explique ce que personne n'avait compris sur la nature même du travail artistique du laqueur de Namiki.

Le capuchon reste le seul espace oû le laqueur quitte quelque peu son rôle de réalisateur du travail d'un autre , pour devenir à son tour créateur .

 

Ici, l'artiste a choisi l'automne avec le rougeoiment intense des feuilles d'érables en Novembre, objet d'un culte des beautés de la nature célébré sous le nom de momijigari au japon.

 

Pour ma part , il me semble que l'inspiration provient de la planche No 94 tiré des "100 vues d'Edo"d'Hiroshige , "Les erables rouges à Mama".

 

Cet endroit était considéré comme le lieu le plus favorable, pour bénéficier du spectacle de la contemplation des érables en automne.

 

Notez, que les feuilles détachées de leur pédoncule semblent voler dans l'air tout en restant immobiles, comme pétrifiées dans leur chute vers un sol qu'elle n'atteindront jamais.

 

Magie de l'instant saisi en vol.

 

L'artiste veut - il ici nous ramener vers la légende de Tekona, la beauté du 8eme siècle citée dans le Man'Yoshu ou recueil des myriades de feuilles ?

 

J'ai envie de le croire et me souvenir de sa beauté, qui enflamma la passion de toute une génération.

 

Tourmentée par les conflits et la folie amoureuse qu'elle  engendrait parmi les hommes, qui perdaient pour elle toute retenue, elle se jeta à l'eau près de sa maison à Mama.

 

Est-ce alors son fantôme, l'ablette, que vient saisir le Kawasemi dans son bec ?

 

Pourquoi pas ?

 

En tous cas , celà me fait plaisir de le croire et de donner ainsi une dimension merveilleuse au décor de ce stylo.

 

Monts Tsukuba dans le lointain.

 

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mar.

08

janv.

2013

Kawasekoi ?

Martin pêcheur
Martin pêcheur

Pour un motif aussi coloré, il me semble qu'on ne peut éviter une approche symbôlique des différents pigments que l'artiste a utilisé afin de renforcer l'image de bon augure du théme du martin pêcheur.

 

Si dans le post précédent j'ai cru bon de gloser sur le côté vaniteux et narcissique de la bestiole, force est de lui reconnaître quelques qualités !

 

En effet le martin pêcheur reste lié à une idée de fidélité et de bonheur conjugal dans l'iconographie de la peinture chinoise, associée à la délicatesse.

 

Dans notre représentation, il ne faut pas perdre de vue également qu'il s'agit d'un motif qui mêle  l'eau, symbôle de vie ,  l'air et le feu à travers le splendide rendu du plumage, comme un crépuscule incandescent.

 

Notons les flocons d'or saupoudrés sur le fond noir roiro, comme des pailletes de mica, nourriture des immortels.

 

Cette présence irrégulière donne comme un sentiment de mouvement de l'eau, de goutelettes en suspension après que l'oiseau se fût saisi de sa proie.

 

Aspergé notre oeil ravi !

Trois couleurs dominent cette composition:

l'or, le rouge et le bleu vert.

 

Quoique rendu naturaliste, la signification n'en est pas anodine.

Le bleu - vert tout d'abord, Yang, couleur du dragon géomantique aux influences bienfaisantes : amour et bienveillance.

 

Le rouge vermillon est la couleur faste par excellence, démonifuge, donc garante de l'harmonie.

 

Aka.

 

 

 

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lun.

07

janv.

2013

Kawasemi cuvée 2013

Kawasemi
Kawasemi

Pour commencer l'année 2013, j'ai cru bon de choisir le thème du Kawasemi, le martin pêcheur.

 

Est-ce à cause d'une légère ivresse, qui m'empêche de rassembler mes totalement mes esprits ?

 

Toujours est-il que l'analogie entre la cuvée de" La grâce de Dieu 2003" et le magnifique saké du nom de Kawasemi, m'a semblé suffisament évidente ce matin,pour que ce martin pêcheur de Namiki soit désigné pour figurer aujourd'hui à la carte.

 

Volante illustration de la beauté de cette boule de plumes saisissant une ablette au soleil couchant.

 

Vous souvenez-vous de ce haiku ?

 

Martin pêcheur

Sur tes ailes mouillées

Le reflet du couchant.

 

C'est ça.

 

Les brasseurs de saké du Japon affirment que le martin pêcheur ne fréquente que les eaux les plus pures.

 

Alors, image de la pureté ?

 

Pas nécessairement, si on se souvient , par ailleurs de cette estampe d'Hiroshige, intitulée "Martin pêcheur aux iris", anotée par l'artiste d'un jugement péremptoire et définitif:

 

"Le martin pêcheur vaniteux s'admire lui-même dans les reflets de la mare"!

 

Il n'est donc pas surprenant que l'iconographie admise l'associe souvent au lotus afin d'indiquer la repentance de ses péchés.

 

Ce qui n'est pas sans analogies avec cet autre motif de cette série de Yukari Royale, l'aigrette, théme sur lequel nous reviendrons.

 

Bien à vous.

 

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mar.

18

déc.

2012

Le Yukari bambou et le vers de trop.

Dernière vue du Yukari bambous en togigashi et shishiai, pour lequel j'aurais souhaité rajouter un commentaire complémentaire aux précédents, qui reflétent plutôt respectivement le point de vue confucianiste (peinture à l'encre lettrée) et  taoïste (peinture des 3 amis de l'hiver) en postant également celui propre à la pensée de la non-pensée (zen), mais bien entendu cette pensée ne produit aucune image.

 

Nous voilà bien avançés !

 

Donc je m'abstiens ou plutôt me limite ou limite mon échec, comme on voudra en vous rappelant l'existence du vide présent dans le corps du bambou.

 

Certains disent que c'est l'explosion inattendue de ce vide du bambou plongé dans le feu Pao, Pao!!, qui produit parfois l'illumination , seisme du mental...

 

Alors, que diriez-vous d'un petit vers , pour la route ?

 

"Un petit bout de terre calmement gît près de la colline. Croisant les mains sur ma poitrine, je demande aimablement au vieux fermier : " Combien de fois l'avez-vous vendu et racheté vous-même ? " J'aime les pins et les bambous ,qui invitent la brise rafraîchissante. "

 

Cool !

 

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jeu.

13

déc.

2012

Tchou,tchou,Pao,pao!!!

Tchou
Tchou

Rien de tel que de coller au plus près du décor de ce stylo pour percuter sur la finesse d'une réalisation, qui sans celà aurait pu échapper à la médiocrité de nos organes des sens.

 

Au delà de ça, s'attaquer au bambou comme archétype c'est vraiment viser la belle pièce, le gros morceau, le trophée !

 

Pourtant qu'elle a l'air simple cette graminée : des tubes, des noeuds, des feuilles et des racines.

 

Comment expliquer la fascination qu'elle a su opérer sur l'esprit des penseurs et des artistes ?

 

En effet,image même de l'idée que nous nous faisons de la peinture chinoise, celle des léttrés, disons simplement, que si elle en est un thème récurrent, c'est qu'elle nécessite la maîtrise des huits traits du calligraphe, art majeur entre tous depuis les Song.

 

Peinture à l'encre : sumi-é, au Japon.

 

Vouloir rendre la totalité du paysage symbolique en quelques lignes reléve de la gageure et je ne m'y aventure pas, d'autres s'y sont perdus.

 

Disons plutôt : à chacun son bambou .

 

Ou encore : le bambou des "philosophes" et le bambou des artistes.

 

Ca tombe bien, ce sont souvent les mêmes !

 

Si nous partons du principe, qui veut que" chaque plante ait son esprit", alors commençons par dire que le bambou est Yang et que l'Est est son point cardinal, ce qui permet de poser notre démonstation et de reconnaître avec le poète Bo_Juyi, que les vertus symboliques du bambou sont la rectitude (son tronc est droit), donc honnête et intègre (vide),pur (ne pourrit pas) et résolu (il se dresse vers le ciel).

 

Souplesse et force.

 

A ce niveau de notre recherche, ce sont maintenant les artistes, qui reprennent la main en intégrant le bambou dans deux grandes classifications esthétiques répertoriées  et comprises immédiatement par tous:

 

_Les 4 gentilhommes (orchidées, prunus, chrysanthèmes,bambous).

 

_Les 3 amis, qui poussent en hiver (pin, bambou, prunus).

 

Quand on a dit ça , on peut dire que le discours est cadré et que l'on ne va pas battre la campagne vainement.

 

Toutes les autres interprétations relevant de l'anecdote, de la magie ou de la foi.

 

Maintenant, revenons à notre Namiki Yukari et à sa belle couleur verte et or.

 

Pourquoi ce choix, qui n'est pas nécessairement fonction d'une recherche d'un réalisme, totalement absent des préocupations de peinture chinoise?

 

Réfléchissons et procédons par ordre.

 

Posons l'or et gardons le vert puis sautons une case pour nous souvenir que le bambou reste toujours vert avec le pin et le cyptomére, ce qui en fait un symbôle de longévité et c'est bien ce message subliminal que le laqueur communique à son oeuvre.

 

En tant que puissance opérative du symbôle, on nous souhaite tout simplement de vivre longtemps, car à quoi servirait d'avoir des richesses, une descendance bien fournie et une belle femme, si on n'a pas le temps d'en profiter !

 

Donc ,comme le bambou qui explose, Pao,Pao!!! Acceptons la révélation de l'ici et maintenant .

 

Pas compliquée la pensée chinoise.

 

 

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mar.

11

déc.

2012

Namiki, c'est le coup de bambou !

Bambous
Bambous

Bon, c'est le moment de ne plus tourner autour du pot et d'aborder les sujets difficiles, qui bien évidement ont l'air d'être les plus simples.

 

Comme la vie ?

 

Oui, bien sûr.

Les bambous.

 

Quel sujet difficile dans sa totale simpliçité, illustré ici par ce Yukari en togigashi, c'est à dire dans une réalisation totalement à plat , sans la moindre aspérité de contact, comme si le tableau était aspiré par le support.

 

Notez la belle superposition de l'or et des pigments de laque urushi saturés de vert.

 

Les noeuds sont d'or, aussi profitez en pour admirer la finesse du travail en vous rappelant, que l'effet  est produit par un saupoudrage délicat de poussière d'or fixée par les contours de la laque humide déposée au pinceau au préalable.

Good.

 

Pour la symbolique, on y revient plus tard , retenez cependant , que le bambou est le premier végétal a avoir émergé après le chaos primordial.

Quant au pigment vert, notons en passant qu'il s'agit dans le process ancien d'un mélange de noir et d'orpiment , c'est à dire de sulfure d'arsenic.

See you.

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lun.

10

déc.

2012

Pilot Namiki aux Jeux Olympiques !

Orchidées
Orchidées

Oui, il s'agit d'un modèle vraiment confidentiel micro-diffusé en Europe et que Pilot a pondu pour honorer les participants des Jeux Asiatiques de 2010 à Singapour.

 

Voilà, qui ne nous rajeunit pas!

 

Ce stylo fait partie des séries"clandestines", que la filiale de Singapour fait réaliser à l'intention du marché local , mais dont certains exemplaires parviennent aux collectionneurs avisés par le biais des revendeurs locaux, très actifs sur le net.

Le motif réalisé en hira-maki-é est délicat, avec cet entrelac d'orchidées et de rubans, les premières étant un motif de bon augure (les quatre gentilhommes) et les rubans animés par le souffle de l'esprit dans l'espace du concret .

 

Ce stylo n'est pas très connu, quoique fabriqué à 700 exemplaires.

Si ma mémoire est bonne , il n'y en a eu que 3 tirages pour la France.

Bonne journée

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jeu.

29

nov.

2012

Le capuchon du serpent.

Puisque, par convention, nous avons décidé d'interpréter le décor des capuchons des tylos Namiki, en tant que espace de liberté du laqueur, voici celui du serpent série 2.

 

L'idée était d'introduire un élément de décor végétal, dont la prononciation serait homophone, en japonais,du thème principal.

 

Alors, quelle est la plante représentée sur le capuchon ?

 

Réponse :

C'est la fraise des bois, évidement !

She
She
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lun.

26

nov.

2012

L'oeil de She.

She
She
Mon oeil ?
Mon oeil ?

Lorsque l'on prends la peine d'inspecter à la loupe le détail des stylo, il faut s'attendre à découvrir des détails que votre oeil ne percevait pas.

 

C'est le cas avec ce serpent, She en chinois,avec ces écailles bien dessinées en hira-maki-é et cette langue fourchue en shu-urushi (shu,rouge), tiré de la série initiale des signes du Zodiaque produite par Namiki , co-produite par Pilot; à comparer avec la photo du dessous représentant également le serpent , mais cette fois issu de la deuxième série et réalisé en togigashi-maki-é (entièrement à plat).

 

Ces deux séries ont leurs qualités et leurs défauts.

 

L'idée du fabricant était de vendre des séries complètes, pour un budget de 20 000 E environ.

 

Donc, le coût unitaire est relativement modeste, ce qui limite la qualité intrinsèque de chaque modèle,CQFD.

Donc, pour finir, on se retrouve avec un ensemble assez inégal, avec des "must have", comme le coq de la série 2 et d'autres, qui le sont moins.

En ce qui concerne le thème du serpent, ma préférence va nettement vers la première mouture.

 

D'accord ?

 

When you take time to inspect the details of the lacquered pens you might expect to discover details that your eye does not perceive.
This is the case with the snake, "She" in Chinese with these scales well drawn in hira-maki-e and the forked tongue in shu-urushi (shu, red), from the initial set of Zodiac signs produced by Namiki , co-produced by Pilot; compared with the photo below also representing the snake, but this time from the second series and made in togigashi-maki-e (completely flat).
Both series have their qualities and defects.
The idea was to sell complete sets, with a budget of approximately 20 000 E.
Therefore, the unit cost is relatively small, which limits the intrinsic quality of each model.So, finally, we are frontward with a fairly unequal sery, with some"must have", as the cock of the series 2 and others that are less so.Regarding the theme of the serpent, my preference is clearly to the first version.
Do you?

 

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ven.

23

nov.

2012

Avaleur de soleil ? Serpent, la suite!

Snake
Snake

Drôle de bête, quand même que le serpent.

 

On en parle moins dans notre monde moderne,ou il se fait plus discret, car on a peu de chance de le rencontrer au quotidien.

 

Créature effrayante, chargée de sens.

 

De tous temps et en tous lieux; son rôle dans notre représentation symbolique fait qu'on a plus d'occasion de le rencontrer en rêve que dans notre jardin.

 

De fait, on a malgré tout beaucoup de mal à l'éviter et c'est pour ça que je développe un peu la question, en mettant de côté la mythologie de l'Egypte (Osiris et Typhon) celle de l'Inde (les Nagas), de l'Amérique du Sud (Serpent à plume) et de l'Asie Mineure.

 

Vous allez me dire, qu'il ne reste pas grand chose ?

 

Mais si, mais si et ce que l'on oublie est là quand même!

 

Pour éviter de se perdre restons au Japon, pour l'instant, avec le serpent que l'on nomme Hebi dans l'Archipel.

 

A ce stade, on se pose bien entendu la question de la différenciation entre serpent et dragon.

 

Certains disent que c'est un dragon, qui a mal tourné.

 

Avaleur de soleil ?

 

Peut-être.

 

Un peu comme si le dragon exprimait des qualités positives que son contraire dans la dualité, le serpent, exposait le versant négatif et destructeur.

 

Le fait est qu'il est classé (classer, toujours classer...) dans la rubrique des 5 poisons aussi nommés "les 5 venimeux", dont le tigre fait aussi curieusement partie avec le centipede et une autre créature mythique à trois pattes .

 

Les chinois pensent que le venin du serpent est responsable des maux tant physiques que mentaux, qui nous accablent.

 

Il est donc logique de les utiliser également comme contre- poison dans la plupart des maladies.

 

Dans celles de l'amour aussi ?

 

Yes, sir!

 

En effet, on dit que le Bouddha Shakyamuni, qui avait lui-même été réincarné 4 fois en serpent n'avait jamais pu , au cours de ces transmigrations, saisir la nature profonde de la féminité.

 

J'en reste encore sur le cul.

 

On rapporte que le  Bouddha classait les femmes en 5 catégories , à l'image des différentes races de serpents :

 

les colériques, les haineuses, les méprisantes, les ingrates et les venimeuses !

 

D'aucun thuriféraires, chiennes de garde, dévots ou modernistes estiment  qu'il s'agit de commentaires apocryphes non certifiés !

 

Cependant ceci qui nous permet de dire , que pour se soigner du mal d'amour, il faut  pratiquer à outrance selon la théorie exprimée précédement sur l'art de manier les contre-poisons.

 

Restons en là pour l'instant, mais il faudra y revenir tant le sujet est vaste et passionnant .

                                                                        Bon W_E.

 

 

 

 

 

 

 

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jeu.

22

nov.

2012

Langue fourchue 2

ZZZZ
ZZZZ

La photo du post précédent vous a permis de faire la connaissance du serpent de la série initiale des signes du Zodiaque de Namiki ou Pilot ou des deux à la fois, j'ai perdu le fil en cours de route avec toutes ces appélations différentes auxuelle il ne manque que Dunhil pour entretenir ce micro concert d'incompréhensible.

Passons...

Voici donc la deuxième version du serpent de la deuxième série des signes du Zodiaque , celle-ci estampillée Namiki et rien que Namiki.

Ouf !

Je crois que c'est intéressant de comparer les interprétations très différentes par les deux artistes.

La première me semble plus chargé d'intensité dramatique, mystérieuse, que la deuxième mouture, plus figée et hiératique.

On s'en contentera en attendant la future troisième version, qui permettra à notre serpent de siffler pour la troisième fois.

En attendant, bonne aprème.

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mar.

20

nov.

2012

Le serpent sifflera trois fois?

Mushi
Mushi

Image perdue, surgie du fond de mes archives, que ce serpent en togigashi maki-é, faisant partie de le première série des signes du zodiaque de Namiki ou de Pilot, car la marque à deux têtes (à la langue fourchue ?) l'a siglée sous les deux titres.

 

Pourquoi ?

Je ne sais...mais le savent-ils eux-mêmes ?

 

C'est une belle photo.

 

J'ai pensé l'agrémenter d'un commentaire complémentaire et instructif à propos de l'histoire des serpents et des dragons.

 

En effet, tout le monde sait que les dragons , au départ sont des serpents ou des vipères (j'allais dire comme vous et moi, mais je me suis retenu juste à temps...)

Seul un serpent sur cent millions a le potentiel pour devenir un dragon, selon Sylvain Jolivat.

 

Vers 500 ans , il lui pousse des pattes et il devient un dragon des pluies (Amaryo).

 

Encore 5 siècles plus tard, il lui pousse des cornes               ( rassurez - vous c'est sans que la vertu de son épouse puisse être mise en cause ).

 

C'est un KYIU.

 

Quand la métamorphose se poursuit, il se couvre d'écailles et on le nomme   KÔ ou MIZUCHI.

 

Patientons encore 500 ans pour qu'il devienne cette fois un dragon sans ailes : RYU ou TATSU.

 

Pour se transformer en dragon ailé, comptez encore un bon millénaire à température ambiante et appelez le ORYÛ.

 

Le problème d'interprétation des ignorants c'est qu'ils pensent avoir affaire à des races draconiques différentes, alors qu'ils n'en constituent qu'une seule un peu comme ces modernes maîtres de l'illusion , qui nous décrivent une réalité oû tout semble s'être fractionné d'apparence différentes et catégories, opposantes et différentes d'appellation comme capitalistes, satanistes, croyants de toutes croyances et incroyances ,syndicalistes, chiens courants, idiots utiles, profanateurs ,jupitériens ,  médias ,gourous, artistes, métro-sexuels , vénusiens ,  élus, pro-communistes, négociateurs, mondialistes ,mono-théistes,  insoumis ,ré-chauffistes, refroidis, ravisés , racisés , déracinés, exorcistes , envouteurs , amis des bêtes, cyclistes , poly-patriotiques ,iconoclastes, pinces sans rire , rebelles , invertis, conformistes ,permanents , inter-mitemps , révolutionnaires ,post- féministes, réactionnaires, sket- boarders ,décodeurs , déconneurs , patineurs, marcheurs , cruciverbistes , surfeurs, déboucheurs de chiottes ,dévots, adeptes du tout et du rien , mal nourris, obèses ,obscènes, variqueux  ,opportunistes ,  réformistes , vacanciers, migrationistes , parasites, diplômés ,maigrichons, profiteurs , spontanéistes, avaleurs de sabres,  etc    

 

  alors qu'ils ne constituent que les aspects différents  de la même illusion hallucinante , ,celle  d'une hydre multi- têtes ,affamée de destruction,  qui se nourrit de la vitalité et de la beauté du monde..

 

 Comment débusquer les vampires illusionnistes , qui changent sans cesse de forme, pour nous tromper ?

 

Facile!

 

Il suffit d'utiliser le miroir magique SHOYOKYO, qui révèle les transformations et la vraie forme des métamorphoses démoniaques et hypnotiques.

 

En passant , toutes mon  soutien amical  , au nom de mes contemporains passés , présents et à venir, aux dragons de toutes sortes, qui ne sont pas l'objet de cette opprobre.

 

Même s'il est facile de faire l'analogie entre ces illusionnistes neuro-centrés et un membre de cette famille de dragons , le SHIN, qui vit dans des coquillages géants (labyrinthes ?) et crée des cités illusoires , des mirages de cités matérialisation  du souffles du SHIN.

 

Elles sont à éviter , peuplées, ces cités de fantômes en manque .

 

Heureusement qu'il existe un dragon miraculeux  dit SHINRYU, le dragon divin, celui-ci se transforme en ce qu'il veut et ne se laisse voir que de ceux qu'il choisit !

 

Vous ne l'avez jamais vu ?

Pas de bol ...

Mais ,persistez !

 

 

 

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jeu.

15

nov.

2012

Song,l'image du pin de l'immortalité.

Pin et chidori
Pin et chidori

Puisque nous avons passé pas mal de temps sur le thème des chrysanthèmes, qui vous vous en souvenez sont une métaphore du temps, celui qui dure, comme l'immortalité, il m'a semblé pratique d'en profiter pour introduire le pin comme autre symbôle de l'immortalité, mais celle-là, clin d'oeil aux taoïstes et au boudhisme Chan, ne dure ...qu'un certain temps!

 

Pourquoi ?

 

C'est comme ça!

 

Dans le détail de cette allégorie il nous faut retenir que c'est l'image du pin, qui a été retenue au détriment d'autres images de signification similaires comme expression de la puissance vitale et donc de bon augure.

 

En Chine, comme au Japon, c'est la persistance de son feuillage, qui nous rappelle sa durabilité et son caractère incorruptible.

 

Mais c'est surtout , graine , aiguilles et résine, qui sont la nourriture des Immortels taoïstes et destinée à alléger leur souffle vital, ce qui leur permet, vous le savez bien de voler dans les airs.

 

 

Un esprit léger...

 

Mais le pin est aussi la force inébranlable développée par celui-qui ne redoute pas de se frotter aux épreuves des luttes difficiles de l'ordinaire comme de l'extraordinaire, celles-qui vous font douter de vous-même, comme de votre foi obscurcie par les phénomènes, les souffles lourds des guaïs fantomatiques, qui cherchent à dévaster votre esprit.

 

Comme sur ce décor de Yukari de Namiki, intitulé "Le pluvier", ou chidori, dont j'avais fait un premier commentaire l'année dernière, mais plus axé sur l'oiseau lui-même, dont le symbôle d'oiseau des tempêtes, compléte magnifiquement celui du pin.

 

Car à quoi donc servirait d'avoir du courage, de la constance et de l'abnégation, voire de l'acharnement dans la recherche du vrai, si on ne rencontrait pas les épreuves, qui les révélent , hein ?

 

Le pin, matsu ( ,matsu comme Matsuda), est donc un thème majeur de la peinture chinoise and Co, et nous aurons encore d'autres opportunités d'y revenir, vous vous en doutez.

 

Mais un post ne conservant sa vivacité et son attrait que s'il est court, j'arrête pour l'instant.

 

Profitons de cette escale pour porter notre attention sur un autres détail passionnant de ce décor précieux, presque monochrome d'or en togigashi, que l'on voit sur la base du stylo représentant des ondulations en forme de coquille St Jacques et qu'on ne retrouve sur aucun autre stylo de la marque.

 

C'est intéressant de le souligner, car cette technique est celle de Kanshichi Seïgaï destinée à représenter les vagues d'une façon géométrique , qui les transpose comme un archétype de la tempête, avec ces mouvements ondulatoires, que l'on peut intensifier en en modifiant la symétrie de manière à donner un sentiment de force plus ou moins grande des mouvements de la mer et des vagues.

 

C'est réussi, non ?

 

On dit que cette technique du laque ,dite Seigaiha, parfois réalisée en passant un peigne sur la surface roi-ro serait très délicate à realiser.

 

Pour ma part, si  je note encore ici une influence péeminente de la peinture chinoise, c'est dans la sensibilité et le soin de l'interprétation , que le Japon, nous produit une fois de plus la quintescence de la subtilité.

 

Vous avez dit souffles légers ?

 

 

 

Song
Song
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sam.

10

nov.

2012

Hudie, le papillon de Michikami.

Hudie
Hudie

Nous avons commencé l'etude du décor de cette édition limitée de Namiki, réalisée en 2007, par le sublime Kawaguchi Michikami, stylo que je nomme perso Kiku, pour chrysanthème et que Pilot baptise "Papillons et chrysanthèmes".

 

Pas de quoi se battre, entre nous, même si le titre que je suggère me semble plus opportun, ne serait-ce que par l'importance du symbôle du chrysanthème au Japon en tant que présence de l'Empereur et de sa Cour.

 

Pour nous rafraîchir la mémoire, on se souviendra que la représentation à 16 pétales doubles est réservée à l'Empereur, un peu comme le dragon à 5 griffes, pour le Fils du Ciel de l'autre côté du détroit, 14 pétales pour les grands feudataires, les princes.

 

Comme toujours, il y a un message politique caché, puisque en chinois, Ju, le chrysanthème, signifie "durer" et également homphone de Jiu "longtemps".

 

Si on se souvient que le "mon", ou emblème de la famille impériale, fut choisi par l'Empereur Go-Toba, en pleine période de "l'usurpation" shogunale dite de Kamakura au 14 eme siècle, et que le chrysanthème ne resurgit pleine gomme dans le paysage politique qu'à l'ére de la restauration Meiji, au 19 eme siècle, on comprends que ce choix était prémonitoire, puisque l'histoire lui a donné raison à la chute du Shogunat.

 

Autrement dit, l'Empire, même réduit à un rôle représentatif était destiné à durer longtemps.

 

Idée que l'on retrouve dans la symbôlique du nombre, le 9 de la neuvième lunaison, également homophone de Jiu, "longtemps" puisque le chrysanthème, fleur automnale, quoique solaire, ne s'ouvre que lorsque les autres fleurs déclinent, comme s'il laissait à tous les autres le soin de briller au printemps et de rêgner en maître unique  à l'Automne.

 

Juste en passant, souvenez-vous que le chrysanthème n'est devenu "la fleur des cimetières"en France que par la volonté de Poincarré, qui décréta que les cimetiéres soient fleuris en mémoire des combattants de 14/18.

 

Ailleurs que chez nous le symbôle posséde d'autres significations.

 

Mais malgré tout c'était un bon choix, puisque le chrysanthème, en Chine, est associé à l'immortalité, comme nous l'avons vu précédement.

 

Alors, que devient notre Hudie, le papillon en chinois et pourquoi ne pas retenir son nom japonais ?

 

Parceque le thème "papillons et chrysanthème" fait partie des archétypes de la peinture chinoise, comme le Kachoga par exemple.

 

Et puis surtout parceque ce sont les chinois, qui en ont fait les meilleurs commentaires symboliques, à savoir :

 

L'image de la très belle femme, mais aussi celle de la résurection des amants malheureux à travers la belle histoire de Liang Shanbo et Ju Yingtai.

 

Par extension, le papillon devient le symbôle de l'amour et nous ouvre un autre champs d'exploration, puisque nous ne sommes plus dans l'espace du Yu-Yi, c'est à dire dans un domaine oû l'objet est source de signification par lui-même, mais dans le Xie-Yin, lieu ou une métaphore se comprends par l'homophonie de plusieurs locutions associées.

 

Abscond ?

 

Je vous explique.

 

On cherche à exprimer une locution toute faite de bon augure, constituée de 4 mots :

 

Exemple: "shou ju mao die"; un chat( homophone de septuagénaire), un papillon(amour) et un chrysanthème (vivre, durer), ce qui se comprends comme un souhait de bonheur et de longévité.

 

Maintenant vous comprenez ce que l'on veut vous dire à travers ce que vous voyez comme un assemblage esthétique dû au hasard ou à la fantaisie de l'artiste.

 

Ce n'est jamais le cas.

 

Pour conclure sur le travail de Michikami, dont le détail nous ravit l'oeil avec ce papillon en relief en Taka et Hira-maki-è.

 

Les inclusions de nacre sont Ao-gai, le voile de flocons d'or est Shishiai avec de belles inclusions de gros fragments de feuilles d'or sur les ailes selon la technique du Ohirame disposés individuellement.

 

Bon dimanche.

 

 

We began the study of the decoration of this limited edition from Namiki, conducted in 2007 by the sublime Michikami Kawaguchi, pen I call personaly Kiku, japanese name of chrysanthemum and whom Pilot names "Butterflies and Chrysanthemums."Nothing to beat us, even if the title I suggest seems more appropriate, if only by the importance of the symbol of chrysanthemum in Japan as the presence of the Emperor and his court.To refresh our memory, we recall that the dual representation to 16 petals is reserved for the Emperor, like the dragon 5 claws , for the Son of Heaven on the other side of the strait, 14 petals for  feudatories, the princes.As always, there is a hidden political message, as in Chinese, Ju, chrysanthemum, meaning "last" and also homphone Jiu "long time."If we remember that the"mon" or emblem of the imperial family, was chosen by Emperor Go-Toba, in the midst of "usurpating" Kamakura shogunate during the 14 th century, and the chrysanthemum full pelt reappears in the political landscape in the era of the Meiji Restoration, (19 th century), we understand that this choise was prescient, since history has vindicated the fall of the Shogunate.In other words, the Empire, even reduced to a representative role was destined to last long.Idea found in the symbolism of the number 9 of the ninth lunar month, also homophone Jiu "long time" as the chrysanthemum flower flourishes in  autumn, although symbolicaly solar, opens only when other flowers are declining, as  if it  left all others to shine in spring and reign supremely and  unique in Autumn.Just by the way, remember that the chrysanthemum became "flower burial" in France by the will of Poincaré, which decreed that cemeteries are flowers in memory of the soldiers of 14/18.Other places than  home carry this symbol with other meanings.But still it was a good choice, since the chrysanthemum in China is associated with immortality, as we have seen previously.So that becomes our Hudie, butterfly in Chinese and why not retain its Japanese name?Because the subject "butterfly and chrysanthemum" belongs archetypes of Chinese painting, as Kachoga for example.And mostly because it is the Chinese who have made the best comments symbolicaly, namely:The image of the beautiful woman, but also the resurrection of the unhappy lovers across the story of Liang Ju Shanbo and Yingtai.By extension, the butterfly is the symbol of love and opens another field of exploration, since we are no longer in the space of Yu-Yi, ie in a domain where the object is source of meaning only by itself, but in the Xie-Yin, place or a metaphor to understand the homophony of several phrases associated.Abscond?I will explain.It seeks to express a phrase made with an idea of good auspicious consists of four words:Example: "ju shou mao die", a cat (homophone of septuagenarian), a butterfly (love) and Chrysanthemum (live, last), which is a desire to combine happiness and longevity.Now you understand what the painter wants to tell you through what you see not as an improbable assemblage of  aesthetic matters due to chance but the will of the artist.To conclude the Michikami's work, let's see details of which we delight our eye with this butterfly embossed and Taka-maki-e Hira.Inclusions are pearl Ao-gai, the veil of gold flakes is Shishiai with beautiful inclusions of  large pieces of gold leaf on the wings using the technique of Ohirame arranged individually.Good Sunday.

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jeu.

08

nov.

2012

Salade chrysanthèmes: la recette !!

Kiku
Kiku

Avec l'heure, qui tourne , me voici bien en retard pour vous pondre le texte fondamental et définitif sur le thème du chrysanthème et des papillons.

Alors, pour me faire pardonner et vous donner un os à ronger, je vous fournis dare-dare, une recette, qui vous permettra de patienter en attendant le retour de ma prose.

 

  • 6 coeurs d'artichauts en boite
  • Queues de langoustines , 300 Gr
  • 2 pommes de terre 
  • 150 Gr. de petits pois
  • 1 poivron rouge
  • 4 œufs bouillis
  • 4 Chrysanthèmes
  • 1 c. à soupe de vinaigre
  • 1/2 c. à soupe de moutarde forte
  • 5 cuillères à soupe d'huile
  • câpres
  • sel
  •  

Préparation de la recette

Bouillante distincte de pommes de terre, œufs,  queues de langoustines dans un court bouillon chaud,petits pois frais et coeurs d'artichauts. Couper les pommes de terre, poivrons et oeufs hachés avec les artichauts puis recueillir tous les ingrédients et couvrir avec des pétales de chrysanthème broyées. Dissoudre la moutarde et le sel avec le vinaigre, ajouter l'huile et mélanger avec la salade.

 

Bon, pour être honnête, ce n'est pas de moi.

Vrai que ça ne donne pas envie non plus !!!

En attendant que la préparation se fasse toute seule, admirez le détail du décor de ce stylo avec cette alliance de chrysanthèmes et de papillons , symbôle de la femme et de l'amour, thèmes sur lesquels je ne manquerai pas de gloser ultérieurement.

 

Bon, flute, je suis resté vraiment sur ma faim avec cette recette de pétales de chrysanthèmes .

Au point que j'ai fait quelques recherches sur le livre de cuisine de ma grand-mère Marguerite, le Larousse Gastronomique , par Prosper Montagné , édition de 1938.

Faire avec les pétales de chrysanthèmes , tout ce que l'on fait avec le cresson, particulièrement les salades ou les sandwiches .

Exemple : trié , lavé et égoutté, épongé, l'assaisonner selon la méthode habituelle, avec huile, vinaigre ou jus de citron, sel et poivre .

Assaisonner au dernier moment .

Sandwich : recouvrir les tranches de pain beurré de feuilles bien égouttées ou de feuilles de cresson taillées en chiffonnade.

On peut aussi lier avec de la mayonnaise.

 

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mer.

07

nov.

2012

Papillon de l'amour et chrysanthème de l'immortalité.

Papillon et chrysanthème
Papillon et chrysanthème

Tout occupé que j'étais à repeindre mon appart, j'allais oublier de relancer sur le thème des chrysanthèmes et de l'amour.

Comme il se fait tard, je reprendrai ma quête de la beauté dès demain en glosant sur ce superbe Empereur, une édition limitée à 99 exemplaires et qui rendrait amoureux de la vie le pire des neurasthéniques.

Bonne nuit.

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mar.

06

nov.

2012

"Fleurs de chrysanthèmes"c'est le jour et la nuit.

Kiku des
Kiku des

Maintenant que vous avons sous les yeux le motif complet, force nous est de reconnaître l'intention de l'artiste de nous proposer une vision du cycle circadien du jour et de la nuit à travers un travail de l'argent et de l'or très original et subtil.

 

En effet, si nous observons le capuchon, nous constatons qu'il est recouvert d'une fine poudre d'argent poncée soigneusement.

Cette technique appelée "Rogin" ou Ginji n'est pas si courante que celà sur les stylos, car elle présente un risque d'oxydation de l'argent matière au contact de l'urushi.

 

Mais c'est très beau, surtout si on regarde encore plus attentivement , on découvrira une fine poussière d'or surajoutée en surface.

 

Cet or nous le retrouvons à la fois sur le clip et sur les ondulations que l'on peut interpréter soit comme l'onde du torrent, soit comme les volutes du brouillard matinal que le vent dissipe.

 

Sur le corps du stylo, c'est une perspective exactement inversée, solaire par opposition à l'argent lunaire.

 

Ces motifs de chrysanthèmes très géométriques et peut-être savament figés à dessein me font penser à des motifs de Kimono réalisés au pochoir à la manière de Toetsu-Koetsu ou Ogata Korin, mais dans les cas relevant de l'école de Kano.

 

En tous cas c'est d'une élégance aboutie et d'une grande sensualité comme si ce motif n'était qu'un voile  destiné à couvrir le corps d'une belle à la peau aussi douce que la soie...

 

Enfin ,moi, c'est comme ça que je vois les choses.

 

Pas vous ?

 

Dans une prochaine émission, vous explorerons plus en détail le motif du chrysanthème avec un autre stylo , ce qui nous permettra de voyager un peu plus loin sur le thème de l'amour.

 

Chouette !

 

Now that you have in front of the entire pattern, we are forced to recognize the intention of the artist to offer us a vision of the cycle of day and night through a silver work and gold very original and subtle.Indeed, if we look at the cap, we acknowledge it is covered with a thin silver powder carefully sanded.This technique called "Rogin" or Ginji is not so common on the lacquered pens because it poses a risk of oxidation of the silver material in contact with urushi.But it is very beautiful, especially if you look more closely, you discover a fine gold dust in addition, superimposed on the surface.The gold we find both on the clip and the undulations that can be interpreted either as the wave of the river, or like the morning fog swirls the wind driveth away.On the barrel is exactly the reversed perspective, solar gold versus lunar silver.These patterns of chrysanthemums very geometricaly designed skilfully remind me of the style of Kimono made stencil in the spirit of Toetsu Koetsu or Ogata Korin.In any case it is extremely elegant and accomplished  expressing a great sensuality as if it was a veil to cover the body of a beautiful woman whose skin is as soft as silk ...Finally,in my opinion, this is how I see these things.Not you?In the next issue, you will explore in more detail the pattern of chrysanthemum with another pen, which will allow us to travel a little further on the theme of love.

 

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lun.

05

nov.

2012

Salade de chrysanthèmes ?

Kiku
Kiku

La Toussaint fait fleurir les chrysanthèmes, sur les tombes, mais aussi sur nos stylos.

Blanc, comme image du deuil.

Mais, pourquoi s'abandonner à la tristesse, car notre belle fleur blanche, qui orne ce Yukari Royale, Kiku en japonais et Kiu-Houa en chinois, n'est pas que deuil et nostalgie.

En effet, fleur solaire, Yang, voyons là aussi comme une image de l'astre de feu, étoile embrasée , porteuse de vie et symbôle impérial, surtout au Japon, mais là dessus , nous développerons ultérieurement, car c'est facile.

Vous n'y pensiez-plus, mais notre chrysanthème est une fleur de bon augure.

Comme la flêche du temps, elle nous parle de l'automne, en tant que fleur des douze lunes.

Kiku, c'est la fleur du neuvieme jour du neuvieme mois, double Yang.

En Chine et au Japon, c'est la fleur de la longévité et de la richesse.

Est-ce à dire que tout commence avec la mort ?

Ce n'est pas faux si on se pose la bonne question :

on meurt, oui, mais qu'est-ce qui meurt ?

Les taoistes, eux ont pensé qu'il était opportun de l'associer à l'immortalité dans l'elixir de longue vie.

A demain.

 

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mer.

31

oct.

2012

Obano, full screen.

Obano
Obano

Encore une autre vue, mais compléte celle-ci de notre Obano, montrant notre Empereur Namiki sous un autre angle.

 

En effet, fidèle aux préceptes de la peinture de paysage exprimées par Guao-Xi,                     notre décor respecte les deux règles fondamentales, celle de la perspective multiple "en tant que traduction en peinture de la conception globalisante de l'Univers (comme émanation du principe supréme)", comme le dit si bien Catherine Delacour.  

                                                                             L'autre principe, comme nous l'avons indiqué hier est celui des trois lointains permettant au peintre de suggérer :                                     verticalité( herbe de la pampa), horizontalité(la terre ) et profondeur ( perspective à travers les rideaux de graminées ou la vue des différents éléments commentés sur le capuchon), ces trois éléments étant particulièrement adaptés à la peinture au laque en général et du maki-é, capteur de lumière, en particulier.

 

Profitons en pour rappeler les Six règles de la peinture:

 

Qi, la force vitale universelle, Yun la résonance, ,Si la pensée sélective, Jing, la scène que l'on représente, Bi, le pinceau et Mo l'encre.

Bien entendu l'art du maki-è utilise d'autres moyens (or saupoudré), mais ici c'est l'esprit, qui compte.

 

Pour en revenir à la notion de "lointain", illustrée dans la peinture occidentale par les recherches entre autres de Vasari, nous retiendrons surtout, que le lointain, mais nous le savions déjà intuitivement, véhicule une valeur philosophique, que les chinois nomment "la vallée mystérieuse", à savoir le Tao.

 

Comment se rendre compte de son efficace ?

 

Si le pinceau et le coeur entrent en résonance dans une dynamique visuelle opérative, alors le principe suprème devient intelligible et fait de la peinture une oeuvre réussie.

 

Avec notre Obano, cet accord touche en nous l'esprit et donc le principe est atteint.

 

Pas compliqué la peinture chinoise, non ?

 

On complète plus tard.

 

Ciao.

 

Yet another view, but it compléte our Obano showing our Emperor Namiki with another angle.Indeed, faithful to the precepts of landscape painting expressed by Guao-Xi, our decor meets two fundamental rules of the multiple perspective "as a translation of the painting holistic conception of the universe (as emanation of supreme), "as so aptly Catherine Delacour, the other principle, as we said yesterday is that the three distant allowing the painter suggest verticality (the pampas grass), horizontal (ground) and depth (perspective through the curtains of grasses or view the various elements discussed on the cap), these three elements are particularly well suited to painting in general and lacquer maki-e, light sensor, in particular.Enjoy to recall in Six rules of painting:Qi, the universal life force, Yun resonance, if selective thinking, Jing, the scene that we represent, Bi, Mo brush and ink.Of course the art of maki-e uses other means (or sprinkled), but here it is the spirit that counts.To return to the notion of "distance" shown in Western painting by Vasari, among other research, we will retain most importantly, that the distance, but we already knew intuitively conveys a philosophical value, as the Chinese call "the mysterious valley ", ie the Tao.How to account for its effective?If the brush and heart resonate in a dynamic visual operative, then the supreme principle becomes intelligible and makes painting a successful implementation.With our Obano this agreement affects our mind and therefore the principle is reached.No complicated Chinese painting, right?Is completed later.Ciao.

 

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mar.

30

oct.

2012

Obano, la suite.

Obano et cailles.
Obano et cailles.

Toujours dans la continuité du post précédent, mais dans une perspective totalement inversée, nous nous retrouvons pour commenter ensemble et découvrir ce chef-d'oeuvre de Yoshida réalisé en maki-é sur un corps d'Empereur Namiki.

 

C'est certainement un des décors les plus aboutis et certainement parmi les plus "denses" de l'artiste.

 

Hier, nous avons interprété la mise en place d'une scénographie destinée en quelque sorte à nous faire lever les yeux vers le ciel et au-delà, car notre ciel n'est pas la limite ultime de l'univers.

 

Tout à notre contemplation de l'infini, nous subissons le rappel d'une autre vérité, bien plus triviale, celle du retour sur terre, dimension beaucoup plus intimiste.

 

Comme si entre la relativité générale et le monde quantique ,l'infiniement grand et l'infiniement petit,il n'y avait pas d'opposition et de fait il n'y en a pas, comme quoi et comme d'habitude, l'intuition créative précéde les conclusions de la science.

 

Bon, peut-être que je vais trop loin dans les présuposés de l'artiste, mais rien ne nous empêche de voir les choses comme celà.

 

Dans la scène réprésentée ici, c'est une vision au ras du sol que l'on nous propose.

 

L'oiseau a replié ses ailes, comme pour nous indiquer que son vol n'était qu'éphémére entre ciel et terre.

 

Fragile comme lui, notre point de vue est celui de la caille au premier plan, dissimulée dans la broussaille, abri d'une végétation, de fleurs et de graminées, lieu de fertilité et de vie par opposition au ciel, "aride"dans sa rigueur lorsqu'il ne nous dispense pas de précipitations.

 

Mais cette consatation de fragilité ne saurait être un motif d'abandon.

En effet la caille reste un symbôle de combattivité et de courage et c'est cet état d'esprit qu'il faut nous approprier.

 

Tristesse ?

 

Pas du tout !

 

Car l'artiste prends bien soin de rajouter une deuxième caille à son motif, ce que l'homo asiaticus ne manque pas d'interpréter comme une invitation à la passion amoureuse, voire plus puisque les chinois interprétent aussi cette allégorie comme une passion partagée par deux hommes pour une même femme.

 

Ca va, ma petite Caille ?

 

Always in continuity with the previous post, but in a completely reversed perspective, we meet together and discover to comment this masterpiece Yoshida in Maki-e on a body Namiki Emperor.This is certainly one of the most successful designs and certainly among the most "dense" of the artist.Yesterday, we interpreted the establishment of a scenography for somehow make us look up to the sky and beyond, as our sky is not the ultimate dimension of space.All our contemplation of the infinite, we are experiencing the recall of another truth, more trivial, the return on earth, much more intimate dimension.As if between general relativity and the quantum world, there was no opposition and in fact there was not anything like as usual, creative intuition precedes the conclusions of science.Well, maybe I go too far in the presuppositions of the artist, but nothing prevents us from seeing things Like this,.In the scene shown here, it is a vision at ground level that we propose.The bird folded its wings, as if to tell us that his flight was short-lived between heaven and earth.Fragile like him, our view is the leading quail hidden in the brush, away from vegetation, flowers and grasses, instead of fertility and life as opposed to heaven, "arid" in its when rigor does not absolve us of precipitation.But this consatation fragility can not be a reason for leaving.Indeed quail remains a symbol of fighting spirit and courage and it is this mindset that we must own.Sadness?Not at all!Because the artist take good care of quail to add a second sound pattern, what homao asiaticus no shortage interpreted as an invitation to the passion of love, even more because the Chinese also interpret this allegory as a passion shared by two men to one woman.OK, my quail?

常に前のポストとの連続で、しかし完全に逆転の視点で、私たちは "一緒に会い、並木Emperor.Thisは確かに最も成功したデザインの一つであり、確かにほとんどの間で本体に蒔絵でこの傑作吉田のコメントを発見artist.Yesterdayの"密な、我々は何らかの形で私たちの空がspace.All無限の我々の熟考の究極の次元ではないので、私たちは空と向こうまで見えるようにするための舞台美術の確立を解釈し、我々は、リコールが発生している別の真実を、もっと些細な、地球上のリターンは、はるかに親密なdimension.Asは、一般相対性理論と量子の世界の間であれば、異議申立がなかったし、実際にいつものように、創造的直感のようなものは、科学の結論の前にありませんでした。まあ、私はアーティストの前提に行き過ぎが、何も、このようなものを見てから私たちを妨げるものはありません。ここに示されているシーンでは、それは、我々propose.The鳥が羽を畳んだことを地上レベルでのビジョンであるかのように彼の飛行は天と彼のようなearth.Fragile間の短命だったことを私たちに伝えるために、我々の見解では、乾燥"、代わりに天国とは対照的に、不妊治療と生活の、先に植物、花や草から、ブラシの中に隠されている有数のウズラ"その厳しさにはprecipitation.Butの私たちを免除しない場合にこのconsatationのもろさがleaving.Indeedウズラの理由とすることができないことは、精神と勇気との戦いの象徴のままで、それがすべてではこの考え方を私たちがしなければならないことown.Sadness?されていません!中国はまた、一人の女性に二人の男が共有する情熱としてこの寓意を解釈するので、アーティストは何homao asiaticusは事欠かないが、さらに愛の情熱への招待状と解釈第二音のパターンを追加するウズラの世話をするので。[OK]を、私のウズラ?

 

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lun.

29

oct.

2012

Obano, la lune se lève sur la steppe.

Steppe
Steppe

Maintenant que nous nous sommes lancés dans l'étude des décors ornementant les capuchons des stylos Namiki, nous ne pouvons plus revenir en arrière.

 

En avant toute !

 

Aujourd'hui, je vous propose d'étudier et d'admirer celui d'un modèle produit par Yoshida et que l'on pouvait encore trouver sur le marché il y a peu.

 

A mon sens il s'agit d'une des oeuvres les plus abouties de Yoshida, animé d'une masse de détails et de perspectives, qu'un examen attentif révéle à votre oeil d'esthéte et lui donnant une dimension artistique rarement atteinte.

 

Dans un premier temps, ce que nous pouvons remarquer de plus significatif, c'est le choix par l'artiste d'une composition avec perspective en point de fuite, signe d'une influence occidentale avérée, contrairement aux canons de la peinture de paysage issue traditionnellement de l'influence chinoise, qui consiste à "empiler" les points de vue du plus proche au plus lointain.

 

Ce n'est pas le cas ici.

 

Malgré ou peut-être grâce à la faible dimension de l'espace à décorer, l'artiste à su disposer devant nous un ensemble à travers lequel notre oeil passe , sans sans rendre compte d'un premier plan disposé comme un rideau d'herbe de la pampa, herbe, qui donne d'ailleurs son nom à la composition : obano.

 

Puis, continuant notre promenade nocturne, notre percéption est bloquée en bas par la lisière d'une forêt de cryptomères, qui nous force à lever les yeux, pour découvrir un magnifique lever de lune en togigashi maki-é d'argent poli, avant de nous élancer dans une vraie balade cosmique vers ce ciel étoilé en shishiai togigashi réalisé en poudre d'or scintillante, qui nous propulse, quittant la Terre, vers l'infini.

 

Quel artiste, ce Yoshida !

 

On en reparle demain, mon Cher Gagarine.

 

Now that we have embarked on the study of decorations ornamenting caps of Namiki pens, we can not go back.Today, I propose to study and admire the model produced by Yoshida which might be still be on the market not so long ago.In my opinion it is one of the most exquisite works of Yoshida, animated by a mass of details and perspectives; eventually a careful examination reveals it to  your esthete's eye and afford an artistic dimension rarely achieved.As a first step, we can see that more significant is the choice by the artist of a composition perspective vanishing point, a sign of Western influence proved, contrary to the canons of landscape painting following traditional Chinese influence, which is to "stack" the views from closest to farthest.This is not the case here.Despite, or perhaps thanks to the small size of the space to be decorated, the artist managed to have before us a night landscape through which our unaware eye passes without an account froma  first sight displayed like a curtain of  pampas's grass, which gives its name to the composition: Obano.Then, continuing our evening walk, our perception is frontly blocked by down trees like a vegetal curtain, which forces us to look up to discover a beautiful moonrise in maki-e togigashi polished silver, before we rush into a real trip to this cosmic starry sky shishiai togigashi made sparkling gold powder that propels us, leaving the Earth to infinity.What artist, Yoshida!We'll talk tomorrow, my Dear Gagarin.

Take off!

 

 

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ven.

26

oct.

2012

Yuugao, meurtre sur l'oreiller.

Voici la suite du commentaire sur ce Yukari Royale, dont nous avons vu hier la composition de glycines sur le capuchon.

 

Nous avons maintenant le stylo dans son ensemble sous les yeux et c'est la présence incongrue de ce carrosse richement orné dételé et abandonné sous la lune (si, si , même si on ne la voit pas , elle est là quand même!).

 

Cette représentation est un stéréotype, destiné à nous indiquer que nous sommes dans le monde du Genji-monogatari et précisément en train de lire ou de vivre le chapitre 4, nommé Yuugao.

 

Sans ce décodeur littéraire, nous ne pouvons rien saisir de cette image.

 

A travers cette représentation du carrosse vide, c'est la présence de l'absence du héros , notre Gengi, dont le sentiment d'existence fantomatique ne peut se manifester que dans la séduction et la conquéte.

 

Et c'est précisement ce qui se passe en ce moment, notre Genji est ailleurs, au lit avec une jeune femme, Yuugao, qu'il vient juste de renconter et qu'il besogne avec entrain, pendant que nous nous contentons de compter les rayons des roues du carrosse.

 

Mais cette copulation génére une énergie meurtrière, dont Yuugao sera la victime, puisqu'elle meurt subitement dans les bras du Genji, son corps vivant lui étant dérobé par l'esprit vampire d'une autre maitresse du Genji Dame Rokujo, que la jalousie transforme en Oni, fantôme en manque de vie.

 

Encore et toujours, la puissance de l'esprit.

 

Ce décor convient à tous ceux que l'amour délaisse, comme le Genji, sans cesse à la recherche d'un corps à posséder, encore et encore comme une damnation.

 

Le Genji en est conscient et c'est son choix, donc il en souffre, mais cette douleur n'est pas une souffrance et il ne paye pas le vrai prix de cette quête inaccessible et c'est la , en définitive son chatiement.

 

PS : une petite critique sur l'iconographie de ce stylo; en effet, il aurait été plus pertinent, mais peut-être moins esthétique de faire figurer des fleurs de courge, qui jouent un rôle important dans l'intrigue, plutôt que des glycines, fujiwara, qui évoquent le nom de famille du Genji.

Mais c'est pinailler.

 

More today, about this Yukari Royale, which we saw yesterday composition wisteria on the cap.We now have the entire pen before us and feel the incongruous presence of this ornate carriage uncoupled and left under the moon (yes, even if you do not see it, it's there anyway!).This representation is a stereotype, for tell us that we are in the world of Genji-monogatari and accurately reading or live Chapter 4 Yuugao named.Without this decoder literary, we can not understand this picture.Through this representation of the empty carriage, it is the presence of absence of the hero, our Gengi, whose sense of ghostly existence can manifest itself in seduction and conquest.And this is precisely what is happening now, our Genji is also in bed with a young woman, Yuugao, he just encontered and pleasantly love her, while we simply count spokes of carriage wheels.But this coupling generates a deadly energy, which will Yuugao the victim, because suddenly dies in the arms of Genji, his body being stolen by her living spirit of another vampire mistress of Genji ,Lady Rokujo ,whose jealousy turns her in an Oni ghost powered by lack of life.Again and again, the power of the mind.This pen setting is suitable for all those that love forsakes like Genji, constantly looking for a body to possess,again  and again as a damnation.Genji is aware and it is his own choice, so he suffers, but this pain is not a pain and it does not pay the true cost of this inacessible quest  which is ultimately his proper chatiement.

 

もっと今日、我々は今我々の前に全体のペンを持っており、月の下で外れて去っこの華やかなキャリッジのちぐはぐな存在を感じるcap.Weで昨日構図藤を見たこのゆかりロワイヤルについて(はい、あなたは見ていない場合でも、それは、それはとにかくそこにある!)。この表現はステレオタイプですが、我々は源氏物語の世界であり、正確に文学このデコーダを読んだり、ライブ第4章Yuugao named.Withoutことを教えのために、我々はこのpicture.Throughを理解することはできません空のキャリッジのこの表現は、これは今では何が起こっているのか正確には、私たちの源氏は一緒にベッドでもある幽霊のような存在感誘惑とconquest.Andで現れます主人公、私たちのGengiの不在の存在である若い女性、Yuugao、彼はちょうどenconteredと突然源氏の腕の中で死ぬので、このカップリングは、犠牲者をYuugaoます致命的なエネルギーを生成wheels.But我々は、単にキャリッジのスポークを数えながら、愉快に、彼女を愛し、彼の遺体はによって盗まれる源氏物語の別の吸血鬼の愛人、その嫉妬life.Againの欠如と再びによって供給鬼ゴーストの中で彼女を回すレディ六条院、彼女の生きている精神は、mind.Thisペン設定のパワーは源氏のように捨てる者を愛するすべての人に適しています、絶えずdamnation.Genjiは認識しており、それは彼自身の選択ですので、彼が苦しんでいるが、この痛みは痛みではなく、それがどのこのinacessibleクエストの真のコストを支払っていないとして、何度も何度も、所有するためにボディを探している最終的に彼の適切なchatiementです。

 

 

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jeu.

25

oct.

2012

Jeudi , encore des glycines !

Glycines
Glycines

C'est vrai qu'on ne se lasse pas de revisiter ces magnifiques décors, car il y a toujours un point de vue qu'on n'a pas suffisament exploré, une zone de lumière ignorée.

C'est tarte de ne pas voir ce qui irradie comme le soleil.

C'est le cas du capuchon de ce Yukari Royale dit "Carrosse de la Cour aux glycines", qui fait allusion au chapitre 4 du Genji Monogatari.

Encore un thème, qui n'a pas été bien reçu par la clientèle occidentale.

Trop japonais peut-être et vendu sans mode d'emploi conceptuel d'une poésie dés lors incomprise, car perçue à tort comme trop féminine par la clientèle masculine pour laquelle traditionnellement , ces stylos sont conçus.

Je vous posterai demain le stylo complet.

C'est vrai que ce carrosse dételé, abandonné, ne nous parle pas beaucoup, mais c'est encore tout l'art de l'allusion comme moyen d'accés au rêve, qui fait le charme de l'art japonais.

See you soon.

 

It is true that we never tire of revisiting these magnificent scenery, because there is always a point of view that has not sufficiently explored an area of light ignored.What a pity to don't  see that radiates like the sun.This is the case of this Yukari Royale cap from Namiki called "Coach of the Court and Wisteria", which refers to Chapter 4 of Genji Monogatari.Another topic that has not been well received by western customers .Perhaps too Japanese and sold without instructions conceptual poetry dice when misunderstood, wrongly perceived as too feminine for the male clientele which traditionally,purchase these pens.I'll post tomorrow pen full picture.It is true that this coach uncoupled, abandoned, does not speak much, but it is still the art of allusion as a means of access to the dream, which makes the charm of Japanese art.See you soon.

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mer.

24

oct.

2012

Les oiseaux enlacés et la cerise sur le Yukari

Oiseaux enlacés
Oiseaux enlacés

Comme promis, nous voici de retour sur le chantier exploratoire des décors laqués, avec cette belle composition représentant deux oiseaux de paradis surpris en pleine roucoulade amoureuse.

Décidément, chez Namiki, on aime bien ce qui est chaud!

Dans le post précédent , je vous avais mis le doigt , sur le capuchon de ce Yukari, qui n'a pas toujours eu le succès commercial qu'il aurait mérité et qui désormais hors catalogue , coule des jours heureux dans les mains de leurs    propriétaires avisés .

C'est décidément un stylo, pour coeur épris.

Consciemment ou pas , on ne peut le choisir que pour le rappel de l'être aimé.

Quant au stylo, c'est vrai, rien que du beau: hira, taka, togigashi et poudre d'or shishiai.

Notez également le rappel, sur le côté gauche de la photo, le décor de cerisier, que l'on retrouve sur le capuchon et qui nous indique que cette union va donner des fruits et qu'ils seront vaillants, puisque les fleurs de cerisier sont l'emblème des bushis.

J'aime aussi la composition dynamique du plumage,qui renforce le sentiment de parade amoureuse digne des grandes heures de l'Alcazar ou du Lido.

L'amour c'est beau et il faut tout faire pour l'embellir, si tant est que la séduction est une oeuvre d'art à part entière.

 

As promised, we are back to explore again painted decorations with this beautiful composition depicting two birds of paradise in the middle of surprised cooing love.Certainly, at Namiki, they apperciate what's hot!In the previous post, I had put the finger (sorry, I could not help myself!) On the cap of the Yukari, who has not always had the merited commercial success  and which is now out of catalog; these pens live happily in the hands of their owners.This is definitely a pen, for loving heart.Consciously or not, these birds are a reminder of the loved one.As for the pen, it is true, nothing but beautiful: hira, taka, gold dust and togigashi shishiai.Also note reminder on the left side of the photo, the decor of cherries also found on the cap and which tells us that this union will bear fruits which will be brave, because the cherry blossoms are Bushi warriors emblem.I also like the dynamic composition of the plumage, which reinforces the sense of courtship worthy of the great moments of the Alcazarof Paris or Le Lido.Love is beautiful and everything must be done to beautify it, if indeed that seduction is an art in itself.

 

約束したように、私たちは驚いcooingの愛の真ん中に楽園の二羽の鳥を描いたこの美しい構図を持つサイト探索描いた装飾に戻っています。確かに、並木で、我々は熱いものが好き!以前の記事で、私はいつもそれが当然の販売の成功を受けていないと、彼らの手で幸せに暮らしている今、どのカタログアウトゆかりのコースで指を(申し訳ありませんが、私は自分自身を助けることができませんでした!)入れていた所有。これは、心臓を愛するために、間違いなくペンです。意識していようがいまいが、私たちは、愛する人のリマインダとして選択することができます。比良、タカ、砂金とtogigashi shishiai:ペンとしては、それは、何も美しい真実ではありません。桜は武士のエンブレムなので、また写真の左側のリマインダー、この組合は、実を結ぶだろうと勇敢になります教えてくれるキャップとその上にある桜の装飾の点に注意してください。私はまた、アルカサルやリド島の偉大な瞬間にふさわしい求愛感を強化羽の動的構成が好きです。

 

 

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mar.

23

oct.

2012

Le Yukari à la cerise cachée.

Toujours dans le même esprit de recherche et de découverte des détails cachés, je vous propose aujourd'hui cette vue du capuchon d'un Yukari de Namiki, un modèle retiré du catalogue et nommé "oiseaux de paradis".

Le capuchon est l'espace de liberté du laqueur oû il va souvent placer l'élément de composition, qui lui permet de laisser sa propre empreinte en tant qu'artiste.

C'est encore le cas ici avec cette photo de détail, qui passe souvent inaperçue et qui représente une branche de cerisier en fleur, agrémentée, oui, vous avez bien lu, d'une cerise mature.

Feuille, fleur , fruit, image d'un cycle.

On en cause plus tard.

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lun.

22

oct.

2012

Murazaki ,eloge de l'adultère ?

Il me semble que vous attendez maintenant le dénouement du drame représenté sur cet Empereur Namiki, que l'on vous a toujours malvendu sous le nom de l'auteur du Genji Monogatari, la Dame violette, la divine Murazaki Shikibu, alors que le motif représente Fujitsubo, la Dame du Clos aux Glycines, aux prises avec son remord et sa faute.

 

Vous riez ?

 

Cette histoire vous semble ridiculement désuette et datée ?

Mais c'est très actuel au contraire.

 

La filiation reste est un des fondements des groupes humains.

Et un des principaux motifs de questionnement des individus .

La divinisation des parents a longtemps fait croire qu'ils n'avaient pas de sexualité !

 

Oui, la fameuse histoire des bébés trouvés dans des choux etc.

Dans la "vraie" vie, si on peut dire, la passion commande,le désir embrase, le besoin de séduction , le manque,aveuglent la raison, même celle des puissants et peut-être surtout la leur en fait.

Que d'empires brisés pour un coup de rein.

L'amour chauffe à blanc les corps et les âmes, au Japon , comme ailleurs, mais le Japon en parle mieux que les autres, me semble-t-il.

 

Que ces amours  donnent des fruits, nul ne saurait en douter, même si le propriétaire n'est pas le jardinier.

 

Ainsi,la passion adultère de la Dame du Clos aux Glycines femme de l'Empereur, pour le Prince Genji, qui l'a engrossée, l'a amenée à commettre une faute indélébile ;  comme une ombre de non-dit elle plane entre tous les protagonistes du drame.

Ce non-dit est un des ressorts cachés du Genji-monogatari.

Mais j'arrête de vous en parler , lisez le plutôt (1100 pages).

 

Le motif de ce décor prends donc toute sa véritable signification et toute sa dimension dramatique et terriblement actuelle, même s'il témoigne d'un monde disparu.

 

Pour revenir à ce stylo,désormais ce qui était incompréhensible devient évident, la passion brûle de nouveau dans nos esprits tremblotants,nos coeurs cognent sous le flot des amours interdits, boum-boum ! et  l'oeuvre émerge de l'obscurité dans laquelle les ignorants des services marketing de Pilot l'avaient relèguée.

Gloria !

 

 

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ven.

19

oct.

2012

La Dame du Clos aux Glycines sur un stylo.

Fujitsubo
Fujitsubo

Donc, je continue avec ce drapé de cérémonie,détail du stylo improprement nommé Murazaki Shikibu,dont le commentaire vient compléter le post du 18 Octobre et va nous permettre de comprendre l'allusion subtile de la présence des glycines en taka maki-è et savoir en fait qui est qui et qui fait quoi dans cette scène vidée de sa saveur si on n'en saisit pas la signification.

 

En effet, sur ce stylo Empereur de Namiki, nous voyons une femme en train de se lamenter,  saisie d'une grande souffrance intérieure, comme cachée derrière une tenture.

 

Sur le capuchon , des glycines, comme je l'ai déjà indiqué.

 

Les glycines sont évidement la clé du mystère, puisque glycines se traduit par Fujiwara en japonais, et c'est précisement le nom de la famille impèriale rêgnante à l'époque ou Murazaki a écrit son Genji, histoire d'un prince impérial, grand séducteur,que son rang destine à ne pas rêgner et qui s'épuise dans la séduction.

 

Il les veut toutes, pour peu qu'elles soient sublimes.

 

Mais ce n'est pas suffisant.

 

Ce n'est que le premier filtre.

 

Car la femme de l'Empereur se nomme Fujitsubo, que l'on traduit par Dame du Clos aux Glycines .

 

Et c'est justement cette Fujitsubo, femme de l'Empereur, qui va donner naissance à un fils dont le Genji est le père.

La scène du monogatari représenté sur ce stylo n'a donc rien à voir avec le personnage de Murazaki, mais illustre plutôt les remords de Fujitsubo, qui après avoir présenté son fils à l'Empereur, va cacher sa faute derrière une tenture, image de la honte.

 

Mais rassurez-vous , rien n'est "moral ", mais aussi rien n'est "immoral"dans le Genji Monogatari!.

 

C'est un espace ou on s'affranchit des règles communes.

 

Vraiment une histoire passionnante, qui déborde  du contexte du Japon du 11eme siècle, pour s'immiscer dans notre propre expérience .

 

Tourbillon des passions changeantes, sans limites,comme si c'était le seul lien capable de nous réunir à un passé encore vivant à travers notre  vécu intime,réel ou imaginaire.

Oui il faut voir ce décor pour ce qu'il est et lui redonner, par ce qu'il évoque d'une extraordinaire oeuvre romanesque, toute sa dimension amoureuse, puisque l'amour est la seule chose, qui mérite d'être vécu.

 

Pour que la flamme se consumme,et accéder un jour à l'équanimité, il faut avoir brulé soi-même et c'est à quoi le Genji nous invite.

 

                                                                        Bonne combustion !

 

So, I continue with this draped ceremony kimono, detailed on this Namiki  pen improperly named Murazaki Shikibu, whose commentary complements the post of October 18 and will allow us to understand the subtle hint of the presence of wisteria made of taka maki-e and know in fact who is who and who does what in this scene devoided of common sense if you do not understand the meaning. 
Indeed,on  this pen (Namiki Emperor), we see a woman lamenting, hearing a great inner pain, looking hidden behind a curtain. 
On the cap, wisteria, as I have already indicated,in french
Glycines ,are obviously the key to the mystery, as wisteria translated in "Fujiwara" in Japanese, and it is precisely the name of the reigning Imperial family at the time when Murazaki wrote his Genji monogatari,the story of an imperial prince, whose successory  rank did not allow to rule and consequently exhausts himself in seduction. 
All he wants, as long as they are sublime. 
But it is not enough. 
This is only the first filter. 
Because the wife of the Emperor is called Fujitsubo, we translate to  Dame du Clos aux glycines (Lady of the wisterias meadows). 
And it is precisely this Lady Fujitsubo, wife of the Emperor, who will give birth to a son whose true  father is Genji. The scene that monogatari shows on  that pen has nothing to do with the character of "Murazaki", but rather illustrates the remorse of  Fujitsubo, who after introducing his son to the Emperor, will hide his fault,behind a curtain , image shame. 
But do not worry, nothing is "moral", but nothing is "immoral" in Genji Monogatari!. 
This is a space where one is freed from common rules. Really a fascinating history, which goes beyond the context of 11th century Japan, to interfere in our own experience. 
Changing whirlwind of passion, without limitation, as if it were the only link we can meet that connect us at a past which lives ultimately through our intimate experience, real or imagined. Yes, you have to see this scene for what it is , because it evokes an extraordinary work of fiction, the full dimension of love, because love is the only thing that worth while to be lived. 
For the flame of passion consummes itself and eventually let us access to equanimity (one day ), you must have burned yourself in hell and this is what  the Genji invite us. 
                                                                        Good combustion! 

 

 

 

 

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jeu.

18

oct.

2012

L'art floral sur le capuchon.

Fujiwara
Fujiwara

Je profite de la sortie du Kirin pour attirer votre attention sur un élément du décor, qui reste toujours comme une participation secondaire à la contemplation de l'oeuvre picturale du laqueur.

Paradoxalement, je n'illustre pas mon propos par une photo du capuchon du Kirin, faute d'avoir , pour l'instant , identifié avec certitude le nom de la plante qui décore le capuchon.

En effet, le capuchon des stylos Namiki présente une décoration indépendante du thème principal, comme ici sur le somptueux Empereur Murasaki Shikibu, dont l'iconographie est tellement absconde , pour celui qui n'a pas lu le Genji Monogatari, que l'on passe souvent à cotè de ce qui semble une disgression plus qu'une démonstration.

En effet cet élément, ici des glycines, joue un rôle essentiel dans ce qui devient une création artistique à part entière, alors qu'il demeure souvent incompris et c'est bien dommage.

Souvenez-vous que le laqueur s'efface bien souvent devant la création d'un peintre traditionnel, dont il reprend une oeuvre peinte sur toile, paravent, pièce de mobilier etc, ce qui constitue son thème principal.

Sur un stylo Namiki, l'espace accordé à la fantaisie du laqueur lui est réservée sur le capuchon, ce qui lui permet de rajouter une pièce du rebus nécessaire à une parfaite identification du sujet représenté sur le corps proprement dit du stylo, tout en respectant l'esprit de l'oeuvre originale.

Comprendre l'esprit de l'oeuvre.

Shitao.

Ouf, j'arrête pour l'instant, pour revenir en force sur ceci un peu plus tard.

 

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mer.

17

oct.

2012

Qilin la magicienne de Namiki.

Kirin
Kirin

Licorne, comme tu es belle avec ton corps de cerf couvert d'écailles,queue de buffle, front de loup, sabot fendu et corne au front!

 

Tu pourrais effrayer l'ignorant,qui juge selon les apparences, mais tu es l'image même de la bonté respectueuse du vivant.

 

Voilà présentée quelque chose que vous ne connaissiezpeut-être pas du bestiaire mythique de la Chine, connue sous le nom de Quilin, japonais Kirin et que nous traduisons improprement par Licorne, faute de mieux et notre erreur, comme souvent, nous rapproche de la vérité, puisque Quilin, signifie aussi , "ce qui ne ressemble à rien".

 

Au point de confusion oû vous vous trouvez face à cette apparition surprenante, que votre imaginaire dans ses phases les plus délirantes n'avait même pas imaginé d'en concevoir même l'idée, vous aimeriez que cette pseudo-licorne soit en fait un dragon, celà vous aurait peut-être rassuré de pouvoir vous raccrocher à un concept.

 

Dommage, ce n'est pas possible !

 

Mais quand même,quelle bonne idée d'avoir sorti de l'oubli notre Kirin, qui fait partie des 4 animaux merveilleux porte-bonheur, qui bien entendu sont 5 (les 4 Orients, plus le centre).

 

Pour mémoire : le Tigre Blanc, le Phénix, Le Guerrier Noir (Tortue),et le Dragon Bleu.

 

Voilà pour les 4 Orients, plus le Vide , représenté par notre Kirin.

L'idée est d'autant plus appréciée, que la symbolique du Kirin est associée à la naissance d'un grand sage.

 

On dit qu'elle ne se manifeste, notre licorne, que lorsque le gouvernement est bon...

 

J'espère que les artistes de Namiki ont du nez et qu'ils ont pris toutes les garanties nécessaires avant cette prophétie à haut risque, annonçant l'avénement d'un Président Normal "...

Six ans plus tard, j'en ris encore !

 

Comme la licorne est associée à la Terre et à l'estomac, souhaitons nous une bonne digestion, puisque c'est l'heure.

 

En ce qui concerne le stylo proprement dit et le travail taka maki-è, je crois,que nous sommes devant un pur chef-d'oeuvre, qu'il faudrait pouvoir comparer avec la série des dragons de Sailor, qui nous avait produit aussi un Kirin de toute beauté.

 

A plus.

 

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mar.

16

oct.

2012

Kirin la licorne bienveillante.

Une première photo du nouvel Empereur destiné à regénérer la dynastie ?

Oui, pas de doute, voici le belle licorne.

Pour l'instant contentez-vous de cette image, que je commenterai prochainement.

A ciao.

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ven.

12

oct.

2012

Ying-Wu, cause toujours!

Namiki Ying-Wu.
Namiki Ying-Wu.

Plus je le vois, plus je le trouve magnifique ce superbe Yukari Royale, destiné à remplacer la série animalière précédente, qui comptait l'Aigrette, le Martin-Pêcheur ou le Fukyose dans ses rangs.

 

Couleurs et technique hira-makié, avec shishiai et togigashi.

 

Cool!

 

On ne se refuse rien.

 

Le prix doit être, comme dab, somptueux !

 

Voici donc notre Ying-Wu, perreoquet en chinois , qui se pavane sur les branches d'un pécher, dans une composition typiquement chinoise dite "fleurs et oiseaux".

 

D'ailleurs, si j'ai choisi l'appélation chinoise, c'est que le volatile est effectivement indigène à la Chine du Sud.

Super beau d'ailleurs la Chine du Sud, comme à Lang Tchuo , près de Guillin.

 

Imaginez la baie d'Along, mais à l'intérieur des terres...

Comme toujours, il y a un message codé à décrypter, c'est d'ailleurs l'intérêt de ces messages subliminaux transmis par la peinture.

 

Dans le cas présent l'association du perroquet et des pêches nous fait immédiatement penser à une évocation à la fois de la Guan Yin , chinoise, Kan'non au Japon , donc du boudhisme du Grand Véhicule (non , pas le Salon de l'Auto...Das Auto, nein) et du taoisme par la présence des pêches d'immortalités de Xiwangmu, la Reine Mère de l'Ouest.

 

Souvenez-vous en passant de votre Sangoku et de mon post sur les singes voleurs .

Guan Yin est une évolution féminine chinoise du bodhisatva Avalokiteshvara.

 

 Liée au son,il/elle écoute les plaintes de l'univers.

Le perroquet est un de ses attributs, représenté avec une perle dans le bec, image de la connaissance.

 

Comme vous le savez, les sagemono sont toujours dotés d'une fonction apotropaïque (attention, réveillez-vous, nous sommes revenus au Japon!!), dans le cas de ce motif on vous souhaite de conserver longtemps votre joie de vivre, ce qui est le meilleur traitement contre la mélancolie morbide.

 

Morbidité, qui pourrait avoir été introduite dans votre esprit par quelque malveillant; nous sommes donc ici dans un espace de protection contre la ...magie noire !.

 

Comme les japonais sont pragmatiques, c'est aussi très concrétement une protection contre les morsures des bêtes féroces.

 

Mais après tout n'est-ce pas la même chose ?

 

 

 

 

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jeu.

11

oct.

2012

Yukari Royale ou moulin à paroles?

Je vous envoie à tire d'aile une photo maladroite de ce fameux Yukari Royale "Perroquet", que je nomme ainsi avant d'en savoir plus.

On s'attendait à voir venir des nouveautés après l'annonce de l'extinction d'un certain nombre de modèles de cette série, comme l'Aigrette ou le Martin-Pêcheur.

Il semblerait que celui-ci en annonce d'autres.

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mer.

10

oct.

2012

Kirin etc les nouveaux Namiki.

Les news
Les news

Une courte disgression matinale m'éloigne un instant du sujet precedent et j'abandonne les bambous et le vent, pour vous présenter vite fait deux nouveautés Namiki, bientôt sur vos écrans.

Reconnaissez que c'est autre chose que le ragoût qu'on vous sert tous les soirs à la télé !

Il s'agit d'un empereur magnifico nommé Kirin, oui , vous savez la merveilleuse "licorne" porte bonheur et d'un yukari Royale "perroquet".

Bon, café maintenant , on y reviendra plus tard et en détail.

Have a good day dudes !

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lun.

08

oct.

2012

Tigre et bambous, complément d'enquête

La voici maintenant cette forêt de bambous, qui fait si peur à notre prédateur sur ce très beau shogun en chin-kin.

L'artiste a su transcrire toute l'intensité dramatique de la situation symbolique de notre tigre, dans sa descente vers les angoisses.

la bête reste fière et determinée.

Mais la forêt de bambous, image du péché est bien menaçante.

Importante en Asie cette symbolique du bambou, mangée à toutes les sauces dans l'art comme dans la tentative de compréhension du monde.

Du point de vue artistique, c'est vrai que l'on ne peut rester indifférent à cette peinture des à l'encre , sumi-é en japonais, dont le bambou reste l'expression la plus aboutie.

Elle est restée longtemps en Chine, un language codé de communication des lettrés entre eux pendant l'occupation mongole.

Je laisse aux spécialistes de l'histoire de l'art le soin de s'étendre là dessus et je vire sur l'aile, pour revenir aux représentations du bambou sur les objets en laque et en particulier sur les stylos.

De ce point de vue Namiki n'est pas avare de représentations, ne serait-ce qu'à travers son fameux empereur dit "les trois amis de l'hiver", associant pin , prunus et bambou, dans une symbolique issue de la Chine.

Extrayons en le bambou, dont les graines nourrissent le phénix et accsssoirement fournissent le tsu-tsu des maki-é-shi.

Je relis a gauche à droite différents éléments d'interprétation de la symbolique du bambou, en ne parcourant que banalité et lieu commun.

Le bambou ceci, le bambou celà, extraits des aventures des bisounours.

Bof.

Que nous inspire le bambou, oui , posons nous la question et réflechissons avec nos propres moyens à l'aide de notre caisse à outils conceptuelle, afin de replacer notre bambou dans le contexte du zen, en tant que point de vue.

Vous me dites déjà, ca va être compliqué, on n'y comprends rien à cette fricassée de paradoxes, zut et zut, passe moi la Nintendo !

Hé bien , non , quelle erreur vous faites !

En effet, les maîtres ont toujours dit que si c'était compliqué à comprendre , c'est que c'était faux.

Le zen, c'est du simple et si vous n'y comprenez rien , c'est que d'une certaine manière, vous avez tout saisi !

Reste à le vivre...

A plus sur ce post.

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jeu.

04

oct.

2012

Tora desu ka, la suite,mais pas la fin.

Le tigre dans la forêt de bambous
Le tigre dans la forêt de bambous

En définitive, je me sens tellement bien en sa compagnie, que j'ai décidé d'en remettre une couche sur le tigre.

Qui ne se sentirait fort aise de cohabiter avec le tigre, dont la demeure est établie dans la Voie Lactée, en tant que puissance symbolique ?

Il est vraiment épatant ce tigre chinkin de Namiki.

Comme les japonais sont à priori un peu moins crédibles que les chinois pour en parler, je rappelle que tigre se dit Hu en chinois et Paiku pour le tigre blanc;vocable familier de ceux que les excursions nocturnes  sur le Mont de Vénus lisse comme du marbre, n'effraient pas.

Spéléologues ?

Mais pardoxalement et sans rire, vertu et le courage sont là aussi, si on veut bien chercher.

Dans ce cas s'assimiler à la puissance tutélaire du tigre devient fort utile, car esprit psychopompe par excellence, le tigre voit la nuit par sa propre lumière intérieure.

Ca ne vous dit rien ?

Dommage!

Comme vous le savez, le tigre est associé à de nombreuses images symboliques.

Dans le cas, qui nous concerne, notre rayé est associé au bambou, image des difficultés terrestres et donc de la tentation, qu'il faut savoir vaincre en soi, non pour la nier , mais pour la sublimer.

Et pour sublimer, il faut d'abord connaître, afin de ne pas faire preuve de la fausse générosité de ceux qui ont tout compris, mais rien vécu.

Bref,c'est vraiment ouf, cette histoire inscrite sur un petit stylo!

On pourrait associer notre démarche de vertu à celle d'un animal à priori, plus adapté, comme le buffle, l'éléphant ou le sanglier, mais il se trouve que notre félin est bien le seul gros animal à pouvoir se frayer un passage dans l'inextricable forêt de bambous.

Souple et déterminé, passant outre aux blessures des pointes acérées et des feuilles tranchantes,il va son chemin difficile,et il semble se couler dans un maquis impénétrable,impénétrable comme nos pensées secrètes.

Mais dans cette allégorie, manque un élément impalpable sans lequel cette image perdrait toute sa force.

Cet élément, c'est le vent.

En effet, le bambou ne résiste jamais au vent à l'image de nos passions apparues subitement sans qu'on en comprenne spontanément la raison.

Passions que l'on ne peut saisir, mais dont l'effet concret est incontestable.

Disons qu'il s'agit d'une manifestation.

Mais de quoi, My God ?

Je vous laisse réfléchir.

A plus.

 

 

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mar.

02

oct.

2012

Tora des ka ?

Namiki Tora
Namiki Tora

Tora!Tora!Tora!

Voici notre tigre subrepticement introduit par le post précédent.

Il nous fallait un tigre, ça tombe bien il y en a chez Namiki.

Du blanc ou du "normal", au choix.

Voyons le blanc et rendons visite à celui qui orne ce superbe shogun en chinkin (gravue ,poudre d'or et amalgammes).

L'effet est bien rendu dégageant une intensité dramatique rarement obtenue sur un si petit objet.

La bête semble descendre des montagnes et franchissant la terrible forêt de bambous.

Image de la force incorruptible de la vertu franchissant l'obstacle du péché.

Une fois de plus, on dira que je divague.

Pas tant que ça et même pas du tout!

Mais qu'est-ce que le tigre ?

A quoi nous sert-il à nous sots bipèdes divins ?

Tout un chacun se sent flatté dans son ego,par l'appropriation de l'image du tigre.

Il nous faut nos amulettes, pour que les belles puissent dire dans le dos des héros: "c'est un tigre, ce mec!"

Il y a de quoi sourire, dans nos moustaches, car si le tigre est courage, son invocation n'a pour but que de transmettre par magie, son courage aux lâches !

Chacun comprends , en effet, que celui-qui est naturellement courageux n'a que faire d'acquérir les vertus du tigre.

Vrai qu' il les possède déjà!

Constat , qui devrait faire réflèchir tous ceux qui favorisent l'extinction de la race pour faire commerce de colifichets, poudres de perlinpinpins à base de jus, griffes, dents et je ne sais quoi de tigre.

Tora no yuo tsuyoi.

Acquérir le courage du tigre.

Quelle honte!

Non, merci...

Mais le tigre mérite mieux que de donner du courage aux lâches, esprit des subissants en révolte,passés au stade du meurtrier.

Pas de quoi être fier, n'est-ce pas ?

Je crois, maintenant, que vous voyez le tigre d'un oeil neuf.

Ce n'était pas ce que vous croyez.

D'ailleurs, si vous prenez la peine de jeter un oeil dans le regard du tigre de la photo du Namiki Tora, ce n'est pas de l'assurance, que vous voyez, c'est de la crainte, voire de la terreur.

Illustration des peurs que l'on rencontre à mettre ses vertus à l'épreuve des faits, ou plutôt de la rencontre avec l'effet de la connaissance illimitée, celle qui nous glace le sang à la vision de ce que nous sommes véritablement et que nous refusons de voir et qu'il faudra assumer malgré tout !

Brrr!!!!

Jetons nous alors à corps perdu et âme légére dans la symbolique du tigre tellement plus attirante que ces délires sanguinaires dignes d'un Sheer Khan , tigre de la perversion et des envers.

En effet, le tigre est Yin (par choix, je n'explique rien), Ouest et Automne.

Grand exorciste, il exerce son pouvoir suprème sur les démons, dont il absorbe la puissance maléfique.

Ce n'est donc pas pour "faire du pire" en ajoutant la violence à la violence, je viens de le dire.

A toute pour la suite.

Miaou !

 

 

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ven.

28

sept.

2012

Connaissez-vous Inu le toutou ?

Inu
Inu

Onzieme dans l'ordre d'apparition des signes du Zodiaque, notre chien Inu fait belle figure sur ce splendide stylo Namiki en togigashi maki-é.

 

Ici l'artiste a choisi d'illustrer son propos avec une représentation d'une race indigène, que j'identifie comme un Akita.

 

Fondamentalement, je n'y connais rien en cabots, mais l'Akita, une espèce de Spitz, me semble plus vraisemblable que le Husky auquel il ressemble sans s'apparenter.

 

On dit qu'il fut apprécié pour ses qualités à la chasse à l'ours, mais qu'il serait peu endurant contrairement au Husky, mais beaucoup moins fantasque que ce dernier.

 

Il n'a pas ce regard bleu d'un autre monde, qui nous rappelle le caractère psychopompe du chien (voir Cerbère et ses potes).

Namiki n'ignore pas totalement le thème du chien , si on veut bien se souvenir de la série limitée de Pilot ayant pour sujet, le fameux Shishi-Komainu, le chien-lion de Corée, autrefois objet d'un tribut-échange suzeain-vassal entre Chine et Corée, d'ailleurs bien symbolique si on se souvient des peignées que les Coréens ont flanqué au Moyen-âge tant aux chinois qu'aux japonais.

 

Voir à ce sujet Hideyoshi et ses campagnes de Corée en 1592.

Voilà, qui ne nous rajeunit pas...

 

Notons auy passage, que c'est à ces campagnes de Corée , que l'on doit l'usage intensif de l'inro dans la panoplie des guerriers japonais du corps expéditionnaire et à travers la transmission des décors en laque des sagemono aux...stylos.

 

Donc Hideyoshi," Vieux Singe", ( ceci n'est pas une insulte et c'était vraiment son surnom!) encore merci!

 

Notons par ailleurs, même si c'est hors sujet, que les campagnes de Corée mirent pour la première fois les japonais au contact des tigres.

 

Tigres d'ailleurs bien utiles pour éviter les morsures de chiens.

 

En effet, il existe une invocation bien commode pour sauver le bas de son pantalon des machoires du redoudable canidé, c'est de faire appel un pouvoir encore plus grand.

 

En cas de menace, pensez à réciter les parôles protectrices:

 

"Aboie toujours, tu es chien et chien tu restes, moi, je suis le tigre, comment ne craindrais tu pas le grincement de mes dents !"

 

J'ai tiré ceci d'un beau livre "La sieste sous l'aile du cormoran".

 

Un opuscule plein de sagesses et de recettes pratiques.

 

                                                                                   Ouah! Ouah!

 

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jeu.

27

sept.

2012

Naga, le cobra de Namiki

Naga
Naga

On ne présente plus ce modèle, qui ne fait pas partie de la série des signes du Zodiaque série 1 ou 2, zone que j'arpente dans tous les sens sans en venir à bout, pour l'instant.

 

Il s'agit de la ménagerie, qui compte l'Aigle Chauve, le Panda, le Tigre Blanc et la Chouette dans ses rangs, ou dans sa cage, c'est selon.

 

Ce bestiaire de Yoshida fut tiré à 700 exemplaires chacun, ce qui en fait une large série limitée.

 

Ce n'est pas qu'il soit renversant du point de vue technique (hira et taka maki-è), notre hérissé, mais c'est plutôt dans l'intensité de l'émotion, voire de la peur qu'il communique.

 

De toutes les représentations de reptiles réalisées par la marque, c'est le plus réussi.

 

Il impressionne et seule Rikitikitawi la mangouste peut soutenir son regard mauvais.

 

Donc, tremblons de le renconter.

 

Mais, si on ne peut l'éviter, que faire face au Naga du mal?

Majinai-uta, bien sûr !!

 

En effet, il est vain de vouloir entreprendre une épreuve de force avec le mal .

 

Alors, il nous faut faire appel à la magie.

 

Ca vous fait encore plus peur ?

 

Rassurez vous, car il existe des formules incantatoires, issues des trésors de la poésie magique japonaise.

 

Des formules magiques adaptées à toutes les circonstances, depuis les menaces des chiens enragés,les chevaux mauvais et jusqu'aux morsures de rats et de serpents ...

 

Justement.

 

Dans ce cas faire appel à un protecteur illustre ayant vécu la même situation que vous et en ayant triomphé.

 

Pour traiter le cas du Cobra, on invoquera Susanoo et le poème , qu'il composa après avoir vaincu le serpent à huit têtes et huit queues.

 

Dans ce cas la recette opère une transformation spatiale dans laquelle tout endroit devient l'enceinte protectrice, dont sont exclus les serpents.

 

C'est simple.

 

Je vous donne la formule à réciter mentalement :

 

Shinbutsu hihô taizen.

 

Apprenez la par coeur en vous rasant ou en posant vos faux cils.

 

Si vous souhaitez renforcer  le charme d'une manière encore plus offensive, il vous suffit de menacer le serpent de délation auprès de son ennemi naturel, notre brave inu-shishi, le sanglier.

 

Dans ce cas répétez après moi :

 

Yamatachi-hime (protège moi, ô ennemi du serpent !

 

On est alors investi des qualités du sanglier et on devient inattaquable !

 

Mais si on préfére choisir la voie passive du fugu, on devient alors immangeable, gràce à l'invocation des vertus prophylactiques, que je ne vous révélerai pas, car j'estime en avoir assez fait pour vous aujourd'hui.

 

                                                                                           A Ciao.

 

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mar.

25

sept.

2012

Connaissez-vous "Usagi no wagi" ?

Namiki Usagi le rusé
Namiki Usagi le rusé

Usagi no Wagi ?

Le lapin et le crocodile ?

 

Bon encore du rocambolesque au menu avec une histoire à dormir debout inspirée par ce beau Namiki de la (encore !!!) fameuse deuxième série des signes du Zodiaque.

 

Pas marre ?

 

Bon , alors je continue.

 

Usagi c'est le rusé lapin , le quatrième dans l'ordre d'apparition des signes du Zodiaque chinois.

 

Façon de marquer heures et saisons.

 

Ouais, mais pourquoi rusé ?

La petite bestiole aux oreilles pointues bénéficie d'une magnifique aura au Japon , depuis qu'il a réussi d'une pierre deux coups à ridiculiser les crocodiles du lac Inaba et qu'il a permis au Bodhisatva Daikoku de faire oeuvre de compassion exemplaire.

 

Mais c'était il y a longtemps...

Tellement longtemps , que depuis la création du monde ce pauvre usagi était resté isolé sur une île plantée au beau milieu du lac , dont les eaux étaient infestées de crocodile.

 

Pas moyen de s'enfuir.

 

Tristesse.

 

Cependant, être ennemis, ne signifie pas que l'on ne dialogue pas entre lapin et crocodiles.

 

Un jour, voilà que les crocos prétendent être la race élue et que le monde leur appartient.

 

Tous se réjouissent.

 

Soudain , ils entendent Usagi leur dire:

"vous n'êtes pas  les élus, car nous les lapins , nous sommes beaucoup plus nombreux que vous, donc nous sommes les plus forts".

 

Les crocos sont en pétard.

 

Pour mettre tout le monde d'accord, Usagi propose aux affreux reptiles un drole de défi.

 

"Si vous arrivez, bande d'indécrottables individualistes, à vous ranger en ligne, de telle façon que votre grand nombre rejoigne la berge du lac d'Hinaba, alors je serai capable de vous dénombrer et vous verrez bien que , nous les lapins , sommes comme étoiles de l'univers, bien plus nombreux que les sauriens de rien du tout!!".

 

Piqués au vif les futurs sacs Hermés, se mettent en ligne, le lapin malin saute de l'un à l'autre:

 

"un, deux, trois,quatre, cinq..."

 

Bientôt, il arrive au dernier croco, saute sur le sable et se met à rire imprudement de la naïveté des pauvres bêtes.

 

"je ne cherchais qu'à m'enfuir de l'île et votre sot orgueil m'en a donné l'occasion subito".

Mais pas assez subito presto pour échapper à un coup de dent de la rancunière bête, qui blesse notre pauvre Usagi, qui s'enfuit.

 

La blessure est cruelle, un passant lui conseille les bains d'eau de mer.

Les plaies se creusent et notre pauvre lapin de se repentir de sa duplicité ;  rien ne s'arrange jusqu'à l'intervention miraculeuse de Daikoku, dont la potion à base de quintescence de pollens de fleurs permit la guérison.

Voilà pourquoi les lapins n'ont pas d'écailles.

 

Conclusion provisoire, bien sur !

 

J'ai pensé rajouter à cette histoire un rappel , comme un message enfoui dans une entité mièvre et naïve d'un conte  pour enfants sages , qui veulent manger des mochis, mais qui contiendrait ,en définitive une vérité immortelle tellement puissante , que sa révélation ne pourrait se dévoiler sans provoquer une telle déflagration mentale qu'elle ne laisserait personne indemne.

 

Encore une fois , les artistes maki-è shi se distinguent en illustrant 

une contine pour enfants sages en une véritable cosmogonie .

 

je pense , bien sur à ce stylo Namiki , nommé le" lapin au clair de lune" .

Je suis certain que vous y pensiez aussi...

 

Passons le braquet au dessus afin d'aborder cet espace avec l'énergie adéquate, c'est à dire celle qui permet de matérialiser le temps des hommes après avoir visualisé le temps des dieux.

 

Le symbolique et le matériel.

 

Je vois que vous comprenez d'instinct oû je veux en venir , n'est-ce pas ?

 

Je vous raconte l'histoire du lapin au clair de lune :

 

C'était bien sûr il y a longtemps , longtemps, au temps oû la séparation des particules fantômes du néant ne s'était pas encore effectuée et donc notre monde à nous n'avait pas encore été vomi dans l' espace concret oû nous nous trouvons et donc dans cet avant de la création, dans cet  in-crée, les hommes parlaient aux animaux, rien de plus normal puisque nous n'étions pas des êtres séparés, mais indifférenciés.

 

Dans cette bouillie de particules d'ondes et d'énergie désorganisée régnait bien entendu la plus grande confusion possible, empêchant la matérialisation du temps et de l'être.

 

C'était bien embêtant.

 

Dans ce cas , on est toujours tenté de faire appel à un héros, une force 

d'une pureté irréprochable apte à dissiper l'illusion et donc à mettre de l'ordre ,du visible, du certain quoi .

 

Vous riez?

 

Pourtant , vos grand-parents ont bien cru qu'ils étaient nés dans des choux?

Et sans eux que seriez vous ?

Rien.

 

Alors voilà.

Dans cette bataille cosmique ( pensez au Big-Bang, ça vous aidera) voici les forces démoniaques de l'ombre  et là , voilà les forces de la lumière potentiellement incarnées, c'est prématuré, par l'empereur primordial Jinmu Tenno, notre héros, ultime espoir et suprème pensée.

 

Entre ces forces opposées le combat est inévitable, le déchaînement garanti, bataille titanesque au centre du non-être.

 

Lorsque la poussière et la fumée se dissipent sur le champs de bataille, le résultat n'est pas celui que nous espérions : on attendait Grouchy et c'était Blücher.

 

Le mal a vaincu, la liberté c'est l'esclavage.

 

Notre désespoir est immense et notre empereur primordial abandonné de tous , même de sa garde et de ses chevaliers, couvert de blessures, la cuirasse en pièces, la tête enfiévrée, ivre de carnage se réfugie au plus profond de la forêt, matrice apaisante et mère mystérieuse, peuplée de lutins et d'animaux magiques.

 

Dans la pénombre de cette forêt de grands arbres, espace d'entre -deux et d'énergies intermédiaires, notre empereur  perd  enfin                            l' espoir,donc conserve sa vertu par la force de l'espérance, celle qui transmute toutes les difficultés, vous le savez.

 

Mais il est seul, blessé , affamé, faible, son sang s'écoule de mille blessures.

 

Alors pointant le museau, la truffe ou le bec , qui de son sombre terrier, qui de sa répugnante bauge, qui  de son nid fragile, surgissent les animaux de la forêt.

Voici l'écureuil et quelques noisettes, trois brins d'herbes portés par le faon, le blaireau et deux champignons des prés, la caille et ses coquilles d'oeufs, le cerf porte de la mousse pour étendre le blessé, chacun s'active de son mieux.

 

Chacun ?

 

Non.

 

Le lapin rebelle, assis sur son rocher dans la clairière sous la lune contemple toute cette agitation avec indifférence.

 

Le souverain le remarque et s'emporte de reproches d'une fureur sacrée contre le rétif.

 

Le monde tremble sous la colère royale.

 

Eclairs , tonnerre, ouragan !

 

Sans s'émouvoir, le cousin du lièvre lui répond:"prépare un feu et tu verras".

 

Lorsque la fournaise se transforme en braises ardentes, le lapin se jette dans le feu, offrant ainsi à l'empereur primordial l'énergie de son corps lui permettant de s'extirper du néant, vaincre les forces du mal et du mensonge et de l'illusion et ainsi accéder à la matérialité.

 

Voici pourquoi et grâce à qui notre monde existe.

 

Pour le meilleur et pour le pire , mais là, il s'agit de l'histoire avec un petit h.

 

Pour rendre grâce au lapin et afin que l'humanité n'oublie jamais ce haut fait, l'empereur lui permet de voler vers la lune afin de broyer pour l'éternité l'élixir de l'immortalité parfaite et sans résidus.

 

Comme l'humanité résiduelle a besoin d'explications , on appelle ce type d'action l'abnégation.

 

Les autres n'ont pas besoin d'explications.

 

En définitive , il  reste , comme morale de cette histoire, que l'univers du vivant ne peut être crée que par le corps sacrifié d'un être divin primordial; c'est facile à comprendre, comme l'enfantement dans le feu de Konoohana Sakuya Bime, mais c'est encore autre chose, même si c'est la même chose !!!

 

Commentaire complémentaire sur le décor de ce stylo Namiki:

inspiré par Hiroshige.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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lun.

24

sept.

2012

Namiki et le inu-shishi.

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Qu'il est beau ce inu-shishi, tiré de la série des signes du zodiaque de Namiki et qui me donne matière à revisiter un thème souvent laissé de côté par les amateurs de laque.

Né sous le signe du cochon ?


Vous ne vous en vantez pas...


Vous avez tort !


Comme dans toute démocratie, chacun se voudrait "noble " et pur ...


Pourquoi pas courageux et vaillant ?


Altruiste et désintéressé ?


Vous pensez à un signe , un totem, qui vous irait bien.


Le tigre conviendrait, le cheval, voire le serpent.


Manque de bol, ces qualités pré-citées sont justement celles de notre brave, je dis bien brave inu-shishi, le chien-lion.


C'est justement l'incarnation, au Japon, de la nature de l'esprit guerrier, côté de l'abnégation.


Résolu, aucun danger ne le détourne de son but : renverser l'énnemi.

Le guerrier- sanglier recherche le corps à corps dans l'offensive.

Dans la retraite, il tient sa position sans faiblir.


Le revers de la médaille, c'est bien sûr cette impulsivité, qui l'améne à défier sans raison tout ce qui se trouve sur son passage, en Chine on dit bien , vous le savez, d'un vrai malade de la tête : "fou comme un sanglier".


Mais regardez le donc ce mastodonte, comme le représente l'artiste avec ce beau décor togigashi maki-è, campé sur ses pattes comme un char d'assaut, les défenses menaçantes et qui vous fixe droit dans les yeux.


Image de l'inflexible résolution.


Ne méprisez plus le sanglier, même s'il aime se vautrer dans la boue et si sa hure se termine comme le bel appendice des tengu, c'est plutôt une bonne nouvelle pour votre vie sentimentale !!!


                                                                Espèce de cochon, va.

 

 

 

 

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ven.

21

sept.

2012

Yabusame, la suite.

Yabusame
Yabusame

Généreux, comme je le suis, voici un nouveau crédit photo sur ce stylo de Namiki.

 

C'est vrai qu'il a de la gueule, le bougre !

Ce serait une oeuvre de Kawaguchi Michifumi, qui a comme d'habitude, tout mon soutien.

 

Ceci dit, le thème , vous l'avez compris à la lecture du post précédent, me touche moins que le Nasu no Yoishi de Sailor.

Mais malgré tout, c'est quand même du beau boulot.

Ce qui fait la différence, de mon point de vue, c'est la manière dynamique du rendu de la tension et du "non-agir", perceptible sur le Nasu.

 

On croit entendre les instructions muettes :

"tenir ferme, lâcher prise".

 

Le zen n'est que paradoxe apparent.

 

Dommage, que la télé japonaise ait retiré le film sur Yoshitsune de You-Tube...

Comme quoi, tout se perd.

Alors, puisque le Japon nous trahit à travers la technologie et les marchands de soupe, vous pouvez encore revenir aux sources, comme d'habitude à travers les textes chinois.

 

Cap sur Lietzi et son épatant "Classique du vide parfait"!

 

J'en avais plusieurs versions, celle de Benedykt Grynpas me convient assez.

 

Donc, chapitre 5, "Tirer à l'arc".

Je résume :

Lie You Kéou était un archer incomparable, en vitesse et précision.

Hiératique comme une statue il décochait flêche sur flêche en pleine cible.

Il en tirait une grande fiéreté.

 

Bien sur...

 

Mais , en Asie, il y a toujours un emmerdeur disposé à vous faire sentir, que vous n'avez pas saisi la "Grande Affaire" !

 

Pe Houen Meou Jen .

 

" C'est bien là tirer comme un archer, mais ce n'est pas tirer comme quelqu'un, qui n'a plus conscience de tirer à l'arc".                                       Là dessus, il l'emméne au bord d'un gouffre vertigineux et se plaçant dos au vide, retenu seulement par le bout des pieds d'une chute dans l'abîme, il invite l'archer à le rejoindre.

 

Ce dernier se jette à plat ventre , inondé de sueur et claquant des dents.

 

"Celui, qui est arrivé en haut peut s'ébattre aux confins du monde , sans que son esprit en soit affecté".

 

"Mais toi, voici que la terreur apparaît dans tes yeux troublés : assis au centre de la terre, tu éprouverais le vertige !".

 

C'est ce qu'il faut retrouver dans la réalisation artistique voulue par le thème de l'archer à cheval, qui dépasse la simple manifestation d'une quelconque habileté.

A partir de celà, on peut comparer ces deux réalisations de Sailor et Namiki et décider laquelle est la plus cohèrente.

 

le temps d'y penser et pour vous détendre , voici un extrait de Ran de Kurozawa , qui illustre ce que l'artiste avait en tête lorsqu'il s'est attaqué au projet .

C'est clair.

 

Encore une flêche, qui rate sa cible ?

 

Surement...

 

 

 

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mar.

11

sept.

2012

Yabusame l'édition limitée Namiki 2012

Yabusame
Yabusame

Yabusame.

Voilà les dernières news de Namiki, qui nous propose son édition limitée 2012, intitulée "Art Zen du tir à l'arc à cheval".

 

Bon.

 

Pour être honnête je n'ai pas encore beaucoup d'infos, alors je vous décris ce que je vois, sans encore connaître l'identité du laqueur, ni les techniques, qui semblent relever du hira et togigashi maki-é et shishiai sur le capuchon.

 

Bon.

 

La carrosserie est celle du shogun "flat top", sans agrafe, élégant.

 

Bon.

 

C'est vrai que c'est pas mal, même si j'accroche moins, sur le même thème, que les deux merveilles absolues du style épique que constituent le "Nasu no Yoishi" et la "Bataille de Kawanakajima".

Manque de panache ?

 

Peut-être, sous réserve de voir la bête.

Bon , c'est vrai , la barre est mise très haute.

C'est un peu le problème des thèmes historiques ou anthropomorphiques lorsqu'ils sont traités par des artistes contemporains.

 

Dans les temps anciens de l'école Kano, on recherchait l'impersonnel dans la représentation, afin que chacun puisse s'identifier à l'épopée.

Un peu comme ces formes dans lesquelles il suffit de passer sa propre tête, pour être ce que l'on veut être.


Bon. 

 

Bon, bon, me voici satisfait de mon scoop, mais je reviens demain là dessus.

En attendant, vous pouvez lire, si l'envie vous en prends , un post déjà ancien , sur le "forum du styloplume",qui vous ramène vers le yabusame à travers la belle histoire de Nasu no Yoishi, ce qui vous permettra à votre tour de saisir mon état d'esprit à propos de ce "Yabusame" de Namiki.

A plus et bonne lecture ! http://forum.styloplume.net/viewtopic.php?f=7&t=984

 

Janvier 2019 :6 ans plus tard, je me rends compte à quel point l'artiste s'est inspiré du film de Kurozawa : "Kagemucha, l'ombre du guerrier".

Je m'en veux de ne pas avoir fait la relation à l'époque.

 

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lun.

03

sept.

2012

La pieuvre médusée de Sailor

Animé par un esprit de basse vengeance, je ne puis en ce matin pluvieux, que passer ma mauvaise humeur passagére sur la méduse, qui m'a enlaçée de ses bras urtiquants alors que je faisais trempette à Bijou Plage , hier apréme.

Voici donc livré à vos yeux médusés cette coupable tentacule réalisée en taka-maki-é, qui se dandine dans la houle, mi-fleur, mi-poisson.


Méduse ?


Mais non , bien sûr, vous ne vous êtes pas laissés abuser et avez bien entendu reconnu "La Pieuvre" de Sailor, une édition limitée de 88 pièces, faisant partie de ce "quadriptique", que le fabricant a baptisé du terme de "créatures des profondeurs".

En fait, la pieuvre et la méduse présentent tel un cousinage d'apparence en tant que invertébrés, qu'il est très facile de prendre l'une pour l'autre et de fait les légendes ne s'en privent pas.


D'ailleurs dans des temps très reculés, lorsque les singes parlaient aux dragons, il se trouve que la méduse avait des os, comme vous et moi.


Oui, c'est une vérité scientifiquement prouvée par les contes et légendes du vieux Japon et si la méduse a perdu ses os , c'est encore la faute du singe, mais Sailor se garde bien de nous le dire, alors moi je crache le morceau.


En effet, il y a longtemps -longtemps, avant même la naissance de Jimmu Teno, l'Empereur primordial, le Roi-Dragon RyuJin, rêgnait sur le fond des mers et les méduses étaient ses messagères.


RyuJin était le père de Otohime, une déesse tellement belle que 5000 ans après j'en ai encore des frissons.


Mais Otohime était malade et tous les remèdes échouaient , jusqu'au jour oû miracle, Tzuang Zi, le mage taoïste lui indiqua que seul un foie de singe frais lui permettrait de recouvrer la santé.


RyuJin n'hésita pas et envoya subito presto la méduse en reconnaissance.

Elle nagea longtemps-longtemps et parvint sur un rivage du Sud oû elle héla le singe sur son cocotier et se revéla assez habile pour lui donner envie de rejoindre le Roi-Dragon en son palais oû tous les honneurs lui seraient rendus.


Aussitôt fait, ils rejoignent le palais merveilleux des profondeurs oû nos deux héros sont fêtés comme il se doit, mais suite à de trop fortes agapes et libations ils se retirent pour guérir un soudain malaise que tous les amateurs de bon vin auront reconnu comme familier.


Pendant que le singe soigne sa nausée, il entend la méduse se confier à une cousine.


"Quel honneur pour ma lignée d'avoir réussi à berner le singe , dont le foie réduit en pulpe guérira Otohime!".

Là dessus, notre singe rassemble ses esprits et sort en titubant devant la méduse qui s'inquiète de sa santé.


"Ma pauvre méduse, j'ai bien trop bu et j'aurais bien besoin de mon foie, pour éliminer toute cette ambroisie".

"Comment, dit Dame Méduse, tu n'as pas ton foie avec toi ?".

"Bien sûr que non" dit le singe"il est trop gros et je le laisse toujours à l'abri, sur un cocotier, lorsque je voyage".


Allons le chercher derechef, dit le futur molusque.


Aussitôt dit, aussitôt fait, et ils regagnent le pays du singe.

Celui-ci saute sur le rivage et nargue la pauvre bête avant de disparaître dans la jungle.


Voilà la méduse bien penaude devant le Roi-Dragon.

Celui-ci , pour la punir la battit pire que platre, lui broyant les os au point de n'en faire qu'une bouillie gelatineuse.


La méduse survécut, mais voici pourquoi elle n'a plus d'os.

Quant à la proncesse Otohime, elle guérit gràce à l'amour, sans quoi il n'y aurait pas eu de Japon.

 

Animated by a silly spirit of revenge ,  in this rainy morning, I intend to pass my bad mood on the  jellyfish, which has embraced me in his urtiquants arms when I swam on Bijou Plage( equivalent of Malibu Beach , in Cannes, France) yesterday.So here are  your  transfixed eyes on this guilty tentacle made designed in taka-maki-e, which waddles in the swell, half flower, half fish.Medusa?But not, of course, you did not let abused and have of  recognized "The Octopus" from Sailor, a limited edition of 88 pieces, part of this "quadriptique", the manufacturer has dubbed the term of "creatures from the depths. "In fact, the octopus and the jellyfish are like a kinship appearance as invertebrates, it is very easy to take one for the other and that the legends did not hesitate.Moreover, nowadays, when  monkeys were talking with dragons, it is found that the jellyfish got bones, like you and me.Yes, it is a scientifically proven truth by tales and legends of old Japan and if the jellyfish lost their bones, it is still the fault of the monkey, but Sailor is careful to don't tell us.In fact, long ago, long before the birth of Teno Jimmu, thefirst  Emperor,  Ryujin the Dragon King, ruled over the seabed and jellyfish were his messengers.Ryujin was the father of Otohime, a goddess so beautiful that after 5000 years I still get chills.But Otohime was sick and all remedies fail, until the day  Tzuang Zi, the mage Taoist told him that only a monkey liver fees might  help her to recover health.Ryujin did not hesitate and sent presto the jellyfish in recognition.She swam long-time and reached a shore far in the South and  she hailed the monkey on his coconut and proved skilled enough to make him want to join the Dragon King in his palace where all the honors  would be made to him.Once done, they join the wonderful palace depths where  our two heroes  celebrated as it should be, but due to excessive feasts and libations they retreat to heal a sudden malaise that all wine lovers will recognize as familiar.While the monkey treats his nausea in the lavatories, he hears the jellyfish confide to a friend."What an honor for my line to be able to fool the monkey, whose liver pulpe will help Otohime to cure".Thereupon, our monkey gathers his wits and staggered out to the jellyfish who cares about his health."My poor jellyfish, I drank too much and I would really need my liver to eliminate this ambrosia.""How says Lady Medusa, you do not have your liver with you?"."Of course not," said the monkey "it's too big and I always leave it in the shelter of a palm tree when I travel."Let's look again", says the future molusque.No sooner said than done, and they return to the country of the monkey.It jumps on the shore and mocks the poor Medusa before disappearing into the jungle.This jellyfish sheepish well before the Dragon King who to punished the defeated medusa worse than plaster, crushing his bones to the point of making a gelatinous mush.Jellyfish survive, but here's why it has no bones.As for princess Otohime, she heals thanks to love, without which there would have been no Japan.

 

 

 

 

 

 

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jeu.

16

août

2012

Songoku le singe extraordinaire.

Zodiaque Singes
Zodiaque Singes

Namiki.

 

Occupons nous du cas de ce beau stylo de la série des signes du Zodiaque 2, réalisé en technique à plat dite Togigashi maki-è.

 

Le fabricant annonce 300 pièces produites ou à produire, en fonction de la demande.

 

Je ne me souviens plus du nom de l'artiste, maki-è -shi free lance ,contracté pour l'occasion.

 

 

Dans cette série de 12 modèles, dont l'inspiration me semble parfois inégale, je vous ai présenté il y a quelques temps, le coq ou ondori en japonais                                                                                                     .Certaines réalisations m'ont laissé sur ma faim, comme le tigre, le dragon ou le cheval , thèmes sur lesquels on s'attends toujours à un souffle romanesque , mystérieux voire carrément épique.    

 D'autres m'ont laissé sur ma fin, comme le serpent, le mouton, ou le buffle.

 

Ce n'est pas le cas de ce couple de singes (9 eme dans l'ordre d'apparition des signes du Zodiaque chinois ), qui nous regardent de leurs grands yeux ronds et stupéfaits, comme dans une fraction de surprise, qui semble les avoir un instant pétrifiés.

 

Peut-être n'arrivent-ils pas à accepter ce cousinage encombrant avec l'espèce humaine ?

 

Pourquoi pas !

Pas si bête le singe.

 

Malin comme un singe, le singe ceci , le singe celà...

 

C'est beaucoup pour une seule bestiolle, que ce catalogue de qualités et de défauts à la manière de Lafontaine ou de Prévert.

 

Pour ma part, je préfére considérer le singe comme une totalité, dans un univers oû les différences ne se manifestent que par leur forme.

 

Et en matières de formes, le singe est un maître en la matière.

 

Maître de l'illusion?

 

Pourquoi pas si on en croît Lafcadio Hearn, qui nous  rappelle opportunément, que :

 

"L'eau est le flux fantômatique des illusions et des idées ( en tant qu'images crées par notre esprit) ; la lune (qui se refléte dans l'eau ) est la seule vérité.

Dans ce monde d'illusion, l'homme n'est qu'un singe s'acharnant à saisir le reflet de la lune ".

 

Approfondissons la question avec cette belle photo , prise par votre serviteur, ayant pour fond ce masque d'Indra provenant du Népal, typique de l'art Newar.

 

L'association d'Indra et du singe nous fait tous imanquablement penser à Hanuman et au Ramayana, mais aussi, plus subtilement aux merveilleuses aventures de Songoku, le singe extraordinaire, qui pour racheter ses fautes , accompagna Xuan-Zang aux Indes à travers un périple de ouf (,afin de ramener connaissance et sutras) de Chine aux Indes , en passant par le Tadjikistan (il fallait contourner le désert de Gobi),le Gandhara, la vallée du Gange, bref tout l'espace d'influence de la civilisation gréco-boudhique.

 

Rien que ça, mais en 14 années de voyage tout de même.

 

Cette aventure mythique accomplie au 7eme siècle de notre ère, a donné naissance à un merveilleux produit de la littérature chinoise : le voyage en Occident , pondu par Wu Sheng'en au 16 eme siècle et qui fait partie des fondements de l'inconscient collectif de la Chine.

 

Quand on est un Bodhisatva confirmé entamant un voyage initiatique, on ne peut qu'être escorté de magiciens et de démons repentis.

 

Mais comme tout pélerinage, il a d'abord pour objet de racheter des fautes irréparables , sinon on reste sagement chez soi.

 

C'est le cas de Sun Wu Kung, notre Sangoku, le roi des singes.

 

Intenable d'énergie ce zig, détenteur d'un rare palmarés de tours pendables .

 

J'ai trouvé cette description des faits , que je livre in extenso à votre esprit critique :

 

"Sangoku étant devenu le Roi des Singes et ayant besoin d'une arme, il décida de rencontrer le Roi des Dragons, dans le Grand Océan de l'Ouest.                                                                                                                    A ce dernier, il subtilisa son sceptre -diamant (Nyoibô), qui peut à loisir s'agrandir pour toucher les nuages ou se rétrécir pour se cacher derrière une oreille.                                                                                                        Ayant décidé d'acquérir,( rien que ça) , l'immortalité, Sangoku se rendit en enfer afin de forcer le Roi des Morts à effacer de ses registres le nom de tous les singes.                                                                                              C'en était trop .  

                                                                                                                                 Le Roi des Morts et le Roi des Dragons se plaignirent du comportement du Roi des Singes à l'Empereur de Jade, le maître du Ciel.  

                                                                                                                          Celui-ci envoya ses troupes afin de remettre le Roi des Singes dans le droit chemin, mais le Roi des Singes était tellement puissant qu'il battait sans peine tous les hommes. Pour qu'il reste enfin tranquille, on l'envoya au Paradis et on le nomma palefrenier des écuries célestes.               Et puis, Le Roi des Singes devint gardien des pêches de l'immortalité, mais il se risqua à manger les Pêches Sacrées et fut finalement capturé par Erh-lang.                                                                                                     Face aux Dieux du Paradis qui voulaient le punir, il fut condamné à être enfermé dans un fourneau pendant des années, et enfin à brûler.         Mais, Le Roi des Singes survécut au supplice !                                                                                       L'Empereur de Jade fit alors appel au Bouddha ,qui l'emprisonna sous une énorme montagne, condamnant ainsi le Roi des Singes à méditer éternellement sur ses fautes ...

500 ans plus tard, Tripitaka (Xuanzang), un jeune Prince, rencontra le Roi des Singes et le libéra.                                                                              Il décida alors d'escorter le jeune Prince jusqu'en Inde, en quête des textes sacrés : les Sutras.Au tout début de leur périple, un Dragon apparut ,alors qu'ils franchissaient une rivière. Le Dragon mangea le cheval de Tripitaka, mais le Singe le frappa avec son bâton.Le  Bouddha transforma le Dragon en cheval pour que le Prince puisse continuer son voyage !"

 

Capable de toutes les aventures celestes et terrestres ce Songoku, comme vous l'avez lu.

 

Notons au passage, mais  vous le savez d'expérience que l'éternité ne dure qu'un certain temps puisque 5 siècles après ses méfaits, voilà que notre Sangoku part se racheter une conduite en suivant Xuan Zang dans ses aventures, qui deviennent par conséquent les siennes, un peu comme Shiva et Hanuman à la recherche de Parvati.

 

Des histoires de singes comme celle-ci il n'en manque pas dans la littérature et les contes et à propos , savez-vous pourquoi la méduse n'a plus d'os ?

 

A cause du singe bien sûr !

 

Mais celle là , je vous la raconte une autre fois.

 

Sayonara.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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lun.

04

juin

2012

Le Dunhill-Namiki Tanabata Matsuri chef d'oeuvre ou n'importe quoi ?

Voilà une nouveauté, qui ne va pas faire couler beaucoup d'encre, puiqu'il est peu probable que ces stylos soient jamais utilisés par leurs propriétaires .

 

En effet, mes sources secrétes m'ont déjà informé depuis 15 jours de la sortie d'une série de 15 stylos siglés Dunhill-Namiki dédiés à la Fête des étoiles ou Tanabata Matsuri en japonais.

 

Tanabata, kékséksa ?

 

Oui, bien sûr vous vous souvenez des amants séparés le Bouvier et la Tisserande, lui roturier des étables et elle fille du Ciel, dont l'union contariée a donné naissance en plus de leurs deux enfants à cette belle légende présentant une curieuse analogie avec celle de la princesse Nout de la mythologie égytienne.

 

Cette fête est toujours vivante au Japon et se célébre le 7eme jour du 7eme mois du calendrier soli-lunaire.

 

Je me plais à cette occasion de vous rappeler l'antériorité de votre serviteur, qui avait souhaité raviver la flamme en 2007 déjà, avec un styloen série limitée à 33 pièces, réalisé en collaboration avec Sailor .

 

Une certaine économie de moyens nous avait conduit à retenir la corrosserie du King of Pens, vermillon rouge de cadmium, avec deux points d'or en relief représentant Vega et Altair séparés par une hélice d'abalone symbolisant la Voie Lactée.

 

A l'époque j'étais plus que fondu des délicats haikus de Issa, poète nippon du 18 eme siècle.

La douce amertume du temps , qui dépasse les corps de l'être-temps et fait s'unir les âmes, m'avait envouté à travers ces quelques mots destinés à illustrer sobrement, mais divinement le destin des amants célestes :

 

Ne pleurez pas bestioles

Même les étoiles, qui s'aiment

Doivent se quitter.

 

Voilà donc Dunhill, qui s'élance à son tour sur la rampe de lancement de la renommée avec un Tanabata réalisé par Chida.

 

C'est beau même, si je ne puis soutenir mes dires par une illustration, que je n'arrive pas à transcrire sur le blog...

 

Je ne désespère pas d'y arriver ces prochains jours.........

 

Cependant, j'avoue que ceci ne corresponds pas à mes goûts et au paradigme des anciens artistes de l'école de Kano, dont j'assume avec eux le choix de l'impersonnel face à l'illustration anthropomorphique , qui est le choix de lartiste sur ce stylo de la taille d'un Shogun.

 

Bon, je ne crois pas que j'en ferai l'acquisition et que je romprai à cette occasion mes voeux de pauvreté.

 

Car la légende est proposée quand même à 79 000 Euros et à ce prix , on se doit d'être particulièrement attentif au choix de son investissement.

Ce n'est pas le montant, qui me défrise, mais je ne suis pas sûr (je ne l'ai pas eu en mains ...Dunhill ayant omis de m'inviter...) que le rapport qualité - prix soit vraiment au rendez-vous.

 

En effet, la cascade d'intermédiaires, qui se rétribuent au passage met cet objet, à mon avis ,hors des frontières du coût réel des techniques employèes par le maki-è-Shi.

 

Il n'est que de se souvenir du fait que les autres modèles de prestige de Dunhill décotent énormément dans les premières années qui suivent leur introduction sur la marché, avant de se reprendre et regagner (lentement) leur prix de départ.

 

Ce qui fait la force de Dunhill, c'est d'avoir peu de pièces à vendre et de les commercialiser en exclusivité.

 

C'est dailleurs un des paradoxes et soucis commerciaux de Pilot-Namiki-Dunhill, que cette complexité marketing et distributionnelle, avec cette multitude de canaux de distribution incompréhensible, pour le non-initié...vous peut-être ?

Qui paye comme une bourrique

Une initiation ?

Bientôt...

C'est pour bientôt

 

 

 

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ven.

04

mai

2012

Ondori

Connaissez-vous l'heure du coq ?

Ondori
Ondori

Bien sûr, que je connais l'heure du coq !

Le coq, ondori en japonais, you, en chinois, se présente en dixième place dans l'ordre d'arrivée des animaux lors de la mort du Bouddha Shakyamuni et représente la tranche des 17 et 19 eme heures, puisque au Japon une heure en fait deux.

 

C'est plus simple.

 

Moi, j'aime bien le coq.

 

Bien sûr, il est horriblement prétentieux et ce n'est pas le meilleur ami des lêve -tards, mais quand même, il ne manque pas de panache et il porte bonheur puisque "you" est homophonee de chance en chinois.

 

En plus, il se mange, ce qui en fait un animal éminement utile.

 

Lorsqu'il ne marine pas dans le bourgogne, il a coutume, je vous parle des anciens temps chinois, de percher sur les tambours d'alarme,couverts de toiles d'araignées, à l'entrée des portes fortifiées .

 

Il est donc synonyme de paix, car tant que l'on ne bat pas le tambour à l'annonce des périls, la brave bête ne manque pas de prendre le repos bien mérité, que la fatigue de sa charge de réveil-matin lui procure.

 

Les circonstances de la vie politique contemporaine des peuples barbares, me rappelent que, en Chine, lorsqu'on veut dire que quelqu'un mème une vie "normale ", d'homme "normal", on dit qu'il mène une vie de coq...

 

Sous-entendu, ses ailes de nain l'empêche de voler (pardon José-Maria).

Donc en définitive, pour un chinois être un "homme normal", c'est pas grand chose et on barbotte loin de l'idéal du "shen-jen", c'est à dire de l'homme accompli, voire du Saint.

 

Alors, que chez les barbares vivre une vie de coq est déjà tout un programme hautement désirable, ainsi que je me disais in-peto ,tout en méditant à l'heure du tigre ( 14 à 16 heure ),en passant  devant les grilles du domaine de la Zapatera à Mougins,ancienement dinde du Poitou,  lieu magique , bientôt sanctifié, par le suffrage républicain.

 

Mais abandonnons les barbares à l'élection de leurs chefs et revenons à la civilisation pour rappeler aux-dits barbares, qu'il fût un temps oû ce coq portait des cornes .

 

Tu galéjes !

 

Mais oui souvenez- vous encore une fois de la mort de Shakiamuni  !

 

Là aussi c'était une belle foire d'empoigne pour gagner le coeur du Bouddha.

 

Voilà, que pour se départager, coq cornu et dragon se défient à la course, le coq perd et se voit par-dessus le marché forçé d'offrir ses cornes au dragon.

 

Aussitôt fait , notre coq se met à regretter l'appendice et menace le dragon.

 

Ce dernier lui dit alors qu'il lui rendra ses cornes...lorsque le soleil se lévera à l'Ouest ...

 

Ce qui fait que depuis ce jour la pauvre bête implore tous les matins le soleil pour qu'il ne se lève plus à l'Est.

 

On ne pourra pas dire que je ne vous aurais pas prévenus !

 

PS: photo illustrant l'article: Namiki deuxième édition des signes du Zodiaque.

Belle réalisation en togigashi maki-é.

Assurément un des plus réussis de cette série produite à 300 exemplaires.

 

PS 2: En 2012, j'avais écris "au vu des énormes risques encourus, je m'abstiens cette fois-ci de vous donner en avant première le nom du vainqueur des élections présidentielles réservées aux candidats              de 1,70 m au plus " ( on vécu tellement de péripéties politiques depuis 2012 que personne ne comprends plus, deux mandatures plus tard , ce que je veux dire par là! ).

 

 

 

 

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dim.

22

avril

2012

François H... élu au premier tour !

Namiki agneau
Namiki agneau

 

Les excellentes relations que j'entretiens avec le vénérable D....Dordge Lama , me permettent d'annoncer avant tout le monde un scoop de première importance, que je vous livre tel qu'il me parvient de Lhassa (Tibet).

 

Je ne crois pas que ce soit briser la nécessaire impartialité que l'on doit conserver envers le jeu politique, que de révéler cette nouvelle totalement inattendue, également perçue paraît-il par un autre moine plus médiatique, j'ai parlé bien sur de Foudre Bénie, dont une vision et une léviation compléte, totalement homologuée ,confirment la véraçité.

 

Bon ,quel rapport avec cette image du mouton de la série des signes du zodiaque de Namiki ?

 

Rassurez-vous , aucun !

 

S'il y a un rapport c'est bien avec le couscous que nous avons mangé hier soir à Cannes dans un restaurant du Carré d'Or, derrière La Croisette.

 

Nous y étions revenus , Gilda et moi,au souvenir d'une excellente soirée de l'été dernier. et plus précisement d'une tranche de méchouis succulente, grillée à point, tendre et juteuse et d'un excellent accueil.

 

Comme quoi, il faut souvent actualiser ses expériences !

C'est d'ailleurs ce que l'on recommande dans toutes les initiations, qui tiennent la route, selon la Révérende Mère Davina, dans le module 4 de son séminaire "Vivons mieux, vivons moins chair", 450 Euros, en vente dans toutes les bonnes lamaseries du Berry.

 

Bref, encore une déception, avec un repas à options :

 

17 Euros de base comprenant un bouillon, des légumes ayant succombé à la noyade et trois merguez dignes des rations de combat d'un régiment de Tabors oû le cuistot a sans doute fait ses classes.

 

Et pis c'est Tout! Pour un peu mieux rajoutez 11 Euros, pour une belle tranche de méchouis!

 

Malheureusement, elle était froide...

 

Résignés, nous autres, comme des agneaux de lait au mois d'Avril.

Pour finir en beauté, le patron a tenu à nous remercier de notre fidélité en nous comptant 4 repas alors que nous étions 3 et il a fallu négocier fermement pour  échapper à l'excès de tonte.

Pour s'excuser, il a prétendu s'exercer à de nouvelles méthodes de gestion américaines destinées à optimiser son travail.

 

Moi, j'y crois pas.

 

On avait bien mieux diné au Bangkok, tenu par de vrais chinois rigolards et truculents comme des  Pavillons Noirs,après l'affaire de Lang-Son, contents de prendre notre blé, mais nous nourrissant honnêtement , en contre-partie, faut reconnaître.

Les nems extra , croquantes, à recommander, abondance de feuilles de menthe, riz cantonais sans restriction.

Quant à Namiki ( celui de "mâtin, quel journal !) il nous propose toujours en entrée, sa série des signes du Zodiaque 2, belle réalisation en togigashi maki-é, mais pas très vivante à part quelques exceptions notables, dont le coq, que je vois au menu pour bientôt.

 

Patience.

 

Pour le titre de l'article ?

C'était pour la buzzitude et surtout ne voyez pas la moindre influence de Bourdieu dans mes propos.

 

Bourdieu était très pertinent sur les phénoménes de transmission du pouvoir au sein des élites, mais à ma connaissance ne comprenait rien à la cuisson du méchoui.

 

                         Bon appétit !

 

 

 

 

 

 

 

 

Ombre chinoise
Ombre chinoise
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ven.

09

mars

2012

Matsuda, le Hôghen de Namiki ?

Matsuda
Matsuda

Parler de Trésor Vivant à propos du laque sans évoquer le nom de Matsuda est un vrai péché.

 

Soucieux de la qualité de la préservation de mon âme, je remédie à cette lacune en ouvrant un nouveau post sur le quidam.

 

Mais peut-être ne connaissez-vous pas Matsuda ?

Matsuda Gonroku(1896_1986) tiens une place à part dans l'art du laque et son application à l'écriture, puisqu'il est réputé comme initateur de la technique sur mes objets de forme cylindrique que sont les stylos.

La pseudo-Bible de Stephen Overbury et Julia Hutt sur Namiki lui est dédiée :

"The art of japanese lacquer pens".

Ne vous précipitez pas pour l'acheter.

 

Tiré à 2000 exemplaires, il est épuisé depuis longtemps.

Je détiens le tirage 1606.

 

C'est un livre intéressant, mais à mon avis fort incomplet.

 

Cependant, pour en exploiter ce qu'il produit et pour rester dans le domaine des Trésors Nationaux du Japon , dont nous avons parlé avec le retrait de Nagahara le Vieux (qui n'en est pas un lui-même NDLR),il faut savoir qu'il existe une hierarchie en la matière.

 

Citons Louis Gonse dans son livre "L'art japonais" :

"Le titre de Hôghen était la distinction conférée par l'empereur à des gens exerçant des professions libérales qu'il voulait honorer.

 

Le titre de Hônin était de premier rang et ne s'accordait que rarement.

Parmi les artistes, les peintres seuls pouvaient prétendre à ces titres honorifiques.

Un titre de Hokio était réservé aux forgerons, laqueurs, sculpteurs, ciseleurs etc".

 

En 1974, il fût distingué dans l'ordre du Trésor Sacré comme impétrant de seconde classe, ce qui en fait un Hôghen.

Matsuda était un surdoué du maki-é.

A l'origine, il avait souhaité n'exercer son art que dans la restauration des pièces anciennes et non comme artiste, c'est à dire créateur fidèle à la tradition remontant aux Tokugawa.

Par un amusant concours de circonstances, il se vit amené à collaborer avec Namiki Ryosuke.

 

Il raconte quelque part, que lors de l'inauguration de l'atelier Namiki, le discours de reception du Boss fut tellement tonitruant que le jeune Matsuda n'avait qu'une envie en l'écoutant c'était de...foutre le camps !

 

Cepandant, il fût retenu par le désepoir même de Ryosuke, qui avait investi toutes ses économies dans l'affaire et qui pour bien faire comprendre au personnel qu'il s'agissait  d'une question de vie ou de mort prononça son discours de présentation de la firme...le jour de la mort du Bouddha !!!

 

Ce qui est le jour le plus malchanceux qui soit.

 

C'était clair :

chez Namiki, on ne réussirait que par le talent et le travail et que la chance ne jouerait aucun rôle.

Touché par le message le jeune Matsuda accepta le poste, alors qu'il était déjà un maitre connu.

 

Compassion, quand tu nous tiens ...

Cependant la collaboration fût de bréve durée, puisque , un an plus tard à peine, Matsuda donnait sa démission, tout en conservant malgré tout un titre de  conseiller.

 

Donc, on ne peut pas dire, comme le prétends le bouquin cité plus haut, que Matsuda ait éxerçé un rôle déterminant dans le destin de Namiki, si ce n'est au début.

 

On en reparle plus tard, ou demain.

 

A plus.

 

 

 

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jeu.

08

mars

2012

Qu'est-ce que je sais de Nakaya ?

En fait, pas grand chose...

 

Donc,selon le principe, qui fait que moins on s'y connaît plus on est habilité à en parler (loi de Peter), je vous envoie ce petit post, réclamé par des lecteurs du blog.

 

Avec tout ce que nous entendons sur les ondes ou lisons sur nos écrans en ces temps de brossage de poil de l'opinion, je ne vois pas pourquoi j'aurais des complexes.

 

C'est vrai Nakaya/Platinum est une autre marque japonaise ancienne et pertinente tant en matière d'écriture que de travail du laque.

Je les ai essayés et tenus en main avec le secret espoir d'une découverte inattendue, d'un a-priori battu en bréche par une émotion soudaine.

 

Souhaitant secrétement retrouver ce que j'avais ressenti avec les plumes à complication de Nagahara, qui m'avaient vraiment scotché au plafond lorsque je les ai découvertes.

Pour être honnête, ce ne fut pas le cas et Nakaya reste pour moi et provisoirement une marque, qui se situe en deçà des deux leaders que sont Sailor et Namiki.

 

Grace à l'Académie Kokokai, qui assure une continuité stylistique dans le temps, Namiki reste le conservatoire de la tradition de l'art de la peinture au laque.

Par la collaboration entretenue avec la famille Nagahara, Sailor sait nous surprendre avec du jamais vu au niveau de l'écriture.

 

Ce n'est pas la cas de Nakaya.

Ni dans un cas ni dans l'autre.

C'est comme ça.

Pour l'instant.

 

Pourtant cette marque a ses sincères aficionados, qui parlent de leur stylo avec beaucoup d'amour et font preuve souvent d'un certain prosélithysme, que pour être honnéte, j'ai souvent eu du mal à comprendre, avant de capter que cette marque relativement abordable était une porte d'entrée dans le monde magique de l'urushi.

 

Pour ceux, qui ne la connaissent pas voici un petit tube présentant une réalisation en taka-maki-é.

 

Ca ne me fait pas rêver, mais c'était aussi le cas du travail du laque de Sailor ...avant la "Bataille de Kawanakajima".

Alors...

 

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mer.

07

mars

2012

Nagahara le Vieux.

Pendant que le café refroidit, je vous colle une séquence sur Nobuyoshi en train d'adapter une plume à la personnalité du client.

Du cousu main, mais surtout un flash caractéristique de l'extraordinaire gentillesse et respect mutuel de la tradition japonaise ancestrale, avant qu'elle ne se pervertisse dans une fausse vision de la virilité confondue avec la brutalité.

C'est ça le Japon.

Voir ceci est vraiment une fenêtre ouverte sur un autre monde.

Efficacité, respect...

Quand avez-vous vécu une telle expérience ?

Cette volonté de bien faire, sans limite, conduisait Nagahara le Vieux à courir le monde à la rencontre des clients afin de réaliser la plume leur convenant parfaitement et intimement.

Cool.

 

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mer.

07

mars

2012

King Eagle démo.

J'en étais sur !

Personne n'a rien compris à mes explications sur la plume King Eagle et son fonctionnement.

J'ai l'impression d'être le seul à me comprendre sur cette terre !

Remarquez, vous avez dû ressentir ça vous aussi, non ?

Ok.

Je me fais donc aider avec ce you-tube, qui reprends, quoique en anglais, le détail des fonctionnnalités de cette merveille.

Je rajoute en passant que cette belle plume est en or 21 carats.

Cependant, dans la rubrique, qui aime bien chatie bien, j'ajoute que cette plume est parfois capricieuse, qu'elle a une consommation d'encre gargantuesque, donc prenez soin de la nettoyer souvent à l'eau du robinet.

Par ailleurs, utilisez les cartouches Sailor plutôt que le converter , vraiment trop juste en autonomie.

Cette plume est adaptable à travers un bloc sur l'ensemble de la gamme Sailor (je ne me trompe pas LoÏc ?), Nagahara le Vieux avait prévu un corps en polycarbonate noir tourné dans la masse, présentant des cannelures, qui faisaient penser à la poignée d'un catana (la main ne doit pas glisser dans le sang après le premier coups, âmes sensibles, ce stylo n'est pas pour vous !!).

Pour ma part j'avais relevé un défaut que le fabricant n'a, à ma connaissance jamais su résoudre, à savoir un conduit en injecté, efficace , mais réalisé dans une matière trop "molle", de sorte, que lorsque la pression devient un peu forte en fonction de la personnalité de l'utilisateur, il se produit un petit décollement entre plume et conduit, interrompant ou perturbant le débit d'encre, ce qui est un féfaut majeur sur un stylo , qui débite plus d'encre qu'une pompe à essence.

N'hésitez pas à le signaler au fabricant, si celà se produit, il saura y remédier.

Enfin , cette plume est grandiose pour vos signatures et la correspondance courte, elle vous aide forcement à clarifier vos idées et limite les scories de la pensée.

Elle va, comme la naginata, droit à l'essentiel.

Je ne juge donc pas nécessaire de l'associer à un corps en laque urushi, quoique assez joli, mais inutile à mon goût.

Je reviens sur le sujet un peu plus tard.

Café ?

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lun.

05

mars

2012

Bye Bye Nobuyoshi,hello Yukio!!!

Une page se tourne avec le départ à la retraite de Nobuyoshi.

Son fils Yukio lui succède.

On en parle demain , mais vous pouvez déjà consulter le site de Sailor pour mater les créations du pater.

http://www.sailorpen.co.uk/nagahara-story.html

 

Bon voilà, aujourd'hui, c'est demain et comme promis j'étoffe ce post de quelques commentaires en complément de l'annonce de Sailor concernant le départ à la retraite de Nobuyoshi Nagahara, un vrai as de la plume, cet homme qui nous a permis de parler de "plume à complication", histoire de singer un peu ce monde de l'horlogerie, qui fait la nique aux marchands de stylos et qui entends bien à l'avenir la supplanter et la renvoyer aux oubliettes gràce en particulier aux efforts du rouleau Kompressor Nivelator et richemondesque Mont Blanc Gmbh...

Mais là encore , il s'agit d'une autre histoire et laissons un instant les marchands (les vrais, les gros, les gras, les mondialisés, les cosmiques, les anonymes en sociétés ou en commandite etc), aux portes du temple, histoire de nous retrouver entre nous (nulle part ?).

Sacré petit bonhomme ce Nobuyoshi, avec son beret vissé sur la tête et le nez sur sa polisseuse, comme vous retrouvez le fils sur le you-tube associé au post.

L'idée de la plume à complication ,c'est de permettre avec le même stylo d'écrire de façons drastiquement différentes, comme si on associait sur la même plume et en fonction d'une inclinaison spécifique un feutre de présentation, un trait moyen et une écriture extrafine en retournant la plume à l'envers.

Oui, ça a l'air compliqué comme ça , mais dans les faits c'est facile, comme vous pouvez le constater sur les autres vidéos complémentaires du post et qui traitent toutes plus ou moins satellitairement du même sujet.

Pour ma part, je trouve que le "vieux "Nagahara a quand même poussé le bouchon un peu loin avec des déclinaisons de l'idéede base que je qualifierais certainement de superfétatoire, si je savais vraiment ce que celà veut dire.

Donc , je m'abstiens.

Mais je n'en pense pas moins que la plume dite Naginata Togi(définition perso...) est la seule, qui soit suffisament polyvalent et comment dire magique, pour qu'elle émerveille nos yeux et nos coeurs. 

Naginata...

Les moines guerriers du Mont Hiei...

Vue de profil elle ressemble à une tête d'aigle farouche et c'est comme ça que j'aime à la présenter, avec sa petite patte d'alimentation et son nez crochu.

Quelle belle idée et quel savoir faire avec cette bille d'iridium coupée en croix (à la scie ???).

Je ne pensais pas que sur notre terre on savait faire de telles choses hors micro-mécanique et nano technologies.

Surement que Nabuyoshi était un extra-terrestre.

Il en avait tout l'air d'ailleurs, sourire malicieux et pas très intéréssé à savoir ce qu'on pensait de lui.

Bref c'était un homme du passé, un individualiste travaillant pour d'autres individus, ne réalisant jamis deux fois exactement le même rendu d'écriture, ce qui parfois posait quelques problémes, mais n'est-ce pas la définition du génie ?

Même le terme de Naginata, nous renvoie à un monde écroulé, puisqu'il s'agit, la Naginata, de cette belle lame fixée sur un manche comme une halebarde.

Une arme terrible d'infanterie, plus que le katana, que je qualifierai à tort ou à raison de "romantique" et dont l'art est toujours pratiqué au Japon oû elle est considérée plutôt comme une arme de femmes .

Sic transit mundi...

Ceci dit comme indiqué en début de post, le fiston reprends le flambeau.

Comme il a l'air appliqué, sérieux et concentré sur son établi.

Lorsque je l'ai rencontré à Paris, il y a déjà un bout de temps, Yushio m'avait présenté un proto de plume extra, extra, extra... fine.

Une aiguille.

Plutôt raide comme la justice.

Pour ma part au bout du compte, je croius que je préfére définitivement les écritures fine, très fines, voire chirugicales.

Donc ça roule.

 

 

 

 

 

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dim.

04

mars

2012

La carpe ou le petit traité du Trésor Vivant.

Koi
Koi

J'avais envie de glisser quelques mots à propos de cette notion japonaise de Trésor Vivant, une dénomination, qui recouvre en fait la notion de "trésor national", c'est à dire depuis 1897, une liste d'objets, de lieux, voire de paysages, donc de l'immatériel, dont l'existence semble consubstantielle au Japon.


J'ai lu quelque part que cette liste ne comportait que 1082 pièces , dont seulement 252 objets d'art .


Il faut être attentif à la signification des choses, car s'esbaudir sur le fait que le Japon ou qui que ce soit d'autre, se mette à protéger quelque chose signifie que cette chose même a perdu quelque part de son ressort vital, qui lui permet de tenir debout toute seule.


Dans le même registre, on a mis en avant,dans les années 50, la notion de" trésor humain vivant", pour désigner un artiste porteur d'une telle valeur de savoir et de savoir faire, que son existence même releverait de la richesse patrimoniale d'une nation.


Immatériel...


Inorganique?


Savoir insaisissable par celui qui ne le posséde pas, que l'on ne

peut acheter et dont on ne peut déssaisir celui qui en est temporairement investi.


Les artistes laqueurs sont en première ligne parmi les artistes susceptibles de se voir attribuer cette distinction.

Pas forcément une bonne nouvelle, car celui qui s'en voit honoré l'est en général tout en fin de carrière ou de vie.


L'annonce de la distinction résonne un peu comme un ultime signal avant les enfers...

Parmi ces artistes de génie et précieux entre tous dans mon coeur fut Ogata Korin , le grand Maître du 17 eme siècle sur lequel je ne vais pas gloser aujourd'hui, mais dont je rappelle la grande influence qu'il exerce sur les laqueurs de Namiki, à travers divers iconographies et thèmes sur lesquels nous reviendrons forcément.


Il nous rappelle , pour ceux qui auraient perdu leur route, que les stylos Namiki sont des oeuvres d'art de premier ordre et surtout que l'on ne peut être laqueur sans être peintre et que la peinture comme l'écriture nous permet de communiquer plus surement avec le divin que n'importe quelle autre activité humaine, zazen excepté ( remarque particulière pour mon ami Tadahiro...).


Bon ...


Maintenant et à cette occasion j'ai envie de mettre mon petit grain de sel sur la question et c'est la raison pour laquelle je vous propose cette magnifique vision de cette carpe koï en levitation sur ce fond de laque noire roiro soupoudrée d'or nashiji.


Comme elle est calme et sereine dans sa belle livrée de cinabre sur ce fond noir angoissant d'eau putride .

Elle garde ses yeux bien ouverts , image de l'éveil,dans l'obscurité incohérente des passions.


La magie de l'artiste c'est de nous montrer quelque chose et ce quelque chose est vivant.

Mieux que vivant.

Objets inanimés avez-vous donc une âme?


Yes, Sir.


C'est évident dans ce travail de Michikami, que j'assure à cette occasion de mon soutien.

Cette oeuvre est un Trésor et ce trésor est vivant.

Pour vous faire plaisir, je vous rajoute en prime une jolie vue du capuchon de ce Shogun eye dropper, Poisson d'Or.


La noble bête a laissé la trace d'une apparition en surface à travers ce joli train d'ondes hélicoïdal réalisé dans le sens horaire, donc image du concret, en hiramaki-é d'or.


A ce sujet, ce Poisson d'Or est un des rares modèles de Namiki a étre réalisé en nashiji d'argent( ginji), ainsi qu'on peut le constater sur la photo dans l'espace reliant les deux carpes.

Par opposition et contraste le togigashi du haut de capuchon est en or (kinji).


Cette configuration technique est peu fréquente à cause de l'oxydation se produisant entre le mordant du rhus vernicifera et l'argent matière d'ailleurs déjà constatable sur certains modèles.

Ici le laqueur a pris tous les risques au nom de la beauté.


Ainsi, le sommet du capuchon, non visible sur les photos malheureusement, est réallisé en à - plat d'argent massif illusioniste du plus bel effet, puisqu'il représente l'eau vue de notre position d'humain et restant impénétrable à notre regard par l'effet de la refraction de la lumière.


Cet à - plat a déjà tendance à s'oxyder sur certains exemplaires comme j'ai pu le constater.



Peu importe.


Que c'est bien senti de la part de l'artiste, qui a su penser à tout et à nous proposer une mulitude de points de vue non seulement dans le respect de l'oeuvre du peintre dont il s'inspire et que j'identifie comme Hokkusai,mais encore en la complétant d'une manière totalement inattendue.L'esprit, le souffle et le mouvement comme l'illustre entre autres ce ponçage trop prononcé à dessein par le laqueur et produisant cet effet ondulatoire sur les écailles ventrales de l'animal.


Du vrai , du vivant.


Du côté du symbôle , toujours avoir la Chine en tête, avec la présence des deux carpes sur le capuchon, ce qui évoque la liberté du Bouddha dans l'espace et dans le temps.


Cependant, pour l'aspect profane d'un double sens , dont sont friands les insulaires, par ailleurs passés maîtres en subversion et grivoiseries en tous genres, la présence des deux carpes relate la passion amoureuse débridée de deux hommes pour la même femme.


Beaucoup de chaleur dans l'eau froide en vérité.


Les chinois,pour leur part et plus prudement,voire pudiquement, nomment cette composition "de l'or et du jade plein la maison".

Quand je vous disais qu'il fallait chercher le trésor dans l'oeuvre !

D'autres interprétations tout aussi pertinentes et complémentaires coexistent et nous les verrons ensemble lors d'un prochain post.


En attendant, bonne semaine et à Ciao.

 

 

 

 

 

 

KOÏ
KOÏ
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ven.

17

févr.

2012

Hokusai et le mystère du poisson muet.

Zebrasoma Veliferum
Zebrasoma Veliferum

Le mystère du poisson muet est-il enfin percé ?

 

Ah, que voici un bel oublié de la ligne Yukari de Namiki !


Le fabricant le nommait "Poisson Tropical" lors de sa courte carrière, car c'est encore un produit , qui n'a jamais vraiment réussi à trouver son public.


Peut-être parcequ'il semblait trop sorti directement de son aquarium comme un lactaire d'animalerie de supermarché.

Pourtant le thème des poissons est des plus présents dans les arts de l'Asie et donc dans les transpositions qu'en ont fait les laqueurs de Namiki.


Ainsi , on se souvient de l'extraordinaire "Same", le grand requin blanc retenu pour une série limitée inoubliable et dont je reparlerai.

Ou encore des muliples variations sur le thème de la carpe, précieuse entre toutes au coeur des bouddhistes, mais pas d'eux seuls.


En vérité, lorsque ce modèle est sorti, on ne s'est pas battu pour l'acquérir et je ne pense pas qu'il ait été produit à plus de quelques dizaines de pièces.


La qualité du travail n'était pas à remettre en cause , loin de là.

En effet, il s'agit comme chaque fois que le laqueur se fixe une très haute exigence qualitative, d'un travail entièrement à plat dit Togigashi maki-é, sur lequel  un magnifique travail de poncage fait surgir l'image de sa gangue de laque noire oû elle semblait inatteignable.


Comme pour tout ce qui ne se livre pas spontanément, il faut faire un effort pour pénétrer dans les détails .

Mais un effort récompensé par une qualité exceptionnelle de rendu des détails des marbrures alternées d'or et de laque bleue de ceruléum.


Ici tout est dans la subtilité, l'immobilité pétrifiée comme un non - agir , qui n'est pourtant pas une absence d'action.

C'est sans doute cette absence d'émotion, qui a nui à son succès commercial.


En fait, on n'avait rien à dire et notre poisson chirurgien n'avait rien à déclarer non plus.

Perdu dans sa vision intérieure, il ne nous regardait pas.

Il était et c'est tout.


Inquiétante image même réchauffée par la belle association de l'or et du bleu encadrée par la compositon de plantes aquatiques aux tons de cinabre orangé comme un rouge de cadmium et qui donnent un surprenant côté automnal à la flore sous-marine.


Pour couronner le tout il nous était refusé pour cette peinture, toute référence iconographique à laquelle notre raison aurait bien voulu se raccrocher pour "cibler" mentalement ce spectre accroché dans le vide de cette eau translucide, qui se fait oublier, mais qui est quand même si présente, même si on ne la voit pas.


Pour ma part je suis à peu près certain qu'il s'agit d'un extrait des carnets de croquis, la manga, de Hokkusai, ce vieux fou de peinture.


Sa marque et son style sont vraiment présents pour celui, qui veut bien ouvrir les yeux et c'est justement ce que nous propose l'artiste, qui cherche à focaliser notre esprit sur l'oeil de la bête, un oeil qui ne cille pas , qui ne se referme jamais même lorsqu'il rêve.


Mais un rêve loin de l'hypnose d'insensibilité antalgique ou des paradis artificiels, rien qu'une présence de vérité sans affects,sans l'aide de la moindre compensation, attentive à dissiper les illusions perçues comme des ombres déformées par les organes des sens.


On se rends compte soudain, que c'était beaucoup pour nous, comme une limite à notre soif d'illimité.


Un rappel instinctif à la sagesse qui nous dit qu'il est dangereux pour ce qui est limité de cotoyer ce qui n'en a pas.

Finalement qu'est-ce qu'il cause ce poisson !


A bientôt pour une prochaine exploration des abysses.

 

 

 

 

 

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mer.

04

janv.

2012

Connaissez-vous l'aigle chauve ?

 

 

Puisque l'année commence, j'ai pensé qu'il serait bon d'utiliser l'image protectrice de l'aigle pour débuter sous de bons auspices, illustrée ici par une série limitée de Namiki, pondue en 2000 et représentant un aigle chauve...symbôle des Etats Unis d'Amérique !

 

Comme quoi, si on veut préserver sa culture...

 

Enfin bon , on voit bien qu'il s'agit d'un théme de circonstance et , pour une série limitée , il fut produit à 900 exemplaires, ce qui fait qu'il a été beaucoup plus fabriqué que d'autres modèles du catalogue standard Namiki, qui eux n'ont pas eu nécessairement le même succés.

 

Du point de vue technique, c'est un joli travail, moins au niveau de la représentation esthétique de l'oiseau en question, que je trouve sans caractére , mais plutôt pour les détails de réalisation du plumage en hira-maki-é et du superbe travail nashiji, c'est à dire le saupoudrage de grains d'or entre différentes couches de laque transparent.

 

Notez au passage que le "blanc " de la tête probablement réalisé en pigments"chimiques", est assez bien réussi; 12 ans après, il ne s'est pas altéré .

 

Réalisé sur un corps de Yukari, cette oeuvre ne permet jamais de voir l'aigle d'un seul tenant, soit on voit sa tête, soit son corps, comme s'il tentait de se mordre la queue.

 

Ce qui fait que l'image manque d'ampleur et de majesté.

 

C'est dommage, car il y avait d'autres possibilités de tirer un meilleur parti de la belle image de Ying, l'aigle en chinois , Taka en japonais (terme illustrant plus souvent le faucon).

 

Peut-être que l'artiste ne voulait pas trop en faire à propos de l'Amérique, qui sait ?

 

Parceque l'aigle posséde une belle qualité dans la symbolique sino-japonaise oû il est vu bien sûr comme image de la force, mais surtout de l'héroîsme, la première syllabe étant homophone de "héros".

 

L'aigle est l'attribut du combattant solitaire, entre ombre et lumière.

 

Ses forces sont donc limitées et se rapportent à l'exploit et pas nécessairement à la victoire.

 

Voyons le plutôt comme en peinture , associé au pin, il incarne les meilleurs voeux que l'on puisse adresser à un vieil homme:

 

"Qu'il soit fort comme l'aigle et vieillisse comme le pin".

 

Réminiscence probable du chamanisme sibérien enfoui sous quelques strates de  taoïsme.

 

En passant je constate qu'il est proposé à 2800 E sur E-Bay.

Belle plus value .

 

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mer.

21

déc.

2011

Pour les fêtes soyez Tabane-noshi.

 

 

Bon ,ce matin , en me levant je me suis dis qu'il fallait éclaircir un peu la situation symbolique de ce nouveau motif de Namiki, qui réponds au doux nom de Japanese wrapper.

 

Comme c'est mignon!

 

Japanese wrapper égal papier d'emballage.

 

Ma foi , c'est vrai que c'est pas faux, mais pas très glamour comme d'habitude.

 

Bien sûr vous êtes habitués depuis mon post sur le "canard , qui est un coq" aux caprices des traductions made in Japan.

Mais on ne va pas gober ça , n'est-ce pas ?

 

En effet, comme je vous l'ai rappelé de nombreuses fois, les décors des stylos Namiki sont en fait des "amulettes", des objets aux fins magiques , mais pas très mystérieuses, destinées à vous protéger en conscience ou à votre insu de dangers menaçant votre corps ou votre esprit.

 

Propiatoires ?

 

Yes !

 

Alors d'un seul coup , on ne comprends plus rien au choix de ce motif de papier d'emballage, qui protége de quoi ?

 

D'un cadeau empoisonné ?

 

Mais non!

 

Allumons un peu nos lanternes, pour nous rendre loin, très loin dans le passé d'un Japon, pour sûr vraiment mystérieux.

 

Un Japon d'avant le Bouddhisme, un Japon juste après la création du monde.

 

Celui de la nature et des esprits bienveillants ,de la vie légére et fantasque, fragile ,mais aussi d'autres esprits ceux là bien malveillants voire  carrément meurtriers qui l'habitent depuis que les pensées de l'homme ont pris la coupable décision de nommer les choses, donc de les animer...

 

Dans ce monde de rêve, on peut tout faire comme rencontres, des bonnes et des moins bonnes...

 

Comme les souffles lourds des Guai en chinois ou Oni en japonais.

Esprits affamés...

 

En manque de vie.

 

Que faire pour s'en protéger?

 

Bien sûr, il faut offrir des sacrifices adéquats et dans ce cas la pratique Shinto recommandait d'offrir ces fameux noshis, qui sont en fait des abalone, vous savez le fameux aogai, coquillage de nacre bleue-verte, qui orne les plus belles réalisations laquées.

Les reflets du nacre irridiant la lumière dans toutes les directions trompent les démons vous rendant en quelque sorte invisible.

 

Vous riez ?

 

Mais pourtant c'est exactement ce que fit Persée avec le bouclier d'Athéna, renvoyant sa propre image à la Méduse.

 

Dans une évolution comparable, qui a fait progressivement passer le sacrifice à une évocation symbolique, remplaçant les victimes vivantes par des images chargées de sens, les noshis d'abalone ont été transposés sous forme  d'images peintes sur papier, puis comme il s'agit d'offrandes, ils se sont mis sous forme de "rubans" à accompagner les cadeaux, que l'on souhaite bénéfiques.

 

C'est donc cette brassée de rubans ou Tabane Noshi, qu'il faut voir comme des offrandes destinées aux kamis,que l'on découvre sur le corps de ce nouveau Yukari .

 

Notez aussi que ce motif de Tabane Noshi se retrouve également sur les kimonos de mariage .

 

Pour finir,il me semble que le choix de ce thème de Noshi confirme une inspiration renouvellée dans les classiques de l'impression des motifs de kimonos anciens, comme l'est aussi le décor du Golden Rose, la réçente série limitée de Namiki.

 

Ce qui n'a rien de choquant , bien au contraire, si on se souvient de Korin, un autre peintre et laqueur formé au travail des sérigraphies sur tissus etc.

 

Voilà , je crois avoir bien travaillé aujourd'hui .

 

Il fait beau et je vais faire un tour sur La Croisette, mais je rajouterai bientôt un commentaire sur le travail purement maki-é de ce stylo.

Ciao.

 

 

 

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jeu.

08

déc.

2011

Connaissez-vous Risu ?

Risu
Risu

 

 

Hier,alors que je me promenais à Juan les Pins, oui , vous savez dans le parc oû se tient le fameux festival de Jazz, voilà que Risu se signale à mon attention.

 

Le parc fourmille d'écureuils pas farouches pour deux sous.

Ils se présentent hardiment à vous afin de quémander quelques friandises , si vous en avez .

 

Et l'écureul , c'est justement le motif d'un Yukari Royale , complémentaire du Fukuro de mon dernier post.

 

Je me suis dit qu'il fallait combler cet oubli, dont acte.

 

Risu fait partie d'un dyptique avec Fukuro , toujours réalisé par le même artiste en technique Chin-Kin.

 

Vous noterez, bien sûr le réalisme de l'attitude de l'écureuil, comme figé et surpris, en attente , mais prêt à s'enfuir à la moindre alarme.

Là encore la technique de gravure au burin permet d'exprimer chaque détail criant de vérité.

 

Précision du détail, observation naturaliste, même si le thème manque un peu de poésie .

 

C'est parfait, mais en même temps, on voit bien que la technique du Chin-kin, ne pourra jamais concurrencer le maki-é,en tant qu'expression artistique absolue.

 

Ici on atteint la limite de quelque chose.

 

Un peu comme les cabinets de gravures occidentales et les  merveilles qu'ils abritent ne peuvent prétendre , sanguines, grisailles ou camaïeux réunis, à la même appréciation que la peinture de chevalet.

 

C'est pour celà, que le Chin-Kin est considéré comme une expression mineure par les amateurs d'art du laque.

 

Mais ne gâchons pas notre plaisir avec ce que  qui reste un excellent travail.

 

Bien vivante et espiègle, la bestiole en Asie est assimilée au rat, Süng-shu, pour les chinois, Risu pour les japonais, qui le désignent comme le "rat des pins".

 

Le thème de l'écureul est récurrent dans la peinture chinoise et japonaise, paraît-il, mais moi je ne connais sa présence qu'à travers Ming Yuan Chuang (Dynastie Song).

 

Au Japon, on noterait les gravures de Hidari Jingoro le représentant au templke Zuganji à Matsushima, mais je les connais pas.

 

Hidari , par contre , je le connais et nous avons évoqué quelque chose de son oeuvre à travers les différents posts sur Toki, que je compléterait peut-être pour signaler l'artiste.

 

Côté pratique, retenez que la chair de l'écureuil est réputée pour la fertilité qu'elle est censée transmettre à celui qui la consomme et comme par ailleurs l'écureuil est toujours associé à la vigne et au vin, voilà un thème de menu de réveillon, qui en vaut bien un autre.

 

                                                            A bientôt.

 

 

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lun.

14

nov.

2011

Connaissez-vous fukuro ?

Fuku
Fuku

 

Fukuro, la chouette, le hibou, mal endormi ou mal révéillé, c'est toujours un peu cette impression que nous donne ce nocturne animal lorsqu'on y pense.

 

Car, on y pense plus qu'on ne la voit, la chouette et pour ce stylo Namiki, c'est la même chose.

 

Messagère de la mort pour les chinois, ce chouette Yukari Royale constitue un des volets d'un drame en 5 actes,ou plutôt en 5 oeuvres signées Shouji Michikami, ultime chant d'un artiste qui n'a réalisé que quelques  décors pour Namiki, dont le fameux Kiji no Sakura, le premier stylo Namiki réalisé en technique gravée chinkin sur fond roiro.

 

C'est donc un modèle rare produit à quelques dizaines d'exemplaires seulement.

 

La disparition de l'artiste nous laisse un peu orphelins, même si son travail lui survit et si la marque japonaise a su assurer une relève très appréciée avec la série des Tigre et Pivoine.

 

Traditionnellement l'image de la chouette, en Chine est un mauvais présage, son hululement répondant en chinois à la douce mélopée, qui vous glace l'échine et que nous traduirions par "creuse ta tombe" !

 

Hou-Hou, Hou-Hou !

 

Au Japon, avec l'art consommé des iliens pour se distinguer, on lui donne à la fois le même caractère psychopompe que les chinois, en liaison avec le monde des morts, espace des âmes lourdes résiduelles, mais aussi un effet poétique apprécié des esthètes lorsqu'il est associé à la lune, comme vous pouvez le constater sur la deuxième photo et que l'on pourrait rapprocher du travail de Bunki.

 

Admirez au passage la finesse et la précision technique dans l'évanescence de ce croissant de lune et ces cryptomères enneigés, plus vrais que nature tout en restant  comme suggérés .

 

Dans ce cas la poésie l'emporte et le blanchit, ce bel oiseau, de tous ce que certains auteurs nomment ses péchés.

 

Péchés ?

 

Pour pécher, il faut avoir la conscience et la pauvre chouette maintenant que nous l'avons affublée de la capacité symbolique d'explorer les ténêbres de l'inconscient ne peut plus nous raconter que si elle a mangé ses parents, c'était par inadvertance.

 

Hé oui, comme le coucou, la chouette ne se priverait pas de dévorer ses géniteurs et c'est pour cela qu'elle est l'image de l'ingratitude filiale, pêché absolu .

 

Pour vous consoler de tant de cruauté vous n'oublierez pas certainement de noter dans la racine de fukuro, la chouette en japonais  la présence du caractère fuku, qui signifie : bonheur .

 

PS : relisant ce texte en 2019, je réalise à quel point, vouloir faire passer la gravure Shin-Kin pour l'égal du Maki-è, est une vraie forfaiture artistique, pour ne pas dire plus...

C'est mettre Jacques Callot sur le même pied que Nicolas Poussin.

Lorsqu'il n'y aura plus de peintre de talent , chez Namiki, tous les stylos seront gravés en Shin-Kin, qui est une technique beaucoup moins élaborée.

 

 

 

 

 

 

 

Fukuro sous la lune
Fukuro sous la lune
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jeu.

10

nov.

2011

Le cha.os selon Stallone

Le Chaos
Le Chaos

 

Avec la tempête, qui a sévi sur la Côte, j'ai pris du retard dans la présentation au public de la nouveauté de la semaine en provenance de Montegrappa et j'ai déjà lu des commentaires sur différents forums à ce sujet, en général mal accueillis des puristes.

 

Cris d'horreur et rappels au bon goût, voire au rêglement, je vous en passe le détail pour cette édition limitée disponible en rollers et plumes, version argent massif pour mille pièces et cent en or massif.

 

Pour ma part, je trouve une fois encore, qu'il est bon d'encourager ceux qui se cassent la binette pour nous épater dans un monde trop formaté.

 

Surtout que Sylvester ne manque pas de s'appuyer sur un solide substrat artistique puisqu'il s'inspire de Dürer (la danse macabre ?) et Pollaiolo.

 

La vision de la mort selon Stallone ?

 

Pas sûr que ce soit celle de Dante, mais quand même ces vanités, têtes de mort , sabre , serpent et  tibias me font plutôt penser à un emblème de Rackham le Rouge, rempilant dans les Forces Spéciales , bref des souvenirs épiques d'une autre vie de l'acteur.

 

Malgré ce déploiement de kitsch et de hard, je ne puis m'empêcher de trouver l'ensemble rigolo et sympa.

 

Bien sûr ce n'est pas la plume de tout le monde, mais c'est justement pour ça que c'est intéressant.

 

Bref, un vrai stylo de fin du monde et puisqu'on est en plein délire, il me semble plaisant d'imaginer le Stallone de la photo, comme gardien non pas d'un paradis, mais des Portes de l'Enfer, vrai  sphringe (oui, celui d'Oedipe), version Club privé, avec carte de membre obligatoire.

 

Il nous regarde, prêt à nous renvoyer au néant si nous ne répondons pas à sa question.

 

"Qui a crée le Chaos ?"...

 

Ne manquez pas de répondre:

"Mais, c'est vous, évidement, Sylvester".

 

Vous serez alors heureux de pénétrer en Enfer, car l'Enfer a l'avantage rassurant d'être un lieu familier, sans mauvaises surprises.

 

A l'inverse de l'Art, de de la Fantaisie.

 

 

 

 

Brrr!!!
Brrr!!!
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mer.

09

nov.

2011

Connaissez-vous U ?

U le cormorant
U le cormorant

 

Quand on me demandera ce que nous apporté le G 20 à Cannes, je crois que je répondrai spontanément : la pluie !

 

Dieu, que d'eau sur la terre et la mer démontée.

 

Dans l'esprit très concret de s'adapter aux circonstances, il est logique de se chercher un allié, voire un protecteur capable de vous aider à surmonter la crise.

 

C'est ce que les hommes ont fait de tous temps et c'est une recette, qui garde toute sa pertinence.

 

Comme toute la région est inondée, je m'intéresse donc à un spécialiste , le cormorant,  à travers ce modèle yukari de Namiki, qui n'est plus fabriqué aujourd'hui.

 

U, c'est le nom du cormorant au Japon.

 

En Occident, U est souvent considéré comme un fléau par les pêcheurs à la ligne.

 

En Asie,au contraire et  depuis des temps immémoriaux U est l'incarnation même de l' animal utile, qui travaille dur pour son maître et fait partie, selon les chroniques japonaises anciennes du Kojiki, des deux premiers animaux apprivoisés par l'homme avec le cheval.

 

Il aurait même sauvé de la famines les troupes affamées de l'empereur Jimmu, le souverain primordial et il est honoré à ce titre.

 

Mazette, quel seigneur des airs et des eaux ce U !

 

Dans les temps anciens, pêcher au cormorant était également  considéré comme une preuve d'élégance voire de romantisme.

 

En fait et j'ai pu le constater de mes yeux en Chine, c'est du boulot pour le maître comme pour la bête, qui se pratique en eaux calmes sur un frêle radeau de bambous.

 

On attire les poissons en surface avec un brasero et la bête gloutonne rapporte sa proie sans l'avaler grâce à la bague, qui lui serre le cou.

 

Puis il faut lui faire déglutir le poisson sans finir à l'eau, ce qui n'est pas gagné d'avance.

 

Le pêcheur sourit avec l'air de vous dire : "c'est bien mieux lorsque c'est difficile".

 

Dans la nuit noire, sous les flammes du brasero, ne manquez pas alors de réciter  ces vers, que tout le monde connaît et qui prennent alors toute leur saveur :

 

Cormorant, toi, qui explore les profondeurs du néant

Ramène mon âme

A la lumière.

 

Pas mal pour un oiseau, qui sent si fort le poisson !

 

Quant au stylo Namiki, c'est une réalisation , que j'ai toujours apprécié et qui se situe dans la même lignée que le pigeon de Yoritomo, à savoir un excellent travail togigashi maki-è, laissant apparaître des détails d'une grande finesse dans un fondu d'ensemble de toute beauté.

 

Soyez attentif au plumage et cette déclinaison de teintes qui semble comme illuminée par le crépuscule.

 

A ce sujet, notez également qu'il existe de nombreuses variantes dans le bleu, qui en font à chaque fois un objet unique.

 

Pour finir sur une note pratique, je vous indique à vous tous , amateurs de poisson cru,  que invoquer  la protection du cormorant est un remède souverain, contre les arrêtes de poisson coincée au fonde de la gorge.

 

La prochaine fois que cela se produira, pendant qu'on cherchera , aux urgences, à l'extraire délicatement de votre larynx, ne manquez pas de réciter le fameux "U no nodoro" japonais, qui signifie :

 

"puisse-je avoir moi aussi la gorge profonde du cormorant, afin d'avaler sans encombre".

 

Bon appétit .

 

 

 

U
U
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ven.

04

nov.

2011

Le pigeon de Yoritomo

 

Partant du principe, que lorsque les doutes sur l'avenir obscurcissent d'un voile impénétrable toute projection sur un futur inimaginable, il faut savoir revenir vers les fondamentaux,       il m'a semblé opportun de vous parler d'un Namiki de la série Yukari, qui me semble à la fois être un  décors très abouti et porteur d'une symbolique de circonstance dans ce monde très agité.

 

Très agité ?

 Oui, mais ce n'est pas la première fois et à la réflexion ,vous vous dites que nos ancêtres en ont connu bien d'autre pour aboutir à nous remettre en mains propres cet espace, qui vaut ce qu'il vaut, mais qui à l'avantage d'exister, par opposition à tous ceux dont nous rêvons , mais qui ont l'inconvenient de ne pas être à notre disposition et  dont nous avons momentanément , de ce monde, qui existe,la gestion.

 Je ne vous parle pas de la responsabilité, qui , elle , est éternelle, mais qui , comme disent les contempteurs du Tahagahata, ne dure qu'un certain temps , comme toutes les éternités ayant épuisé leur énergie avant de se dissoudre et de passer à autre chose...

 C'est comme ça.

 Alors ce beau stylo illustrant ce magnifique pigeon porte-t-il un message de paix, que l'on agiterait comme un hochet propiatoire ?

 En fait oui... et non !

 En effet, le pigeon, la colombe, est l'image d'Hachiman, le dieu de la guerre, ce qui n'est pas tout à fait l'idée que nous nous faisons de la mission terrestre de ce volatile dédié à la paix.

 Pourtant, lorsque l'on se balade dans les temples de la période post-Kamakura,  de l'Archipel, force est de constater que Hachiman est toujours associé à Kannon,Avalokiteshvara, Bouddha de la compassion ,notre  avatar préféré.

 Cet apparent paradoxe est à la mesure de la pensée religieuse japonaise balançant sans trêve ni repos  entre les deux pôles du shintoisme et du bouddhisme dans un mouvement, qui lui procure cet équilibre inattendu dans le déséquilibre, qui nous surprend et nous émerveille .

 Je dis mouvement, comme on parlerait d'un balancier à la recherche non pas d'une synthèse, mais d'un efficace, suivant le principe que "si ça marche, c'est que c'est vrai".

 Pour tout vous dire, si Hachiman est le dieu de la guerre, ce n'est pas nécessairement qu'il aime les vainqueurs, mais c'est surtout qu'il nous protège de la guerre, ce qui n'est évidement pas la même chose et si nous en sommes arrivés là, c'est en partie la faute de Yoritomo.

 Yoritomo ?

 Oui, vous vous en souvenez, ce fut le premier Shogun au 12 eme siècle en pleine féodalité et d'ailleurs en pleine bagarre entre son clan , les Minamoto et leurs rivaux et apparentés les Taira ou Heike.

 Yoritomo fut le grand "pacificateur" de la période intermédiaire marquée par les grandes révoltes, qui aboutiront à la guerre du Gempei et à l'effacement de l'Empereur.

 Mais pour en arriver là, ça ne s'est pas fait tout seul et en matière de vents contraires aparement opposés à son destin Yoritomo était un expert.

 Enfant,il n'avait dû la vie qu'à la clémence , fort peu perspicace, de  Kyomori, mais avait subi l'exil , tandis que son demi-frère , le futur Yoshitsune était contraint d'entrer dans les ordres, là encore une très mauvaise idée...

 Je vous passe les péripéties, mais revenons à cette illustration de la colombe.

A l'issue de la bataille  de Ishibashiyama ,désastreuse comme un référendum grec, voilà notre Yoritomo isolé poursuivi par les Taira.

 Harcelé par la meute acharnée de ses poursuivants ,la poursuite étant un acte majeur de l'art de la guerre au Japon ,  il se refugie dans un vallon, puis dans le feuillage d'un arbre ,ultime refuge oû la sagacité de Kajiwara Kagetoki va le découvrir, quand soudain l'envol brutal de deux colombes à l'autre bout du vallon détourne l'attention des reîtres et lui permet de s'enfuir.

En reconnaissance Yoritomo, lui-même bouddhiste décide d'associer l'image de la guerre et de la compassion au sein des mêmes temples.

 Voilà l'histoire.

 C'est tout ?

 Non ,car sinon ce serait trop simple et ne releverait que de la dualité.

 En effet , un petit indice nous révèle un sens caché, discret , mais majeur.

 Il s'agit de la présence de deux kakis, en japonais dans le texte.

Ces jolis fruits mordorés qu'apprécient tant les chinois et qui donne un éclairage complémentaire.

 Pourquoi ?

 Parce que notre Hachiman en question offre à la colombe un perchoir bien singulier.

 Son épée.

 Mais pas n'importe quelle épée.

Rien à voir à ces élégants katana joliment incurvés.

 Non , rien à voir.

 Il s'agit de l'épée chinoise traditionnelle, celle qui fait partie des trois trésors, droite et à deux tranchants.

 Cette présence nous indique qu'il faut se référer à une signification symbolique chinoise pour bien comprendre le message, car la présence de deux kakis est un présage de réussite en Chine.

 Kaki se prononçant comme "tout va bien", même s'il s'écrit diffèremment.

 Le sens final est donc comme voilé par la dualité facile à comprendre, du bien et du mal , alors qu'il faut bien sûr capter que la paix, objectif final de la guerre et de la victoire n'est donnée qu'à ceux qui n'en ont pas peur.

 De la paix.

 Tant de réalisme vous fait froid dans le dos ?

 Consolez vous en appréciant la subtilité de ce décor en Togigashi.

Je me permet d'ajouter que les exemplaires réalisés sur cette série "Pigeons et kakis", retirés du catalogue Namiki, sont particulièrement bien réalisés bénéficiant d'un ponçage d'une qualité exceptionnelle, ainsi que le montre bien la photo.

 Ils méritent une place dans votre collection.

 Vous noterez , au passage , que le graphisme est incroyablement moderne avec un détail des ailes, qui m'a fait penser à Fernand Leger.

 Mais ça , je suis incapable d'expliquer pourquoi.

 

 

 

 

 

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ven.

21

oct.

2011

Connaissez-vous la rumeur venue de Singapour ?

Yukari Royale, les nouveautés.
Yukari Royale, les nouveautés.

 

 

La rumeur enfle depuis Singapour et je ne puis m'empêcher de mettre en ligne cette info trouvée sur le site de House of Pens, qui nous annonce l'arrivée de deux nouveaux motifs dans la série Yukari Royale.

 

Miam, ça a l'air beau...

 

Sur le premier, un motif de chrysanthèmes , Kiku, comme posés sur la surface d'une eau calme,  avec une belle opposition entre le capuchon d'argent Ginji et la base en or saupoudré  Kinji .

 

L'autre modèle,  représenterait un "emballage" traditionnel.

 

Un cadeau dans le cadeau ?

 

Beau travail de nashiji sur la base et le capuchon.

 

Dans les deux cas notez que les clips sont laqués et décorés.

 

Je présume que d'autres photos seront disponibles rapidement et je vous les communiquerai.

 

Bonne journée à tous et ... BanzaÏ !!!

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ven.

07

oct.

2011

Connaissez-vous le Namiki Golden Rose?

Golden Rose
Golden Rose

 

Comme chaque année, Namiki nous propose son édition limitée , elle se nomme "La rose d'or", construite sur une base de Yukari Royale et produite à 150 exemplaire.

 

Elle sera disponible prochainement à la vente au prix de 9900 E.

 

Ce n'est pas la première fois que Namiki utilise ce module pour une édition limitée.

 

Vous vous souvenez certainement du fabuleux "Paon" ou encore du "Namatzu".

 

Ce dernier n'ayant pas eu tout le succès qu'il méritait, sans doute à cause du motif choisi , celui du poisson-chat , moins parlant et moins romantique qu'un thème ukiyo-é par exemple.

 

Je sens donc un goût de revanche dans ce stylo issu du talent de Sato Yutaka, illustré en plein travail par la photo en tête de l'article.

 

Comme d'habitude avec la marque le document servant à la promotion de lancement n'est pas très glamour, mais comme je n'ai pas eu l'occasion d'effectuer mes propres clichés, il faudra vous en contenter.

 

Ce qui fait l'originalité du travail de Sato sur ce stylo, c'est l'utilisation massive du décor d'or saupoudré, donnant l'illusion d'un corps en or massif, kinji.

 

Pour ce faire, il emploierait près de 0,8 g d'or, déployé selon les techniques taka ( en relief ) et togigashi (entièrement à plat ), ce qui est une belle performance.

 

Les feuilles sont en raden ou nacre grise, travail difficile.

 

Bon.

 

Personnellement et sous réserve de l'avoir en main un de ces quatre matins, j'avoue rester un peu froid, malgré la magnificence de l'or.

 

J'entends déjà les commentaires des jansénistes de service :

"Ouais, c'est trop chargé ! "

 

Ce n'est pas ici que je situe ma critique.

 

Autant le "Setsugekka" de Michikami, avait touché mon âme d'éternel amoureux, souvenez-vous des vers de Bo-Ju-Yi:

"Que ce soit lune , neige ou fleur, c'est toujours à toi que je pense".

Que c'est beau ...

 

Ici malheureusement, je ne sens pas la force vitale faire vibrer mon coeur.

 

Pourtant la rose reste la fleur de l'amour par excellence.

 

Ce qui me gêne quelque part, c'est de ne pas ressentir pas ce motif comme un motif très, comment dire ..." japonais".

 

Je me trompe peut-être.

 

On se souvient en effet, que les relations entre la Chine, donc le Japon et la Perse, pays de la rose et d'Omar Kahyam, sont très anciennes (le bleu de cobalt).

 

Est-ce un thème importé, qui aurait fait souche ?

 

Il aurait fallu que j'en parle à Ernest Fenellosa et Lafcadio Hearn

 

Pour ma part, quand j'associe la rose au Japon ,c'est bien sûr, comme vous, que je pense au camélia, la vraie rose du Japon, soit dit en passant.

 

C'est d'ailleurs ce motif que j'aurais choisi si on m'avait demandé mon avis...

 

Et puis le camélia, c'est aussi bien entendu toute l'ouverture sur le monde magique du thé (camélia sinensis), en feuille, en poudre, noir, vert,  ambré sous toutes ses formes et saveurs.

 

C'était un thème à travailler, objet d'une recherche iconographique, qui aurait pu être passionnante.

 

Ici j'ai du mal à comprendre d'ou vient ce motif de brocart.

 

Je n'ose pas encore dire que je suis déçu, car la beauté de l'or est toujours un grand moment d'émotion et la qualité du travail de Sato peut produire son effet lorsqu'on peut observer en live la finesse du travail togigashi at du taka maki-é.

 

Par delà cette création, je ne puis m'empêcher de me demande si la transition entre Yoshida et Michikami s'est faite sans heurts...

 

Quelque chose me dit que l'Académie Kokokai, qui fait la force et la continuité stylistique des stylos Namiki doit vrombir de sourds complots entre les tenants des différentes écoles artistiques qui la composent.

 

Le combat des anciens contre les ancêtres en quelque sorte...

 

Voir à ce sujet l'article sur le blog traitant du sujet et titré" l'ukiyo-é fait son cinéma" ou mieux visionnez le film "Outamaro et ses 5 femmes".

 

C'est celà aussi la difficulté liée à la sortie d'une édition limitée annuelle sensée à chaque fois être plus belle que la précédente.

 

Parfois la magie opère, parfois elle n'opère pas.

 

Donc à suivre...

 

 

 

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mar.

20

sept.

2011

Montegrappa:Chypre le Cinquantième anniversaire.

Chypre
Chypre

 

Je vous communique les dernière nouvelles de Montegrappa, à travers cette édition limitée dédiée au cinquantième anniversaire de la République de Chypre.

 

Ce confeti de l'Empire britannique, accessoirement , au terme d'une longue histoire mouvementée, membre de l'Union Européenne , se signale à notre attention grâce à l'initiative de la société Vassos Eliades, en association avec Montegrappa pour une série limitée de 50 pièces.

 

La réalisation, que je n'ai pas encore eu le plaisir d'essayer semble de belle facture avec ce décor de mouflon en filegree d'argent sur fond de résine ( celluloide ? ) bleue.

 

Alors que l'été se retire, c'est vrai que ce stylo a tout pour nous donner un goût de nostalgie de vacances , baignades et criques perdues sur la côte sauvage d'une île enchanteresse.

 

Perso, je le trouve très chouette ce modèle à piston, son aspect baroque peut sembler un peu trop chargé pour le moine cistercien, qui sommeille en vous, pour ma part , je trouve au contraire qu'il détonne agréablement dans le morne paysage des stylos trop formatés, les seuls qui se vendent malheureusement.

 

Alors, baroque contre design ?

Faites votre choix.

Le mien est fait.

 

 

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ven.

02

sept.

2011

La suite, c'est le rankakku !

Namiki Tsuru, la grue.
Namiki Tsuru, la grue.

 

 

Depuis hier, nous voici bien lancés sur la piste de l'introuvable pigment blanc.

 

Dur, dur, comme me le faisait remarquer récemment le capitaine Achab, dont les avis font autorité en  matière de recherche du blanc.

 

Qu'il est beau, mais qu'il est difficile à stabiliser ce symbole de la non-couleur.

 

Nous avons compris hier, que l'urushiol, le principe actif de la peinture au laque, n'est pas compatible en émulsion avec les bases ou alcali, ce qui est malheureusement la caractéristique des blanc à base de carbonate de plomb , PbCO3 , sous la forme naturelle ou élaborés par le procédé traditionnel et ô combien toxique de l'oxydation des barres de plomb par le vinaigre.

 

Alors que faire ?

 

Quand on ne peut obtenir directement l'effet souhaité, on peut élaborer une stratégie indirecte, comme celle du trompe l'oeil.
Sur le blog , je vous avais montré une réalisation sur la base du Yukari Royale représentant une aigrette.

 

Son plumage , effectivement blanc vous fait dire : mais oû est le problème ?

 

Si vous regardez attentivement la nuance de blanc et mieux si vous mirez à la loupe, vous constatez immédiatement que le rendu optique provient d'une superposition d'argent et de blanc gris-jaunatre.

 

La superposition est entamée par un ponçage en surface , qui laisse apparaître le substrat d'argent.

 

Les longueurs d'onde des deux couleurs en se "superposant" donnent un sentiment de blanc pour l'oeil.

 

Capté ?

 

Ceci dit le résultat ne donne pas un blanc suffisamment intense pour certains effets incontournables de la peinture au laque comme le plumage de Tsuru ou de Toki, notre grue sacrée ou de notre ibis toki.

 

Pureté, quand tu nous tiens...

 

N'oublions jamais que le "Ki" de maki-é, s'apparente à la racine chinoise signifiant justement "pur", voire transparent.

 

Mais revenons à notre petit blanc.

 

C'est souvent ,lorsque la complexité des impasses rends la situation désespérée, que la solution s'impose d'elle-même.

 

Comme pour Chistophe Colomb la réponse était dans l'oeuf, ou plutôt dans la coquille.
Car oû trouver un pigment blanc inaltérable disponible aisément dans la nature si ce n'est à la basse-cour !
Des oeuf blancs , on en trouve en quantité de poules, de canes et bien sûr de cailles.
Cette dernière production est celle , qui fût retenue pour rendre notre effet de blanc intense tant recherché par les artistes jusqu'à l'obsession.
Une fois débarrassé de sa peau interne, le calcaire de l'oeuf donnait toute garantie d'inaltérabilité chromatique et de celà on en avait une expérience millénaire.
Restait à résoudre le développement d'une portion de sphère sur un plan.

 

Même ramolli dans l'eau (attention pas d'acide avec mon oeuf !!), pas moyen.

 

Restait la solution de la marqueterie, le renkakku, permettant d'obtenir l'effet de blanc , les interstices des fragments de coquilles étant comblés par un jointoyage précis d'or , d'argent ou de cinabre, comme sur la photo précédente du Pilot Toki,  chef d'oeuvre extraordinaire du renkakku.

 

Notez au passage, que les coquilles , une fois appliquées sont délicatement poncées avant d'être à leur tour protégées par une ou plusieurs couches de laque transparent "super-pur".

 

Egalement, vous remarquerez, que si l'usage du laque permet de capturer "la lumière au fond des eaux boueuses", selon Laotzi, dans le cas du renkakku, c'est le contraire, les photons semblent absorbés par une matière , dont ils ne sortiront jamais.

 

En ce qui concerne l'emploi du renkakku sur les stylos en laque et Namiki en l'occurence, il ne faut pas perdre de vue que cette belle composition doit impérativement être protégée, comme l'abalone, des sueurs trop acides secrétées par la peau de certains.

 

Prenez donc l'habitude, avant de les ranger dans leurs coffrets précieux de les essuyer avec un chiffon doux.

 

Image de tsuru illustrée par Mitsui Tadahiro, calligraphe.

 

 

 

 

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jeu.

01

sept.

2011

Connaissez-vous la merveilleuse histoire du blanc ?

Pilot Toki
Pilot Toki

 

 

Je ne cesse de vous le dire, l'art du laque est consubstantiel à la peinture.

 

Et d'ailleurs elle en constitue assurément un des aspects, même si elle a évoluée sous d'autres cieux que le notre.

 

Notre anthropomorphisme occidental nous porte bien entendu à croire, que nous sommes à l'origine de tout.

 

C'est presque vrai, mais pour ce qui relève de la peinture, force nous est de reconnaître, que bien avant l'Occident et Van Eyck (Grâce lui soit rendu...),l'Asie disposait depuis 3000 ans avant JC  d'un médium comparable à celui de la peinture à l'huile.

L'Urushi, ou sève de l'arbre à laque.

 

En effet,en Occident,  avant le génial flamand, la qualité de conservation d'abord et de brillance ensuite et entre autres, de la peinture en tant qu'iconographie monumentale dépendait globalement de 3 techniques :

 

La détrempe ou peinture à l'eau , qui séche par précipitation.

 

La peinture à la cire, connue depuis l'antiquité égyptienne.

 

La peinture (tempera)à l'oeuf, qui assure une assez bonne conservation lorsqu'elle est protégée par un vernis de surface.

 

Je résume au galop...

 

De l'utilisation de ce médium siccatif découle (encore la Loi des Causes et des Effets ) découle bien entendu la compatibilité des pigments utilisés.

 

Eh, oui, vous l'aviez oublié, mais s'intéresser à la peinture vous convie directement à réouvrir vos manuels de chimie (Hou, quelle poussière ! ).

 

Donc , si vous pratiquez la détrempe ou la fresque, comme Fra Angélico, vous devez connaître la chimie de l'interférence des pigments et des médiums, au point que votre toucher pictural et votre habileté à reproduire le réel ou le rêve vous sembleront secondaires comparées à la maîtrise des techniques.

 

C'est le moment de faire la liaison avec le laque...

 

Vous vous souvenez du cinabre, pigment rouge ?

Sulfure rouge de mercure répondez-vous en coeur !

Le noir ?

Noir de suie ou oxyde de fer !

Vert , jaune ?

Sulfure d'arsenic !

Ajoutez l'argent et l'or et c'est bon.

Bon ?

Pas si sûr.

Car il nous manque le blanc comme non-couleur et c'est là que tout se complique...

De tous temps, à l'Est comme à l'Ouest,le carbonate de plomb ou blanc de céruse lorsqu'il est associé à la craie (blanc de Meudon) 

a constitué le blanc par excellence en peinture (parfois confondu aussi avec la litharge ou oxyde de plomb , dont il constitue une des formes naturelles).

 

Remarquez, ce n'est pas difficile, à part la craie, il n'y en a pas d'autre !!!

 

A la différence de la craie , le carbonate de plomb possède un haut pouvoir couvrant, qualité inestimable en peinture.

 

Mais revenons à notre urushi, dont le principe actif ne nomme urushiol.

 

Lorsqu'on veut colorer cette matière, comme pour tout autre, voire plus haut, il faut choisir un pigment compatible.

 

Dans le cas de l'urushi, les pigments doivent être chimiquement neutres, donc pas question de blanc de Meudon, pour "faire du blanc ", car il est alcalin  .

 

Pourtant en Asie, particulièrement en Chine, on s'est longtemps acharné à utiliser le carbonate de plomb pour obtenir des pigments blancs, mais cette tentative était vouée à l'échec ( le blanc vire au gris foncé).

 

Alors, que faire ?

C'est ce que nous verrons au prochain épisode, mais vous avez déjà deviné la solution !

                                                                                         A demain.

 

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jeu.

11

août

2011

Un soir avec Joe Frazier et Montegrappa

Joe Frazier
Joe Frazier

 

Breaking news from Montegrappa, again !

 

Oui, je vous l'ai dit quelque part, dans le monde de l'écriture, on passe sans cesse d'une commémoration à une autre, mais dans ce cas, il s'agit plutôt d'un événement Jet Set, avec cette proposition de la marque d'organiser un diner à Philadelphie, afin de permettre aux acquéreurs de la série limitée "Thrilla in Manilla", joli bloc d'or massif ou de solid silver, de rencontrer leur idole. Celà méritait d'être souligné, même si la marque ne m'a pas envoyé de carton...

 

Sans rancune.

 

Pour rencontrer leur héros, les heureux élus collectionneurs, devront quand même se fendre de 2000 USD.

 

On ignore encore le détail du menu, mais il serait logique qu'il soit percutant.

 

Pour ce qui touche à ce stylo, je dois avouer qu'il me laisse un peu au bord du ring, la marque italienne se contentant de décliner son habituel module, bon à tout faire pour toutes séries limitées, accompagné du décor gravé au burin, qui me lasse un peu.

 

De la qualité donc, mais pas d'émotion.

 

Dommage.

 

info@montegrappa.com 

 

 

 

 

 

 

 


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mar.

09

août

2011

Toro la mante religieuse.

Toro
Toro

 

 

La voici enfin cette terrible mante religieuse, preying mantis en anglais, toro en japonais ou encore t'ien ma en chinois, oû elle prend l'appelation de "cheval du paradis.

 

Saint François-Xavier , impressionné par la devotion apparente de la bête la voyait chantant un cantique.

 

N'allons pas jusque là.

 

Nous la surprenons, cette prédatrice dans une attitude de combat, prête à se lancer sur notre suzu-mushi, qui a fait l'objet de nos précédents commentaires.

 

Elle nous regarde de ses grands yeux ronds, guerrière épatante de fausse candeur.

 

 

Revenons plutôt à cette composition animalière, dont tous les acteurs, grillons ou mante se retrouvent sur cet Empereur Namiki, chant du cygne de Maître Yoshida et essayons d'y découvrir quelque sens caché , qui nous enchante.

 

Tout d'abord, lorsque l'on parle de la mante religieuse, c'est le texte de Zhuang-zi, qui nous revient immédiatement à l'Esprit.

 

Comment, vous ne l'avez pas encore lu, mais précipitez-vous donc sans attendre !!!

 

Pour les anciens, la mante religieuse représentait, en Chine la quintescence de la valeur guerrière et célébrée pour son aptitude à relever tous les défis.

 

Ainsi, Zhuang-zi, la mettant en scène dans un conte célèbre, nous parle de sa rencontre du Duc de T'sai, lui lancé à fond sur son char de guerre, elle dressée sur sa route, au fond de l'ornière.

 

Apercevant l'insecte le cocher se mit immédiatement debout sur les freins, provoquant l'étonnement du Duc.

 

"Qu'est-ce donc et pourquoi ceci ", demanda-t-il ?

Car il savait , ce cocher, que la mante est le seul insecte, qui ne sache qu'avancer au combat et ignore la retraite (comme Yoshida, lui-même).

 

Touché par tant de courage , le Duc ordonna qu'on l'évitât et déclara, que si la bête avait été  un homme, elle serait déclarée champion des héros de l'Empire, le Duc  s'attirant au passage la loyauté et l'estime de tous les guerriers.

 

Zhuang-zi était bien sûr taoïste, mais le commentaire des bouddhistes le suit toujours de très près, parfois pour s'en inspirer, souvent pour le contrarier comme on le constate avec ce proverbe destiner à limiter l'orgueil :

 

" Même les puissantes mandibules de la mante religieuse sont impuissantes à la protéger de la roue du destin"...

Et paf !!

 

Je crois, que nous sommes avec cet "Automne précoce" de Namiki, devant un des rares cas oû l'artiste ne s'est pas contenté de reproduire un thème trouvé dans l'estampe, la peinture ou la statuaire, mais oû il a mis en scène des personnages dans lesquels il raconte sa propre histoire ou du moins, c'est ainsi que le me plais à l'imaginer.

 

Quelle imagination , peuchère !

 

Mais une histoire adaptée à travers un thème pictural voisin celui de la" lutte de la mante et de la chauve-souris pour une courge", d'après Kyosai, artiste de l'école de Kano.

 

Voyons donc ce travail , sous réserve d'inventaire et de recherches plus complètes, comme une création de Yoshida.

 

Et même mieux, comme un rébus.

 

Imaginons, le grillon de combat, qui fait beaucoup de bruit et se donne de l'importance , comme le responsable des ressources humaines de la taule par exemple et Yoshida en mante religieuse, souvenez-vous cette bestiole, qui ne "retraite" jamais et vous comprendrez l'intrigue, qui se joue sous nos yeux, le Maître étant poussé vers la sortie par l'âge et la loi, mais qui défend la courge,trophée ou alégorie de la récompense, bien illustrée sur le corps du stylo, objet de toute convoitise terrestre.

 

Pourtant,dans cette affaire, ce fût la mante, qui fût mangée toute crue, mais avec les honneurs.

C'est bien la moindre des choses.

 

Drame d'un artiste salarié, qui voulait encore créer.

 

Les cris du coeur sont toujours silencieux.

 

 

 

 

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ven.

29

juil.

2011

Kicékifé Gri Gri, suite.

Automne précoce.
Automne précoce.

 

 

Comme promis, je vous complète mon précédent article sur l'Automne précoce de Yoshida, avec une photo du deuxième grillon, que l'on qualifiera de chanteur, c'est dans cette posture,ailes déployées,  qu'il exprime le mieux sa partition.

 

A moins que ce ne soit un effet de parade nuptial, car vous le savez , les grillons , comme les castors ne pensent qu'à ça.

 

J'écarte cette hypothèse bien sûr, car elle fausserait le sens de mon post.

 

Je tenais à cette photo, car elle exprime dans le détail infime la difficulté de l'art du laque, qui est dans son expression ultime une technique d'assemblage d'éléments composites, produit d'une     improbable rencontre de principes que tout oppose , dont dame nature n'aurait jamais eu le projet, mais qui montre bien en définitive ce qui distingue la pensée humaine du rêgne animal, dont il procède, à savoir la création artistique.

 

Regardez bien et ouvrez les yeux sur la beauté offerte à votre contemplation.
Comme tous les vrais trèsors, faites l'effort d'en capter l'esprit, le souffle et le mouvement.

 

D'abord, hissez votre regard sur le haut du capuchon.
Sur un support uni d'or illusionniste, poncé de telle manière que la matière semble absolument pure comme de l'or massif , l'artiste a semé une pluie de poussière d'or, avec son tsutsu.

 

Cette poussière précieuse s'est déposée sur un fond de laque transparent et encore humide avant polymérisation dans le muro.

 

Puis, grande patience et suprême habileté, ces grains d'or sont  poncés au charbon de bois de camélia ou à la poudre de corne de cerf, de telle manière que leur rendu irrégulier renvoient la lumière dans tous les sens et donnant à ce travail unique un effet de troisième dimension, la profondeur, que même la peinture flamande peine à obtenir.

 

Toujours la Hollande et toujours Van Eyck...
Il faudra y revenir certainement.

 

Sur les fonds d'or également , j'ai ma petite idée sur la question, mais là il faudra peut-être faire le voyage de Lisbonne et se plonger dans les missels dominicains...

 

On y reviendra aussi.

 

Mais , comme d'ab, je m'étais éloigné du sujet, mon petit grillon , toutes ailes déployées, qui fait son cinéma.

 

Comme indiqué précédement, le haut du capuchon en fond de nashiji, si finement poli que votre main n'y décèle pas la moindre aspérité et semé de "pépites" indécelables au toucher , dont le relief ne se manifeste que pour votre regard et jamais pour votre main, percute notre suzu-mushi, réalisé tout en relief de taka maki-è, comme une petite montagne d'or.

 

Mais une montagne vivante , dentelle précise et précieuse posée comme sur un vitrail d'abalone dont en fait elle épouse les contours.
Les nervures des ailes sont en hira maki-è.
Le miracle est dans l'union de l'or à plat et en relief, du nacre et des pigments, sans que rien ne craquelle et n'en modifie l'immuabilité.
Comme pour la peinture à l'huile occidentale.
Maintenant que je vous ai mis sur la piste, faites vite un saut au Musée d'Orsay, pour voir le contre exemple caractéristique, que constitue le tableau de Courbet dans son atelier.
Un mauvais choix des pigments et des siccatifs en rend progressivement le rendu illisible.
Les craquelures en escargot, altèrent la surface et gênent l'oeil.
Les remontées de noir de goudron, qui vont l'obscurcir définitivement, ne sont pas un choix de l'artiste, mais un effet des interactions de matières, qui ne se supportent plus, veulent vivre leur vie sans tenir compte de l'effet d'ensemble, que l'on appelle l'harmonie.
Rien de tel chez Yoshida, maître parmi les maîtres de la peinture.

 

Tout semble facile pour une main ,qui ne tremble pas.

 

Plongez maintenant, ans le détail ;  la tête et les yeux de l'insecte vous font certainement , immanquablement penser aux fourmis sculptées sur les ojime de l'école d'Osaka, si mes souvenirs sont bons, je vérifierai ça quand j'aurai reçu mes livres, encore dans leurs cartons de déménagement.
Courbet faisait et c'était chouette, dans le kolossaal, le monumentaal, le philharmonique, la démesure, ici nous sommes dans le discret, le caché, même s'ils en font un raffut ces suzu-mushis, quand ils unissent leurs clochettes !

 

Pour revenir aux lacunes de cette présentation, je vous accorde, que si travailler de mémoire et sans notes, permet de  s'affranchir de la culture des autres,  c'en est aussi la limite.
Aussi la semaine prochaine, c'est décidé, j'ouvre mes cartons...
Sumimasen...
Ps: troisième volet de l'Automne précoce en vue avec le dernier larron de cette saga, la mante religieuse.

 

 

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lun.

11

juil.

2011

Kisékifé Gri Gri ? C'est le suzu-muchi!

Suzu Muchi
Suzu Muchi

 

 

Dans la brume électrique de cet été de plomb, on passe sans cesse du rêve à l'insomnie bercé  (hanté ?) par le le concert des cigales et des criquets, des grillons de nuit, comme celui illustrant le capuchon de cet Empereur de Namiki réalisé par Yoshida et dont il constitue en quelque sorte le chant du cygne en tant que laqueur en chef "executive", de Namiki.

 

Eté de plomb, pour nous autres écrasés dans le Sud, escagassés  de chaleur à " Fournaise en Provence", mais "Automne précoce ", pour Yoshida, qui laisse percer une certaine nostalgie du temps ,celui qui passe, paraît-il, comme les pages d'un livre que l'on tourne avec nostalgie, parfois avec rancoeur...

 

Mais peu importe, puisque nous savons bien que le temps n'existe pas et que hier regénére aujourd'hui et aujourd'hui regénére demain.

 

Shobogenzo, peut-être ?

Mais c'est bien sûr!!!

 

D'ailleurs , qui peut toucher les barrières du temps ?

 

Mais revenons à notre Yoshida et cette illustration d'un...

Non , pas d'un mouton, Antoine, voyons ...

D'un "suzu-mushi"!!!

 

Ce stylo, chef d'oeuvre technique d'un maître; qui travaillait vite, n'a pas eu un tel succès commercial,lors de sa sortie ,( j'allais dire en salle),il demande , à être interprété et analysé, thème par thème, puisque cette oeuvre en comporte plusieurs, illustrés de mushis et de cucurbitacés.

 

Trop loin de l'Occident.

 

Ces décors sont typiques des illustrations relevées sur les inros de la période d'Edo à connotation érotique (la courge, visible sur le corps du stylo) , mais l'autodérision n'est jamais bien loin non plus entre le message de cet homme qui s'estime encore vert, quoique bien mur, bon à quelque chose, mais qui se reconnaît néanmoins déclinant , ou que l'on décline, pour le remplacer par un autre maître, afin que la production ne soit pas compromise, nom d'une courgette !!

 

C'est le message que l'on comprend à travers le thème du grillon suzumushi , annonciateur de l'automne.

 

Hé oui, c'est à son apogée que le soleil commence son déclin .

 

Mais quel travail ,quel éclat entre ces élytres et antennes,réalisées en hira makié dor impalpable, d'une grande finesse, si fragiles qu'on a l'impression de les voir bouger, alors qu'elles vont se perdre dans le fond d'or.

 

Quelle sens de l' illusion !

 

Le corps de notre suzu-mushi est lui toute de virile vigueur,réalisé en relief de taka maki-é,  campé avec assurance , comme le grillon de combat qu'il pourrait-être.

 

Mais c'est dans son rôle d'insecte musicien, que nous le voulons aujourd'hui, pour nous ravir de ce bruissement , qui lorsqu'il est associé à celui de milliers de ses congénères ressemble à celui d'un torrent.

 

Car notre suzu mushi, fait non seulement partie de la catégorie des insectes musiciens, mais mieux encore des insectes instrumentalistes et il joue de la clochette.

 

Ce qui en fait un animal sacré dans la lignée d'Avalokiteshvara.

Kannon au Japon.

 

Compassion...

 

Mais me direz-vous pourquoi toutes ces salades sur les mushis, que l'on traduit par "bestioles" ?

Parce que la passion d'entomologiste est partagée par tout le petit peuple du Japon encore si proche de la rizière, du moins dans sa tête.

Comme eux voyons toutes ces bé-bêtes, non comme des parasites, mais comme des joyaux du vivant, dont les formes sont si loin de nos représentations étriquées de mamifères : deux yeux, une tête, quatre membres !

 

Wouaff, comme c'est banal !!

 

Bien trop court , Monsieur, il en manque chez l'homme .

 

Oû sont les carapaces, les mandibules ,les antennes tactiles, les ailes , les yeux à facettes

,les ventouses pour grimper partout, sans dégringoler et tout et tout.

 

Génial, ce petit peuple , qui vit à nos pieds, vole dans nos cuisines, vrombit comme des aéroplanes, éxècutant sous nos regards blasés des prodiges d'efficacité et de fécondité.

 

Et en plus ça se mange, bande de gourmands !

 

Retenez ,Luculus, que le suzu-mushi aurait un délicat goût de noisette.

 

Miam, ça fond dans la bouche.

 

Rendez-vous vite, vite,pour la suite des commentaires des autres thèmes de ce fabuleux stylo. 

 

Hou, quelle chaleur !

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

28

juin

2011

Connaissez-vous Akitsu ?

Hakitsu
Hakitsu

 

Libellule ?

Akitsu.

 

Nous voici donc revenus une fois encore à notre ménagerie céleste !

Essayons de la dompter pour voir.

 

Celle-ci de libellule imprime sa marque sur un Empereur de Namiki.

 

Au Japon on les appelle aussi du terme générique de "Tombo", racine à laquelle on accole une particularité individuelle destinée à les distinguer : karakasa tombo (papillon parapluie), ka tombo ( libellule moustique ) ...

 

Notez le souvenir d'une marque de stylos japonais ,Tombo,  dont je ne sais plus s'ils existent encore .

 

Ou même le terrible yurei tombo, la libellule fantôme...brrrr...

 

Mais celui-ci est aussi le support des esprits des morts, dont on cherche à calmer les rancoeurs lors de la Fête de toutes les âmes","Augustes esprits des ancêtres",ou Hotoke Sama,  en Automne.

 

Bref ,elle a des pouvoirs cette belle libellule, brillante et iridescente  libellule, brillante justement comme les motifs d'abalone que nous retrouvons si souvent associés au maki-é, particulièrement, car c'est difficile à réaliser chez Namiki, qui reste la référence en matière d'ao-gai, surtout appliquées sur des portions de cercle .

 

Elle est même le chef des insectes, honneur et distinction magnifique, qu'elle tient du premier Empereur, le mythique Jinmu Tenno.

 

Celui-ci ayant conquis l'archipel se dirigeait vers le point de vue le plus magnifique à la tête de ses troupes.

 

Parvenu au belvédère recherché, entouré à distance de tous ses guerriers, farouches, bannières au vent , armes flamboyantes au soleil levant, il fit un large tour d'horizon, cherchant à s'interpénétrer avec toutes les forces de la vie...

 

Puis, s'adressant à ses reitres, il leur dit :" quelle est belle la terre que nous avons conquise, elle ressemble à une libellule ".

 

L'anecdote est restée et dans les temps anciens le Japon n'était rien d'autre que Akitsushima : l'ile de la libellule.

 

C'est pas joli , tout ça !

 

Ce qui vous surprend , dans cette réalisation ,c'est la couleur rouge de la bête.

 

Hé bien non ,ce n'est pas une fantaisie, puisque des libellules au Japon, il y en a des vertes, des jaunes, des rouges , des noires, même des oranges et des violette !

 

Faveur spéciale du créateur universel, sans doute.

 

Cependant, le vol imprévisible de l'insecte, formé de changements de direction brusques et continus a fini par être synonyme, injustement, d'inconstance.

 

Injustement ,car la libellule est tout sauf futile, calant son vol sur celui des agressifs moustiques,cauchemars de nos nuits d'été, dont elle est friande .

 

Ce n'est donc pas la libellule, qui est inconstante, c'est le moustique !

Il fallait rendre cette justice à la brave bête.

 

Pour revenir à notre beau stylo Namiki, il faut quand même reconnaître, que si la représentation d'Akitsu est forte et pleine de grâce, le fond très sombre du roiro, crée un sentiment de malaise, comme si l'artiste voulait nous plonger dans les abysses.

 

Je n'ai pas retrouvé l'oeuvre originale , dont on s'est inspiré, c'est sans doute un contexte plus global, qui nous manque , pour une compréhension plus fine.

Rien n'est perdu.

 

Ceci dit, il faut noter le jeu entre les yeux de Akitsu, réalisés en kirikane de feuille d'or et les fragments d'abalone de taille inhabituellement grandes, coupées à l'emporte-pièce et non par érosion chimique, comme sur d'autres motifs.

 

La complicité des matières se lit dans l'oeil précieux de la libellule.

 

 

 

 

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jeu.

16

juin

2011

Connaissez-vous le maki-gai ?

Pilot Toki 85eme anniversaire
Pilot Toki 85eme anniversaire

 

 

 

Vous voici en présence, Mesdames et Messieurs, d'une édition limitée de Pilot, destinée à commémorer (eux aussi...) le 85 eme anniversaire de la marque et réalisée par les laqueurs de Namiki.

 

La encore, c'est l'ibis rouge du Japon, autre espèce en péril, qui a été retenu pour l'occasion.

Le volatile Nippon Nipponia, pour les intimes est censé être une représentation emblématique du japon.

 

Je note cependant, qu'on n'en voit nulle trace dans l'art.

Ou du moins je suis revenu les mains vides de ma quête.

Peu importe.

 

Ce qui m'intéresse sur ce stylo, mis à part qu'il s'agisse du seul "Namiki" que je connaisse , qui soit proposé avec clip, anneaux( notez la représentation du Toki, sur l'anneau à la base du capuchon ) et plume rhodiée, donc "blanche ", réside dans le fait que l'essentiel de la déco est constitué d'un saupoudrage précieux de particules d'abalone sur fond noir roiro.

 

C'est le fameux maki-gai, dont vous attendez depuis si longtemps de ma part quelques explications informatives.

 

Cette poussière nacrée, semée comme un nashiji, est vraiment réjouissante .

 

Comme toujours formes et couleurs ne se présentent pas au petit bonheur la chance.

 

La couleur est d'un bleu-vert merveilleusement irisé de rose...

La lumière se diffuse dans tous les sens.

 

Cette poussière de nacre est le produit d'un fin broyage de la "peau" de l'ormeau, pelée et détachée après avoir bouilli longtemps dans une mixture dont j'abandonne le secret aux initiés.

 

Dans la quête de notre satisfaction intellectuelle, qui nous pousse toujours à comprendre ce que nous voyons, nous nous sommes dits, que bien sûr, il ne pouvait s'agir que d'une influence de la peinture de paysage de la Chine ancienne et de ses bleus verts caractéristiques.

 

On aurait pu penser à l'influence des Song du Sud, sur l'art japonais exprimait une de ses multiples manifestations.

 

Il est plus probable qu'il s'agisse d'une émanation plus tardive, probablement datée de la restauration (non , pas la bouffe...) des Ming, si on veut bien retenir l'école Somada comme initiateur de cette technique au Japon.

 

Mais soudain cet étalage d'érudition me fatigue et plus sainement reportons nous , c'est bien plus drôle, sur la symbolique de ce bleu-vert magnifico.

 

Remontons le temps.

 

A l'origine,en Chine, couleurs se disait Yan Se, c'est à dire "expression faciale", à comprendre comme mesure de l'Energie exprimée par l'espace entre les sourcils.

 

Qi.

 

La couleur est donc l'expression d'un état d'âme, donc d'une force ou d'un déficit de cette force.

 

La médecine traditionnelle nous rappelle que le vert, élément bois, aigre, pénètre jusqu'au foie, centre de commandement de la vue, des muscles et plus généralement de l'activité.

 

Son chiffre est le 8.

 

Et dans le Yi-king, il est nommé comme petit yin ( mutant ).

 

Couleur il participe au message subliminal qui veut que "une peinture récite un poème et un poème dessine une peinture".

 

Notez au passage que le radical de l'idéogramme de la soie se retrouve dans celui de presque toutes les couleurs.

 

Brillant comme de la soie, il est beau notre ormeau !

 

La présence de ce maki-gai sur votre stylo est de bon augure, puisque le laqueur, vous souhaite à travers la présence du matériau, vigueur et vitalité.

 

Pour conclure gardez bien en tête pour vos prochains repas de fêtes, que ce qui ferait l'intérêt de l'ormeau, pour les amateurs de cuisine chinoise, ce serait la vigueur de son appendice abdominal, lui permettant de se fixer même dans les enfractuosités des roches sous marines les plus difficiles d'accès et dont ceux, qui le souhaitent, pourraient s'approprier les vertus.

 

Quand je vous disais qu'on ne vous souhaitait que du bonheur !

 

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ven.

10

juin

2011

Battling Ali wins on the Robb report !

Knock-Out
Knock-Out

 

 

Hi, Dudes !

Voilà, ça devait arriver, l'Europe perd l'accès à son destin!

Consolation, c'est quand même un produit du Vieux Continent, qui remporte la palme du classement des "Best of the Best" du Robb Report.

 

Désormais l'arbitre des élégances et des tendances crêche à New York, avant peut-être de migrer sur Shang-Hai.

 

En tous cas, voilà, qui va faire bourdonner la stylo-sphère.

 

Car en choisissant ce stylo de Montegrappa, Robb, confie le leadership de la création à la belle maison transalpine.

 

Qu'on se le dise à Hambourg, Tokyo ou Faverges, il n'y a pas de second Votre Majesté !

 

Car un choix reste un choix, qu'on le conteste et c'est normal de ne pas faire l'unanimité, ou pas, surtout quand il est assumé par un mastodonte comme le Robb.

 

Et, pour tout dire, j'aime assez l'idée, qu'il existe un arbitre des tendances et qui l'assume tranquillement.

Le Robb, ne distribue que des Prix d'Excellence.

Les autres peuvent se rhabiller...

 

Pas de second accecit pour le plus beau sourire, le prix spécial du jury de l'ourlet le mieux repassé, le troisième prix de récitation moldave, tous destinés à ne froisser personne et surtout pas les annonceurs.

 

C'est humain, mais à courte vue, car ce qui finit par sombrer dans ce genre de copinage, c'est le respect mutuel et au bout du compte le respect des clients.

 

Je me souviens d'un "Grand Prix" de l'écriture ( étais-ce à Romorantin Plage, ou à Palm Beach sur Yvettes, peu importe, je ne me rappelle  plus et la petite histoire pas plus et pas mieux d'ailleurs ! ), ou le comité d'organisation avait prévu tellement de récompenses, que chaque lauréat (heureusement, beaucoup s'étaient abstenus de concourir...), repartait chez lui agrémenté d'un invraisemblable lot de sculptures néo-chose, en fil de fer et plume de bronze, digne de la meilleure Foire à la Ferraille et au Jambon (Chatou, 23 Septembre **** ), dont les atours entrelacés, bien involontairement faisaient ressembler le Ravi à une espèce de "porc-épique" pré-historique.

 

Pour revenir au" Muhammad Ali Knock - Out" en question, ce stylo n'aurait pas nécessairement eu mon vote, mais il s'agit incontestablement d'une belle pièce, destinée à faire honneur à son acquéreur.

 

Cette année, Montegrappa se pose évidement comme la marque à battre, et j'espère que les ventes suivront pour que l'émulation soit au rendez-vous .

 

Comme je le disais ça va chauffer dans la stylo-sphère.

 

Lisez plutôt ...

http://robbreport.com/Best-of-the-Best-2011-Pens-Montegrappa-Icons-Tribute-to-Muhammad-Ali-Knockout-Edition

 



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jeu.

09

juin

2011

Ukiyo-é fait son cinéma !

 

 

Impossible ce soir de ne pas vous envoyer un brin de rêve, un trésor de vidéo tiré du film de Mizoguchi et titré "Utamaro et ses cinq femmes".

 

Oui, vous vous souvenez de cet Outamaro, dont je vous ai parlé avec cette histoire de "physiognomoniste", dans un post précédent.

 

Je vous disais que la peinture était une affaire sérieuse et vous pouvez le constater en visionnant cette vidéo, destinée à vous sensibiliser sur les enjeux que donnent les artistes à leur art.

 

Vivre et mourir pour son art !

 

Il ne s'agit que de cela.

 

En l'occurence cette bataille des anciens et des modernes, si on peut dire, ou plutôt entre les contempteurs (un peu attardés...), de l'art national, que j'aime tant soit dit en passant, et les aventuriers de l'estampe, de ce monde flottant, dont vous avez une si belle évocation dans ce film.

 

Des histoires se tranchant à grand coups de sabres, selon la tradition de l'époque.

 

Vous me direz, c'est bien joli votre histoire, mais quel rapport avec les stylos laqués ?

 

Tout simplement parce que ce drame vous le vivez aujourd'hui à travers le travail des laqueurs de Namiki, partagés entre la tradition de l'ukiyo-é, tardive, représentée par Yoshida et les "modernes", à l'instar de Michikami, qui s'intéressent paradoxalement à l'art japonais dans son expression la plus intellectualisée (miam...), dite de Kano...La plus ancienne  des deux !

Vous le voyez, rien n'a changé, l'art est passion.

Allumez-vos lanternes !!!

 

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lun.

06

juin

2011

Qu'est-ce qu'on mange ?

 

 

Une pensée émue pour tous ceux, qui consacrent leur mois de Juin à passer de pénibles examens, qui vont déterminer leur destin, une fois pour toute.

 

A tous, j'adresse cette image protectrice de la carpe remontant les flots déchainés de la Rivière Jaune en Chine, pour finir, si elle le peut par franchir les gorges de Lung Men, oû elle se transformera en dragon, gardien de la connaissance.

 

Comme pour tous les vrais examens, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus.

 

La carpe , Yü, en chinois ou Koï en japonais est donc un symbole partagé,entre l'archipel et le continent, image de vigueur et d'émulation.

 

En Chine, on y voit une claire allusion, un souhait, ou un présage de réussite aux examens impériaux.

 

Toujours prompts à se distinguer de leur trop puissant voisin, mais tout en en partageant les symboles, le japon introduisit une interprétation locale, destinée à conserver la force de l'image, pour une attribution différente.

 

En effet, malgré l'effet d'imbibition dû à l'influence du modèle politico-administratif des dynasties Tang et Song ( du Sud...), le japon, terre de clans ne pouvait adopter totalement le modèle centralisé de l'Empire du Milieu.

Il était hors de question, que la féodalité japonaise se soumette au système des examens impériaux, destiné à produire une administration locale dirigée par un centre surtout impérial.

 

On conserva donc notre carpe comme symbole pédagogique du courage et de la virilité destiné à l'éveil des ( jeunes) consciences.

 

Très présente dans les arts décoratifs et la peinture,avec les deux variantes Taki Nobori , comme celle de l'illustration de ce superbe empereur Namiki , typique de l'art du Yamato avec sa belle rivière serpentine,et celle apparemment plus tranquille dite Shisei no Koi, qui serait plutôt celle de l'apaisement.

 

Si je trouve une belle illustration d'une oeuvre de Hiroshige à ce sujet, je la rajouterai .

 

Pour ceux, qui se sentiraient plus lutteurs, voir le travail de Tokugen ou de Keisai Yeisen.

 

Pensez aussi bien entendu à relier cette carpe héroïque avec la Fête des Garçons et bien sûr mon commentaire précédent sur Shobu, les iris.

 

On notera aussi, en passant la profonde influence du Zen au sein de la caste militaire, car si la carpe est "Eveil" (elle dort les yeux ouverts...), elle incarne à travers le Yamato Damashii ou "noble esprit du Japon", l'idée de la totale acceptation du guerrier face à son destin.

 

En effet,  la carpe captive et projetée du vivier aux cuisines,  ne tente pas de s'échapper vainement en s'agitant convulsivement et pitoyablement comme n'importe quel objet de basse friture.

 

Elle demeure tout au contraire calme et déterminée devant la mort ainsi qu'elle l'a été devant la Vie, comme un samurai garde son poste même sous la mitraille (hé, oui, c'est moins romantique que le sabre, mais historiquement certain).

 

Comme l'expression Shisei no koi est synonyme d'avancement dans la hiérarchie n'oubliez pas que si manger du poisson est bon pour la mémoire et donc utile pour passer des examens, manger de la carpe permet d'obtenir la victoire, ce qui est toujours ça de pris !

 

 

 

 

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mar.

24

mai

2011

Etes-vous physiognomoniste ?

Courtisane au peigne ovale.
Courtisane au peigne ovale.

 

 

Oui, c'est vrai qu'il s'agit d'une question essentielle et en tant qu'artiste Outamaro n'avait pas manqué de se la poser dès 1794 .

 

Vous avez du retard ?

 

Ce n'est pas grave, car il s'agit d'un art que vous avez toujours pratiqué, même sans le savoir. 

 

Il mêle le sens de l'observation et la capacité de reproduire ou d'interpréter mentalement un état psychologique particulier retranscrit en image.

 

 

 

 

 

 

Toutes qualités nécessaires à un portraitiste, fût-il japonais. 

Outamaro (1753-1804) était un observateur né.

 

De l'enfance il avait conservé ce don d'observation des particules cachées de la nature, cette magie qu'ignore l'âge adulte dans son incapacité à s'émerveiller des choses simples, comme le monde des insectes, les mushis, si chers aux poètes et artistes du Japon ancien.

 

Parvenu à l'âge  d' homme c'est vers un autre genre de sauterelles qu'il avait porté son attention et ses goûts, au point que le surnom de peintre des "Maisons vertes", que lui donnèrent les frères Goncourt, lui est resté.

 

Yoshiwara...

 

Edo, ville pionnière, ville d'hommes sans femmes, mais proposant le plus grand bordel du Japon, le fameux Yoshiwara en question. Dans ce climat de sensualité exacerbé et d'argent facile (déjà...), la promotion des pensionnaires des maisons closes, des belles filles des maisons de thé etc finit par apparaître comme un genre à part entière à travers le genre de l'estampe, alors en plein développement.

 

Ainsi servirent de modèles les fameuses courtisanes Naniwaya Okita et Takashima Ohisa. Mais cette interprétation toute commerciale introduisit un véritable révolution dans la peinture japonaise du portrait.

 

En effet, jusque là, le portrait tel que nous le concevons en Occident, n'existait pas. Seuls étaient reproduits des portraits de groupe ou en pied. Sur notre stylo Namiki, de la série Tradition, nous avons une belle représentation à mi-corps caractéristique de l'okubi-é.

 

Sur son catalogue, le fabricant le désigne comme la courtisane au vidro...

 

La belle soufflerait ainsi dans une petite trompette...

 

Celle de la renommée?

 

On peut se poser la question.

 

Cependant, il est clair qu'il s'agit d'un extrait de la série des 10 physiognomonie d'Outamaro.

 

De cette série de 10 portraits, il ne reste que 8 connus, dont celui-ci. L'artiste l'avait nommée Fujin Sogaku Juttai et bien sûr n'avait pas manqué de signer "somi Utamaro gâ", c'est à dire : dessinées par Utamaro le physiognomoniste.

 

Pourtant, alors que son dessein semblait clair, à savoir une interprétation des mystères de la psychologie féminine à travers une étude de caractères, Outamaro decida de nommer "etudes de physionomies" les 4 dernières estampes. Ce n'est plus du tout la même chose, puisque physionomie désigne les traits du visage.

 

Etonnant, surtout qu'elle est accompagnée d'un changement de signature de l'artiste : sokan Utamaro gâ, signifiant "scrupuleusement dessinées par Utamaro, qui étudie les physionomies".

 

Mais ceci est une manière de  revenir à notre courtisane dite au vidro.

 

En effet, ce fameux vidro n'est pas une trompette, mais un peigne ovale destiné à maintenir un instant les cheveux. On le retrouve sur le portrait de la femme inconstante de la même série. 

 

Déjà, la Bibliothèque Nationale de France, sur son site faisait déjà remarquer l'erreur d'interprétation assez courante entre le peigne et la fameuse petite trompette imaginaire .

 

C'est drôle, une courtisane soufflant dans une trompette !

 

Pourquoi pas dans un mirliton!

 

Donc, on ne s'étonnera pas que les services de Namiki se soient également fourvoyés dans cette appellation hasardeuse.

 

Pourquoi s'en offusquer ?

 

Parce que le travail du laqueur de l'Académie Kokokai, n'est pas ou rarement un travail de création, il consiste à honorer le travail des peintres anciens.

 

Le laqueur n'est jamais en concurrence avec le peintre, il tente par son art à lui de donner une interprétation complémentaire et inattendue issue de la magie du laque et des techniques du maki-é.

Comme une dette à la lumière?

 

Peut-être.

 

De mon côté, j'essaye modestement de vous mettre sur la piste des vrais trésors et de rendre ainsi ce qui m'a été donné généreusement en son temps.

 

 

 

 

 

 

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lun.

23

mai

2011

Connaissez-vous le Panda à la plage ?

 

 

Tout occupé, que j'étais à suivre le Festival du film de Cannes, j'en avais oublié tous mes devoirs et en particulier de tenir mon blog.

 

S'intéresser sérieusement au Festival de Cannes implique que l'on consacre aussi beaucoup de temps à la plage.

 

Traditionnellement, c'est quand même là qu'il se passe toujours quelque chose.

 

L'ombre et la lumière.

 

Oui, mais alors, qu'est-ce que ça veut dire cette histoire de Panda ?

 

J'y viens ! J'y viens .

 

Allongé sur le sable de Bijou Plage, j'avise une créature, dont le regard de feu (je le devine) s'anime derrière un masque de larges lunettes de soleil.

 

Si couvrantes, que je ne peux m'empêcher de penser à ce gentil plantigrade (non, pas la dame ...), portant lui aussi ce masque noir, mais sans doute pas pour les mêmes raisons.

 

Tout occupé, que j'étais à suivre le Festival du film de Cannes, j'en avais oublié tous mes devoirs et en particulier de tenir mon blog.

 

S'intéresser sérieusement au Festival de Cannes implique que l'on consacre aussi beaucoup de temps à la plage.

 

Traditionnellement, c'est quand même là qu'il se passe toujours quelque chose.

 

L'ombre et la lumière.

 

Oui, mais alors, qu'est-ce que ça veut dire cette histoire de Panda ?

 

J'y viens ! J'y viens .

 

Allongé sur le sable de Bijou Plage, j'avise une créature, dont le regard de feu (je le devine) s'anime derrière un masque de larges lunettes de soleil.

 

Si couvrantes, que je ne peux m'empêcher de penser à ce gentil plantigrade (non, pas la dame ...), portant lui aussi ce masque noir, mais sans doute pas pour les mêmes raisons.

 

En 1998, Namiki s'était commis d'une série limitée Yukari de 700 pièces sur le thème du Panda. Ce fut Kyusai Yoshida qui se chargea du pensum.

 

Parce que, une série dite limitée de 700 pièces relève un peu de la plaisanterie. Enfin, ce que j'en dis ne retire rien à la beauté du travail, mais à mon avis c'est quand même à la limite du dévoiement de l'art.

 

Dans l'esprit des initiateurs du projet, surement les têtes pensantes du service marketing, à Tokyo, il s'agissait d'attirer la sympathie du public sur la protection des espèces menacées.

 

Dans le même genre, on compte chez Namiki une ménagerie composée d'un Cobra, D'un Tigre blanc, d'une Chouette et d'un Aigle chauve, toutes bestioles fréquentant peu les terres péniblement ( provisoirement ? ) émergées de l'archipel nippon.

Sentiment d'impermanence de se sentir soi-même comme une espèce menacée ?

 

Possible.

 

En tous cas c'est sûrement une idée fixe chez un décideur de Pilot, puisque la (vraie ...) série limitée consacrée à l'Ours Polaire se présente également dans un esprit de "Donation Pen ".

 

Même si l'authenticité et la vraisemblance dans l'art n'est pas un critère (voir l'interprétation mythologique dans la peinture classique),  j'aime à penser que le maki-é , en tant que expression à part entière des arts décoratifs japonais, au même titre que la peinture à l'huile en Europe ne doit servir qu'à illustrer le "beau"... et pas une cause, fût-elle noble.

 

Dans le cas de cette fameuse "ménagerie", il ne s'agit de rien d'autre que d'associer son image de marque à un sentiment de protection de la nature bien superficiel et d'une générosité toute de façade.

 

Ca plaît ?

 

Tant pis, tant mieux, peu importe.

 

Reste, malgré tout le travail d'un grand Maître, qui a profondément influencé l'image de Namiki après guerre. A mon avis un peu trop marqué par le "monde flottant". C'est du beau travail, mais l'émotion est absente.

 

Post scriptum : bien sûr, vous l'avez compris, je m'essaye au billet d'humeur de critique de cinéma et comme on ne m'a pas demandé mon avis sur l'actualité, j'en crée une moi-même à partir d'un fait ancien!


Il fallait y penser ...

 


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jeu.

19

mai

2011

Connaissez-vous UGUITSU

 

Et le Kacho-gâ ?

 

Oui, bien sûr, vous connaissez ce codicille de la peinture chinoise, que nous traduisons du japonais par "peinture des fleurs et des oiseaux".

 

C'est un passage obligé dans la carrière d'un peintre chinois.            Donc egalement, mais en partie seulement, le bagage d'un peintre japonais comme Hokusai  qui a inspiré les laqueurs de Namiki, dans la reproduction de cette mignonne bouscarle, un petit oiseau comme un rossignol, mais qui se plairait à chanter de jour.

 

Uguitsu, la bouscarle et la fleur de prunier.                                            Voilà tout est dit ?

 

 Pas si sur...

 

Un double sens caché se manifeste à celui - qui veut bien prendre la peine d'en découvrir les signes.                                                                     Savoir tout d'abord que la peinture des fleurs de prunier est depuis le 13 eme siècle, en Chine, un genre distinct du style "fleurs et oiseaux ".

 

C'est en fait un message de reconnaissance politique de résistance à l'envahisseur mongole transmis par les lettrés chinois.

 

Il ira d'ailleurs périclitant lorsque les Ming assureront la restauration du pouvoir des Han, avant de re-naître sous différents avatars jusqu'à Mao, mais c'est une autre histoire.

 

La fleur de prunier, image de détermination.                                                   En effet, fleur de l'Hiver, elle annonce le Printemps quand toute la nature, couverte de neige n'ose encore assumer le renouveau du principe masculin.

 

Précoce et hardie, la fleur de cerisier, comme vous le remarquez sur le stylo, fleurit avant même que n'apparaissent les feuilles timides. Renouveau, précocité.

 

Et notre petite bouscarle dans tout ça ?

 

Il faut dire que si Uguitsu est pour nous un parfait inconnu, il trouve dans le coeur des japonais une place particulièrement chère.

 

En effet, son chant "Hoohokekyo" évoque les premiers vers du soutra du Lotus, précieux entre tous, au coeur de Dogen, mais aussi et c'est surtout le message qu'il faut retenir, de Nichiren,  le Lotus-Soleil, le fameux moine "bouddhiste" du 13 eme siècle au Japon .

 

Un drôle de zig celui-là, mais il est vrai qu'on avait pu compter sur lui pour mobiliser un pays divisé lors de la menace mongole (eh,oui encore eux !!! ) et bien sur de ses invocations magiques au vent divin, qui dispersa la flotte de Kubilai .

 

Kaze le vent des dieux Kami, le kamikaze ...

 

Contestable ou pas la détermination de Nichiren était absolue.

 

Celle de l'uguitsu ne lui cède en rien et cette association de traits forts dissimule un esprit de combat que l'artiste a bien voulu évoquer à l'adresse de ses contemporains entre la fin de l'ére d'Edo et le début des Meiji.

 

Uguitsu était un aigle et personne ne le savait !

 

Si on se penche sur le stylo proprement dit, il fait partie de la série Yukari, précieuse, mais pas exceptionnelle puisque relevant du style Ukyo-é, donc en fait assez "vulgaire", du moins aux yeux des vrais lettrés.

 

Notez le nashi-ji de grains d'or irréguliers écrasés entre les doigts de l'artiste, afin de refléter la lumière dans tous les sens.

 

Comme vous aimez les détails, vous irez bien sûr observer la finesse du délicat plumage du volatile, réalisé en hira-maki-é, quant aux branches de prunier en arrière plan, elles sont en togigashi.

 

C'est d'autant plus remarquable que ces détails sont à peu près invisibles à l'oeil nu.

 

Voilà, mais souvenez-vous à l'avenir que les ouragans les plus terrifiants se cachent parfois dans le coeur des petits oiseaux.

 

Laissez les plutôt chanter en paix.

 

 

 

 

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dim.

08

mai

2011

Vous souvenez-vous d'Arte ?

Arte Celuloide bleu.
Arte Celuloide bleu.

 

 

Quel beau stylo que cet Arte Italiana Milord en celluloide !

 

A force de vous parler de l'asie, vous croyez que je ne m'intéresse à rien d'autre. Erreur et mise au point. Si je vous parle si souvent des productions japonaises, c'est que ces produits me conviennent parfaitement.

 

A ma façon d'écrire et à ma manière de vivre, voire de rêver. Cependant, il fût un temps oû le "voyage en Italie", constituait le must de l'européen cultivé, artiste ou non.

 

Ce stylo me fait croire que l'Italie existe toujours... C'est vraiment l'archétype des années trente. Elégant, racé, doux au toucher, animé d'une écriture vive et percutante.

 

Issu des recherches d'Armando Simoni sur la stabilisation de la couleur des composites issus de la polymérisation de la résine de coton, le maestro pensait qu'il devait être parfois translucide et opaque, comme le Lucens ou opaque et "brillant" de mille reflets transmis par la réfraction des fragments de nacre inclus dans la résine.

 

Moi, j'aime.

 

Il me donne envie de m'habiller classe et de descendre vite fait en Alfa Roméo, sur le port de Santa Margarita. D'une legéreté arachnéene, vous ne le sentez pas dans la main, ce qui contraste avec une qualité d'écriture que je qualifie de virile, surtout en plume fine. Equipé d'un réservoir intégré, il est assez facile à utiliser, même si son autonomie m'a toujours parue un peu faible.

 

Vous en voulez un ?

 

Dommage pour vous, il ne se fait plus ! Cependant, quelques revendeurs parisiens en ont encore dans leurs tiroirs. Passés de mode injustement, ils n'attendent que vous pour écrire les plus belles pages de votre prochaine romance transalpine.

 

Ciao.

 

 

 

 

 

 

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sam.

07

mai

2011

Connaissez-vous shobu ?

 

Hiroshige aimait beaucoup les iris, Hokusai aussi.

 

Mais, c'est le travail de ce dernier, qui a été retenu pour illustrer ce motif plein de poésie nocturne : les iris au clair de lune.

 

Si j'ai choisi ce thème c'est qu'il est d'actualité au calendrier. En effet, il y a deux jours nous étions le cinq Mai .

 

Et le cinq Mai, c'est ç'est à dire le cinquième jour du cinquième mois, pour compter les matsuri à la japonaise, c'était la fête des garçons .

 

C'est une belle journée pour les petits gars.

 

On va manger des mochis.

 

Sur le mat de pavillon devant chaque maison, on va aussi (ho, hisse !) hisser des oriflammes en forme de carpes.

 

Une pour chaque garçon du foyer.

 

Alors quel rapport avec les iris ?

 

Comme vous l'avez compris le langage symbolique des fleurs me passionne.

 

On y découvre des voies inattendues et paradoxales, qui me font penser à des koans.

 

En Asie, cela fait si longtemps que l'opposition des principes féminins et masculins s'est dilué dans l'unité du yin/yang, que tout le monde trouve ça naturel.

 

Même dans la langue japonaise il n'y a n'y masculin ni féminin.

Comme me le disait un ami du coin : "c'est une question de circonstance".

 

Alors, notre fête des garçons illustrée par un bouquet ? Paradoxe ?

 

Pas tant que ça .

 

En effet, vous avez certainement remarqué que les femmes aiment les fleurs, parce que, en général, ce sont des hommes qui les leur offrent.

 

Avec les iris, c'est toute la virilité du masculin, qui s'exprime.

 

En effet, les iris aux fleurs dentelées, amoureusement tranchantes, ne sont rien d'autres que l'image des armes blanches et particulièrement des sabres.

 

Dans les temps anciens, les jeunes se destinant ou désignés par leur lignage, à faire carrière sous les armes se voyaient, après les purifications d'usage, remettre des iris avec lesquels ils entamaient un combat symbolique destiné à illustrer l'aspect visible de leur initiation.

 

On se souvenait aussi, que shobu, les iris, est aussi homophone de l'expression "respect à la vaillance ".

Et n'est -ce pas ce que l'on souhaite à tous ses fils ?

 

En tous cas c'est ce que je souhaite aux miens et de ce point de vue, je m'estime comblé.

 

Petite parenthése de fièreté paternelle.

 

Oui, mais si j'avais des filles pourraient-elles être vaillantes elles -aussi?

 

Bien sûr que oui !

 

L'explication se lit sur le capuchon du stylo et on y voit une superbe lune cornue, comme celle portée par Toshiro Mifume sur son casque dans "Le chateau de l'araignée".

 

Cette belle lune féminine doublement pointue, c'est toute la virilité du féminin.

 

En effet s'il existe (parfois...) un masculin guerrier, non meurtrier, il trouve toujours son contrepoint dans la manifestation d'une virilité féminine de même énergie.

 

En Occident on l'illustre par exemple dans l'image de l'Assomption de la Vierge.

 

Alors masculin guerrier plus féminin guerrier, nous sommes bien dans une totalité !

 

Bravo Hokkusai !

 

Pour ceux qui s'intéressent à la technique, remarquez que si le croissant de lune en hira maki-é est d'or en ses extrémités, il est d'argent en son centre.

 

Difficile, non ?

 

Quant à l'arrière plan de nuages en togigashi, sur lequel est posé cette belle lune en relief, la difficulté du travail de ponçage au charbon de bois révélant le décor est d'un excellent niveau.

 

Bref et définitivement un beau stylo pour les âmes bien trempées.

 

 

 

Shobu
Shobu
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mer.

04

mai

2011

Connaissez-vous le Yozakura ?

Bêtement absorbé par les soucis du quotidien ,j'avais oublié de vous prévenir que le front de la floraison des cerisiers au japon allait bientôt atteindre Hokaido ; si ce n'est pas déjà fait.

 

La fleur de cerisier emblème populaire du Japon.

 

Mais faux emblème, quand même, puisque la vraie fleur sacrée, le "Mon" de la famille impériale est le chrysanthème.

 

Comme vous le savez, en Asie, il existe une façon subtile, mais déterminée d'exprimer des préférences politiques à travers un symbolisme parfois anodin.

 

En apparence.

 

En effet, si la fleur de chrysanthème évoque l'Empereur, il faut quand même se rappeler qu'il existait quelque chose d'autre au Japon avant l'ère Meiji et ce quelque chose s'appelait le Bakufu ou "gouvernement de la tente", c'est à dire le pouvoir réel entre le mains du shogun ou "général vainqueur des barbares".

 

Un peu comme chez nous, lorsque l'on est parfois tenté de dater la création du monde en général et de la France en particulier à l'an de grâce 1789...

 

Oui,il existait quelque chose avant 1868 et c'était quand même un Japon mythique que j'aimais bien.

 

L'arc et le cheval, le sabre et le pinceau, le traité des cinq roues ...

Ca vous dit quelque chose ?

 

Hé bien la fleur de cerisier, sakura, en est quelque part la marque et le souvenir.

 

Participant à la même nostalgie d'un monde disparu accessible seulement en rêve, l'artiste dont nous présentons aujourd'hui le travail, cherche à nous donner les clés pour y accéder.

 

Yozakura.

 

Sur ce stylo Namiki de la série yukari on admire de belles inclusions d'haliotis, disposées en fleurs de cerisier à cinq pétales.

 

J'ai souvent entendu, à propos de ce stylo, ce genre de réflexion déprimante : "il me plaît bien votre yozakura, mais c'est vraiment trop féminin".

 

Comme s'il n'existait pas de virilité du féminin !

 

Lorsqu'on connaissait encore le language des fleurs en Occident, on ne doutait pas qu'elles évoquassent souvent des vertus guerrières.

 

Ainsi la fleur de lys, emblème du roi de France, image de la virilité masculine par excellence disait clairement que le roi était roi parcequ'il avait la plus grosse...

 

La rose des Lancastre etc.

 

Mais revenons au Japon.

Cette jolie fleur n'est rien d'autre que le signe de reconnaissance des Bushis, les guerriers parfois improprement nommés samurai.

 

Le cerisier fait partie de la famille des prunus, qui compte entre autres l'abricotier et le prunier, dont nous avons parlé ensemble dans un post précédent.

 

Leurs fleurs se ressemblent, mais celle du cerisier se distingue par une échancrure médiane caractéristique, qui fait qu'on ne peut la confondre avec aucune autre.

 

Cette déchirure est la marque du sabre. Le sabre, qui transperce son ennemi.

 

Fleur stérile destinée à ne porter aucun fruit elle symbolise, belle amie, le dévouement absolu du guerrier à son maître.

 

Le bushi n'a pas d'existence propre.

 

Comme une étoile filante dans la nuit, il n'est pas destiné à laisser de traces. Ce qui dénote soit dit en passant l'influence momentanée du zen sur la mentalité des guerriers de l'époque.

 

Lorsqu'on regarde attentivement le décor, on s'apperçoit aussi que les fleurs de cerisier semblent flotter sur un lit de sables d'or en nashiji. Il me semble que l'artiste a voulu ainsi nous indiquer qu'il s'agissait de fleurs de cerisier tombées sur les flots de la Sumida, qui coule à Edo, capitale du Nord et donc du Shogun.

 

Le choix de la nacre comme motif d'illustration renforce le propos, car la symbolique du nacre exprime le refus de l'égoisme.

 

Donc, si vous souhaitez être un vrai bushi, abandonnez votre ego !

 

Votre vie ne vous appartient pas.

 

 

 

 

 

Connaissez-vous le YOZAKURA ?

Bêtement absorbé par les soucis du quotidien ,j'avais oublié de vous prévenir que le front de la floraison des cerisiers au japon allait bientôt atteindre Hokaido ; si ce n'est pas déjà fait.

 

La fleur de cerisier emblème populaire du Japon.

 

Mais faux emblème, quand même, puisque la vraie fleur sacrée, le "Mon" de la famille impériale est le chrysanthème.

 

Comme vous le savez, en Asie, il existe une façon subtile, mais déterminée d'exprimer des préférences politiques à travers un symbolisme parfois anodin.

 

En apparence.

 

En effet, si la fleur de chrysanthème évoque l'Empereur, il faut quand même se rappeler qu'il existait quelque chose d'autre au Japon avant l'ère Meiji et ce quelque chose s'appelait le Bakufu ou "gouvernement de la tente", c'est à dire le pouvoir réel entre le mains du shogun ou "général vainqueur des barbares".

 

Un peu comme chez nous, lorsque l'on est parfois tenté de dater la création du monde en général et de la France en particulier à l'an de grâce 1789...

 

Oui,il existait quelque chose avant 1868 et c'était quand même un Japon mythique que j'aimais bien.

 

L'arc et le cheval, le sabre et le pinceau, le traité des cinq roues ...

Ca vous dit quelque chose ?

 

Hé bien la fleur de cerisier, sakura, en est quelque part la marque et le souvenir.

 

Participant à la même nostalgie d'un monde disparu accessible seulement en rêve, l'artiste dont nous présentons aujourd'hui le travail, cherche à nous donner les clés pour y accéder.

 

Yozakura.

 

Sur ce stylo Namiki de la série yukari on admire de belles inclusions d'haliotis, disposées en fleurs de cerisier à cinq pétales.

 

J'ai souvent entendu, à propos de ce stylo, ce genre de réflexion déprimante : "il me plaît bien votre yozakura, mais c'est vraiment trop féminin".

 

Comme s'il n'existait pas de virilité du féminin !

 

Lorsqu'on connaissait encore le language des fleurs en Occident, on ne doutait pas qu'elles évoquassent souvent des vertus guerrières.

 

Ainsi la fleur de lys, emblème du roi de France, image de la virilité masculine par excellence disait clairement que le roi était roi parcequ'il avait la plus grosse...

 

La rose des Lancastre etc.

 

Mais revenons au Japon.

Cette jolie fleur n'est rien d'autre que le signe de reconnaissance des Bushis, les guerriers parfois improprement nommés samurai.

 

Le cerisier fait partie de la famille des prunus, qui compte entre autres l'abricotier et le prunier, dont nous avons parlé ensemble dans un post précédent.

 

Leurs fleurs se ressemblent, mais celle du cerisier se distingue par une échancrure médiane caractéristique, qui fait qu'on ne peut la confondre avec aucune autre.

 

Cette déchirure est la marque du sabre. Le sabre, qui transperce son ennemi.

 

Fleur stérile destinée à ne porter aucun fruit elle symbolise, belle amie, le dévouement absolu du guerrier à son maître.

 

Le bushi n'a pas d'existence propre.

 

Comme une étoile filante dans la nuit, il n'est pas destiné à laisser de traces. Ce qui dénote soit dit en passant l'influence momentanée du zen sur la mentalité des guerriers de l'époque.

 

Lorsqu'on regarde attentivement le décor, on s'apperçoit aussi que les fleurs de cerisier semblent flotter sur un lit de sables d'or en nashiji. Il me semble que l'artiste a voulu ainsi nous indiquer qu'il s'agissait de fleurs de cerisier tombées sur les flots de la Sumida, qui coule à Edo, capitale du Nord  et donc du Shogun.

 

Le choix de la nacre comme motif d'illustration renforce le propos, car la symbolique du nacre exprime le refus de l'égoisme.

 

Donc, si vous souhaitez être un vrai bushi, abandonnez votre ego !

 

Votre vie ne vous appartient pas.

 

 

 

 

 

Yozakura
Yozakura
Yozakura
Yozakura
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lun.

02

mai

2011

Le Dragon Bleu de Sailor.

Le dragon bleu
Le dragon bleu

Il est vrai que Namiki n'est pas la seule marque de stylos à s'intéresser aux dragons ; ainsi dans le passé Montegrappa par exemple nous avait laissé une superbe création en fonte à la cire perdue d'argent massif sur base de celluloide.

 

Sailor , à son tour porté par un élan irrésiible nous propose une série de quatre créatures fabuleuses ,dont ce merveilleux dragon bleu.

 

Dans la symbolique chinoise , il peut-être bleu ou vert , ce seigneur des eaux.

 

Lorsque je l'ai vu ,ce beau stylo , je me suis déplacé en pensées à Datong , au nord de Beijing , ville célèbre pour sa proximité géographique avec les grottes de Yunhang et ses usines de locomotives.

 

En fait ,on a peu de raisons de se rendre à Datong .

 

C'est dommage , car c'est la tanière du dragon.

 

Passer à côté , c'est passer à côté de tout , comme du temple suspendu accroché à flanc de falaise , lui-même comme un dragon. 

Montagnes de tuffe mystérieuses ,creusées de partout,  sur la route des invasions mongoles, donc d'expansion du bouddhisme tantrique.

 

Et puis à Datong , il y a le mur bleu des neuf dragons...

 

Impossible de ne pas sentir le souffle de magique  des lieux, qui a si bien su inspirer cette création de Sailor.

 

Je tenais à vous le dire afin que vous puissiez sentir , par comparaison , la nuance toute en finesse de l'inspiration japonaise de Ryo du post précédent , par rapport à ce beau travail de Sailor.

 

Ici , si les techniques sont incontestablement japonaises dans le relief ,taka maki-é,  qui a voulu retrouver l'effet des briques de céramique vernissées du mur, le style est bien chinois.

 

Une certaine emphase , nous sommes bien en présence du Fils du Ciel ou de ses représentants ( tous les dragons de Datong sont à quatre griffes ) : respect à ceci semble -t-il dire et on n'a pas envie de rigoler.

 

Affrontez ce regard d'abalone si vous le pouvez.

 

En tous cas , c'est la preuve que Sailor suite à la série des batailles a bien l'intention de nous étonner.

 

Bien sûr la faiblesse de la démonstration réside dans le caractère solitaire du laqueur , alors que la force de Namiki , c'est la constance et la densité de l'académie Kokokai.

 

Trente pièces , par thème , pas plus ,ce qui en fait une rareté digne des plus belles collection.

 

Par cette approche intelligente et subtile , Sailor veut clairement tutoyer les sommets.

 

Encore un effort ?

 

 

 

 

 

 

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sam.

30

avril

2011

Qu'est-ce quelle a ma gueule ?

Ryo
Ryo

 

 

Ce soir, après quelques amicales libations, j'ai cru voir mon pote Ryo, qui me guettait au coin de la rue.

 

Bien sûr j'étais le seul à le voir sinon nous aurions fini tous les deux au bloc et un dragon n'a rien à y faire.

Même pas rose...

 

Mais ,dites moi ...

Le dragon vous effraie ?

C'est parce que vous êtes trop rationnel .

 

En fait, c'est vous qui dites vrai :  le dragon n'existe pas ou alors seulement dans nos rêves.

 

Pourtant, on peut le décrire avec précision.

 

Chimère, hybride, il se plaît à nous perdre dans la recherche de son origine.

 

Croyez le ou non, il est le produit d'un assemblage fort improbable  : tête de chameau, bois de cerf, yeux de démon ou de lapin, oreilles de boeuf, cou de serpent, corps de mizuchi, pates de tigre armées de serres d'aigle.

 

En plus il est couvert d'écailles dont le nombre correspond à une symbolique particulière , que nous laisserons de côté pour l'instant.

 

La longévité produisant parfois la sagesse, notre ryo est évidement très vieux .

 

Dans ses griffes (de 3 à 5 ), il tient la meishu, la perle de la connaissance.

 

Perle qu'il peut aussi tenir dans sa gueule, dans ce cas cette invitation au savoir (appelons là "recherche de la vérité," par exemple), pleine de dangers, car la connaissance n'est pas sans risques,  se nomme" ryogan o saguru", un peu comme "tirer les moustaches du tigre".

 

Hybride le dragon est évidement un symbole mutant dans son cycle millénaire d'évolution.

 

Lorsqu'il est de couleur verte, ma préférée, notre  dragon est lié à l'est et à l'élément eau (shinto des paysans), dans ses trois manifestations : solides, liquides ou gazeuses.

 

C'est dans cette dernière que nous nous plaisons le plus facilement à le représenter sous la forme informe et changeante de ces nuages dans l'azur.

 

Changeants comme notre esprit...

 

Quelques mots, pour finir, sur cet Empereur Namiki réalisé en sillons remplis de poudre d'or, d'argent ou d'amalgame : le chinkin.

 

Quoiqu'elle soit considérée comme techniquement " inférieure" au maki-é, il me semble que cette manière convient très bien aux décors animaliers lorsque c'est la précision qui est recherchée.

 

Et pour conclure provisoirement, partant du fait irréfutable, que l'apparition d'un dragon fait partie des quatre heureux présages (shizui), je me sens en droit, ce soir, d'espérer faire de beaux rêves.

 

Pas vous ?

 

Tonight, after some friendly libations, I thought I saw my friend Ryo, who watched me in the street corner.


Of course I was the only one to see if not we would have finished both in jail and a dragon has nothing to do there.                   Not even pink ...
But tell me ...The dragon frighten you? This is because you are too rational.


In fact, it is you who speak the truth: the dragon does not exist or only in our dreams


However, we can describe him with precision.

.
Chimera hybrid, he likes to get lost in the search for its origin.
Believe it or not, it is the product of an unlikely assembly: camel head, deer antlers,  demon eyes , rabbit ears, beef neck snake body of Mizuchi,  tiger armed and eagle claws.


In addition it is covered with scales whose number corresponds to a particular symbolic, we leave aside for the moment.


Longevity sometimes producing wisdom, our ryo is obviously very old.
In its claws (3 to 5), it is the Meishu, the pearl of knowledge.
It can also be a pearl in its mouth, in this case the invitation to know (let's call it "search for truth," for example), full of dangers, because knowledge is not without risk, is called "ryogan saguru o ", like" pull on tiger's whiskers. "


Hybrid dragon is obviously a symbol in its mutant cycle millennium evolution.
When he is green coloured, my favorite, dragon is linked to east and the water element (Shinto) in its three manifestations: solid, liquid or gaseous.


It is in the latter shape that we like the most to represent it as formless and shifting of the clouds in the sky.
As changing as our minds ...
Few words, more to conclude finally, this Namiki

Emperor is made using a carving craftmanship,that means carving lines on the black China lacquer eventually filled with gold powder, silver or amalgam: the Chinkin.


Although it is technically considered "inferior" to maki-e, it seems to me that this way is very suitable for animal paintings and "natures mortes"when it is the precision that is sought.
And tentatively let's conclude, based on the irrefutable fact that the appition of a dragon is one of" four lucky events "(Shizui), I feel right tonight, hoping have sweet dreams.


Not you?

 

 

 

 

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sam.

30

avril

2011

Connaissez-vous HOTARU ?

 

 

Ce matin, il pleut sur Paris, le ciel gris me fait penser au brouillard sur les eaux de la rivière d'Uji.

 

Oui, c'est vrai pourquoi pas ?

 

Mais d'abord connaissez-vous Uji ?

 

 

Pour connaître Uji, il faut d'abord se rendre à Kyoto, la capitale du Sud.

 

Par opposition à Tokyo, la capitale du Nord, Kyoto est par essence la ville de l'Empereur, actif ou retiré, alors que Tokyo est celle du Shogun. A travers cette simple phrase, c'est le fond même de l'histoire politique du Japon, qui transparaît et en particulier toute la phase d'unification lié aux guerres des clans du Japon médiéval.

 

En 1184, on se bat à Kyoto et pour prendre Kyoto, Taira et Minamoto, les clans en question, doivent prendre le pont sur la rivière d'Uji.

 

On se bat.

 

Aujourd'hui quand la brume du matin recouvre les flots de la rivière d'Uji les âmes des guerriers morts hantent encore ses berges. C'est cette ambiance que l'artiste a voulu reproduire et a choisi de nous transporter dans ce paysage fantasmagorique, plein de mystère, de menace et de gloire passée. Nous marchons ainsi, dans notre imaginaire, armé de notre lanterne sourde, dont la lumière se reflète sur la rosée du matin.

 

L'effet est superbement rendu par les mouvements changeants de la lumière sur les filets de nacre abalone, ornant les joncs, alternativement aussi réalisés en togigashi (pas de relief) d'or. Les bancs de brume, en tant que présence du sans-forme et de l'inorganique sont obtenus par un délicat saupoudrage de poudre d'or sans lequel le fond noir roiro rendrait l'atmosphère trop dramatique.

 

Et puis voilà qu'apparaissent deux lucioles .

 

Hotaru.

 

Une grande, qui représente les âmes des guerriers du clan Minamoto, les vainqueurs et une petite, image des vaincus, les Taira ou Heike. Comme un beau combat ne peut se faire sans la participation des vaincus, il est normal qu'ils soient tous deux associés dans cette évocation.  Ainsi et pour conclure, chaque fois que vous verrez ce beau stylo Namiki de la série Yukari pensez à ces petites flammes tremblotantes clignotant dans le noir .

 

Elles nous disent combien la vie est fragile et quels efforts il faut faire pour la conserver.

 

Image du courage.

 

 

  

   

 

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jeu.

28

avril

2011

Connaissez-vous le cinabre ?

Empereur rouge de cinabre
Empereur rouge de cinabre

 

 

 

 

 

 

Cinabre...

quel mot magique !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sulfure rouge de mercure... Vermillon... Cochenille... Derrière ces mots, que de mystères, mais ce sont les mystères de la vie.


Comment la comprendre ?

 

Essayons avec un commentaire de ce très bel Empereur de Namiki dans sa  livrée shu-urushi. La plupart de ceux, qui le voient pour la première fois nous diront qu'ils sont impressionnés par la grande pureté de ce modèle magnifiée par un format spectaculaire.

 

Cette simplicité  est parfois opposée à la magnificence des décors faisant largement appel à l'or  et à l'argent voire à la nacre.

 

Pour revenir à notre idée de définition de la vie, si nous étions taoistes, nous pourrions dire qu'elle est à la fois simple dans sa manifestation et complexe par le grand nombre d'interactions nécessaires à son essence.

 

Pour ce stylo et particulièrement pour le shu-urushi, c'est pareil.

Simple il apparaît dans sa manifestation.

 

Pourtant il n'en est rien.

 

En effet tout comme la pierre philosophale repose parmi les cailloux du sentier, le cinabre est bien plus qu'une couleur. Pour un oeil asiatique se mêlent sous sa rétine art, médecine philosophie et alchimie.

 

Comme bien sûr ,il existe de nombreux points de vue et pour faire simple, appuyons nous nous sur l'interprétation des taoistes (à mon avis la plus élaborée)  qui considèrent que le cinabre est l'état de manifestation ultime de la transformation de l'or. A ce titre, on se souviendra, que, en chinois, "or" et "rouge" s'écrivent différement, mais se prononcent de la même façon.

 

Toxique, le cinabre, dans sa manifestation terrestre externe, devient après différents stades de purification aussi bénéfique que l'or (symbolique, mais aussi matériel ) dont il représente la sublimation.

 

Comme tout ce qui est "pensé" se manifeste sous une forme concrète dans le corps, le médecin chinois loge le souffle Qi  dans trois champs de cinabre, dont le médian, celui qui nous intéresse, puisqu'il s'agit du thymus ; élément crucial du système immunitaire.

 

Donc, qui nous protège...

 

Ainsi sous cette apparente simplicité, "circulez ya rien à voir", se dissimule un message bien plus complexe et qu'on pourrait lire comme "n'aie pas peur, ce poison te protège" !!!

 

Voilà quelque chose qui va rassurer tous les gourmands. Mais aussi tous ceux qui ont aimé la couleur de stylo et  l'ont acheté sans avoir de mots à mettre en face .

 

Maintenant, vous saurez pourquoi vous l'aimez.

 

 

 

 

 

 

 

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mar.

26

avril

2011

Ce canard est-il un Coq ?1

Je reprends le texte destiné à commenter ce décor représentant un canard mandarin mâle...qui n'est pas un coq !

 

Contrairement au nom sous lequel il est vendu : "le coq royal".

 

A ce qu'on m'en a dit le coq serait le mari de la poule , ce ne serait donc pas l'animal censé être représenté sur ce stylo, par ailleurs plein de délicatesse dans une représentation en Togi-gashi maki-è, shishiai et tira maki-è.

 

Une des nombreuses maladresses de Pilot quant à la généalogie de ses produits victimes d'absence de bon sens , d'observation et d'erreurs de traduction.

 

Ça fait beaucoup , mais peu importe.

 

Ce qui était gênant , à l'époque c'était leur incapacité à comprendre ce qu'on leur disait.

 

Autant d'opiniâtreté dans l'erreur confinait à l'exploit.

 

Mais ,après tout, on s'en fout.

 

Place à l'oeuvre .

Je n'ai pas retrouvé l'auteur de l'estampe, qui a servi d'inspiration au travail de maki-è sur le stylo, mais que  j'identifie  comme   de style ukiyo-è.

C'est à dire le monde flottant de la période d'Edo, au 19 eme siècle.

 

Notre petit canard , canard de Bouddha , canard de Foh , image de la virilité et de la fertilité , lorsqu'il est représenté tout seul et de l' harmonie conjugale , lorsqu'il nage de conserve avec sa femelle sur fond de lotus.

Confucius : troisième relation sociale.

 

Coin - coin.

 

 

 

 

 

 

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sam.

23

avril

2011

Connaissez-vous le pluvier ?

Connaissez-vous ce petit échassier ,voletant sur le capuchon de ce splendide Empereur de Namiki,qui se nomme ,bien sur "oiseaux en vol " ?

 

C'est un pluvier ou chidori pour les japonais dans le coeur desquels il est cher.

 

Suivant le principe facile à comprendre,qu'il est plus aisé d'être courageux quand on est un tigre de deux cent kilos qu'une boule de plume de trente grammes il incarne la détermination face à l'adversité.

 

Coureur de grèves ,sociable et grégaire , il est associé aux tempêtes,aux ouragans et aux éléments déchainés .

 

En peinture , on le représente soit en vol dans la tourmente,soit sautillant sur le sable de la plage sur laquelle viennent s'abattre des vagues écumantes et croisées symboles de la confusion mentale.

 

Lorsque l'aigle voire l'albatros cherchent refuge dans quelque abri ,arbre ou rocher , notre vaillant oisillon lutte de toutes ses forces.

 

C'est ainsi que nous le retrouvons en particuliers sur les représentations d'Hokusai associé à la vague gigantesque,qui menace Fuji-san au soleil levant ; ciel libre dans lequel volent nos chidoris ,qui ne présument pas de leurs forces comme les moineaux ,image de l'orgueil.

 

Force de la faiblesse.

 

Sur ce stylo le décor est en dégradé de nashiji  ,ou particules d'or saupoudrées pour obtenir l'effet d'une peau de poire ,on ne voit que ça , dispersé sur un fond de laque noire urushi ,dit roiro "brillant comme de la cire".

 

Le chidori , or sur or , est réalisé en taka-makié,avec un effort technique remarquable de précision du détails des plumes .

 

N'oublions pas non plus la présence de papillons en taka maki-è, en relief , allusion à l'amour , dont la vaillance et la constance constitue la récompense .

 

Fidèle à l'esprit du wabi-sabi , ou importance des petites choses discrètes , prenez le temps d'observer , avec une loupe , l'oeil du pluvier et vous verrez qu'il est vivant.

 

On note également,à la base de la photo une inclusion d'abalone ,que l'artiste a voulu comme une référence à l'élément eau.

 

Le corps du stylo est en togigashi.

 

Du grand art .

Pluvier
Pluvier
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mer.

20

avril

2011

Connaissez-vous le Clair de Lune ?

Clair de lune
Clair de lune

 

Ayant ouvert mon ordinateur en pleine nuit , poussé par l'envie d'écrire sous les feux de la pleine lune , il était difficile de ne pas penser à ce beau modèle de Namiki.

 

Ici , il s'agit d'un stylo Namiki Yukari , dont le corps est orné d'abalone , découpées en fines lanières et apposées ensuite sur le fond de laque noire roiro.

 

Bien entendu , c'est facile à dire , car poser des fragments de coquillage sur une portion de cercle relève de l'exploit.

 

Dans les temps anciens , on dit que les laqueurs commençaient par déposer les coquilles d'haliotis dans un chaudron.

 

On faisait bouillir et macérer le temps nécessaire ( attention ,ceci n'est pas une recette de cuisine !!! ) à ce que la précieuse lamelle soit suffisamment ramollie pour être "pelée" de son support.

 

Ensuite , on recouvrait de laque le motif à préserver , la découpe proprement dite était assurée par un mordant d'acide chloridrique.

 

Donc , une découpe parfaite et sans la moindre bavure, le moindre cric.

 

Cool .

 

De nos jours , les motifs seraient prélevés à l'emporte -pièce.

 

Tout se perd ma bonne dame !

 

Enfin ,il faut surtout retenir l'intention de l'artiste , à savoir un effet de capture multidirectionnel de la lumière à travers des modifications chromatiques de celle-ci , liées à la nature même du nacre , dont la couleur passe sans cesse du bleu au parme en passant par le vert.

 

Ao-gai...

 

Les japonais avaient perçu l'intérêt du procédé visible sur le mobilier chinois dès les Song .

 

Leur génie est surtout d'avoir pensé à l'appliquer sur de petits objets comme les inros , yatate , boîtes écrins ou écritoires.

 

Et si j'ai écris "inro" , ce n'est pas par hasard , puisque comme son ancêtre ce stylo Namiki est investi de pouvoirs propriatoires, spécifiques ,  destinés à préserver votre corps comme votre esprit.

 

Alors , "Clair de lune " , de quoi nous protèges -tu ?

 

Des cauchemars , des morsures de chien et ... des assiduités des vieilles filles !

 

Si vous vous sentez menacés par les dangers cités plus haut , ce stylo est pour vous !

 

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mer.

20

avril

2011

Connaissez-vous Nazu no Yoichi ?

Nazu no Yoichi
Nazu no Yoichi

Les thèmes de batailles du Moyen-Age japonais ne sont pas si courants dans le paysage stylographique.

 

C'est pourtant le pari choisi par Sailor et Kinsey,à Madrid,pour une édition limitée très exclusive de 10 pièces consacrées au personnage de Nasu no Yoishi.                                                                                                      Il m'a semblé utile de vous en dire deux mots ,afin de ne pas passer à côté du souffle épique et de cette belle histoire .                                           En effet,quand on sait à qui et à quoi fait référence le thème de ce stylo,ceci rends encore plus attachant la représentation de Nasu no Yoichi,le jeune archer de 17 ans choisi par Yoshitsune,pour relever le défi du clan Heike ,c'est à dire celui de l'empereur.

 

Cette lutte mortelle entre les Minamoto et les Heike a produit des masses de littérature,qui en font un des substrats de la pensée japonaise vivante.


L'artiste à la recherche d'un thème épique ne pouvait passer à côté.  

 

 De même lorsque la personnalité de Yoshitsune et de son frère Yoritomo vous sera plus familière,j'essayerai de vous étonner avec un décor Namiki ancien ,qui fait directement appel à la saga des Minamoto...


Pour vous mettre dans l'ambiance : http://www.youtube.com/watch?v=VKl9ArFYpkM.                                                                                            Lumière !


Vous voici en plein combat à Yashima ,sur les rives de la mer intérieure,oû s'affrontent les Heike,qui possèdent la suprématie sur mer et les Minamoto ,des cavaliers ,menés par le héros Yoshitsune et son fidèle Benkei.                                                                                                           Le combat s'engage.                                                                                        Objectif :la capture du jeune empereur et des attributs divins,dont le sabre et le miroir sacré.


La reine mère tente d'user de la magie en défiant Yoshitsune et engage le destin des Heike.                                                                                                    La jeune soeur de Yoshitsune,qui fait partie de la suite des Heike (Corneile,nous voilà ! ), portera l'éventail de commandement de Tomotori ,le général des Heike.                                                                         Un archer devra toucher l'éventail,sinon ce sera un présage de défaite démoralisant .                                                                                                    Ecartant ses grognards,avec l'acuité exceptionnelle de jugement ,qui le caractérise, il va choisir un jeune homme inexpérimenté.                                                    Il jauge seulement son "intention".                                                             Comme il s'agit d'une ordalie,ou jugement de Dieu, il choisit évidement l'âme exempte de tout calcul.


Je me permet ici de citer un petit poème à ce sujet , écrit en coopération avec Tadahiro,il y a quelques temps déjà.


Chevauchant les vagues                                                                          tu crèves l'oeil du soleil                                                                             La sincérité 

 

Capté ? oui ? Alors ,vous êtes japonais !

 

Quant au stylo en lui-même,le choix de l'artiste d'un modèle dépourvu d'agrafe,permet une lecture du décor sans aucune discontinuité et sur un objet aussi petit ceci relève de l'exploit.

 

Une densité tout à fait exceptionnelle d'or de bleu et de rouge gràce à la magie du maki-é.

 

Le prix est en rapport avec la beauté de l'objet.

 

Orné d'une plume Nagahara en or 21 carats et utilisable avec cartouche ou convecteur, malheureusement de faible volume , il vous est proposé au prix de 18 000.Euros.

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Pour commencer tout de suite: